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L’histoire pour le plaisir

Ahmad II (Samanides)

samedi 21 novembre 2020, par ljallamion

Ahmad II (Samanides) (mort en 914)

Émir des Samanides de 907 à 914

Fils de Ismail 1er . Ahmad devient émir à la mort de son père en 907.

Peu de temps après, il reçoit des droits sur le Sistan [1], le cœur du royaume saffaride [2], par le Calife al-Muqtadir. Les luttes internes Saffarides rendent la conquête plus facile. L’armée d’Ahmad part de Farâh [3] vers Bust, où ils rencontrent une faible résistance.

À la même époque, le général turc d’Ahmad Simjur al-Dawati reçoit la capitulation de Zarandj [4] par Mu’addal. La conquête sur les Saffarides achevée en 911, Ahmad nomme son cousin Mansur ibn Ishaq comme gouverneur du Sistan durant la même année. Les Samanides [5] capturent aussi un rebelle du Califat, Sebük-eri, qu’ils envoient à Bagdad [6].

La politique de taxation oppressive de Mansur provoque une révolte au Sistan un an après sa nomination. La garnison de Zarandj est détruite, et Mansur est capturé. Amr ibn Yaqub, un Saffaride est installé d’abord comme une marionnette pour les chefs de la rébellion, puis comme un émir dans ses propres droits.

Cependant une armée samanide sous le contrôle de Husain ibn ’Ali Marvarrudhi restaure le contrôle des Samanides sur la région. ’Amr est envoyé à Samarcande [7] tandis que les autres chefs rebelles sont tués.

Simjur al-Dawati est alors installé en tant que gouverneur du Sistan. Mais le Tabaristan [8] et le Gorgan [9] se révoltent aussitôt contre l’autorité Samanide. Ahmad est tué avant de pouvoir faire quelque chose pour remédier à la situation.

Il est décapité dans son sommeil par quelques-uns de ses esclaves dans sa tente près de Boukhara [10] en Janvier 914.

Ahmad était devenu impopulaire parmi ses sujets à cause de son ordre de changer la langue de la cour du Persan à l’Arabe, après sa mort cet ordre est aussitôt abrogé.

Son jeune fils Nasr lui succède à sa mort.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de R. N. Fyre (1975). The Cambridge History of Iran, Volume Four : From the Arab Invasion to the Saljuqs. (ISBN 978-0-521-20093-6)

Notes

[1] Le Sistan-et-Baloutchistan ou Sistan-Baloutchistan est une des 31 provinces d’Iran. Elle est située au sud-est du pays, à la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan. Sa capitale est Zahedan. La province est la deuxième plus grande province d’Iran, avec une superficie de 181 600 km². Les départements de la province sont : Iran Shahr, Chabahar, Khash, Zabol, Zahedan, Saravan (en), et Nik Shahr

[2] La dynastie des Saffarides de Perse gouverna un éphémère empire centré sur le Seistan, une région frontalière entre l’Afghanistan et l’Iran actuels, entre 861 et 1003. La capitale des Saffarides était située à Zarandj dans l’actuel Afghanistan. La dynastie fut fondée par Ya`qûb ben Layth as-Saffâr, un homme d’origine modeste qui commença obscurément sa vie comme chaudronnier dans l’est de l’Iran, d’où son qualificatif qui donna son nom à la dynastie. Avec une armée composée à l’origine de milices plus ou moins contrôlées, majoritairement sunnites mais avec de nombreux kharidjites venus de Perse, battus et pourchassés par les gouverneurs omeyyades, Ya’kûb prit le contrôle de la région du Seistan, conquérant ensuite la plus grande partie de l’Iran actuel en utilisant cette région comme base de ses conquêtes. En 871, venant de Balkh, Ya’kûb ravage les temples bouddhistes de Bâmiyân avant de conquérir Kaboul et d’en chasser les Turki Shahis. Dès lors, ces territoires, jusque-là voués au bouddhisme, vont progressivement se convertir à l’islam. À sa mort, il avait conquis le Khorassan (mettant ainsi un terme à la dynastie régionale des Tahirides) ainsi que des parties du nord de l’Inde et de l’ouest de l’Iran, atteignant presque Bagdad. L’empire saffaride ne survécut guère à la mort de Ya`qûb.

[3] Farah est une ville de l’ouest de l’Afghanistan. Elle est située à 650 m d’altitude. La rivière de Farâh la traverse. Elle est la capitale de la province de Farah. La cité a été fondée par Alexandre le Grand lors de sa conquête de l’orient, et nommée Alexandrie Prophthasia.

[4] La ville de Zarandj est la capitale de la province afghane de Nimrôz située au sud-est du pays près de la frontière iranienne. Son importance est significative pour le commerce avec l’Iran et le Pakistan voisins. Elle fut la capitale des Saffarides.

[5] Les Samanides sont une dynastie iranienne qui reprend le pouvoir après la conquête arabe

[6] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[7] Samarcande ou parfois Samarkand est une ville d’Ouzbékistan, capitale de la province de Samarcande. Elle fut une des plus grandes cités d’Asie centrale. Lors de ces différentes occupations, Samarcande a abrité des communautés religieuses diversifiées et est devenue le foyer de plusieurs religions tel que le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hindouisme, le Manichéisme, le Judaïsme et l’Église de l’Orient. Les armées des Omeyyades sous Qutayba ben Muslim conquièrent la ville vers 710. Après la conquête de la Sogdiane, l’Islam devient la religion dominante à Samarcande où beaucoup d’habitants se convertissent. Selon la légende, durant le règne des Abbassides, le secret de la fabrication du papier est obtenu de deux Hans, prisonniers faits lors de la Bataille de Talas en 751. Cette invention permit la fondation de la première papeterie de Samarcande et se diffusa dans le reste du monde islamique et plus tard en Europe

[8] Le Tabarestan est une région ancienne d’Iran. Elle s’étendait du sud et sud-est de la mer Caspienne sur un territoire de 500 km de long sur 70 km de large. Elle correspond aux provinces actuelles de Mazandéran, Gilan, Golestan et au nord de la province Semnan ainsi qu’une petite région du Turkménistan

[9] Gorgan est une ville du nord-est de l’Iran, à l’extrémité sud-est de la mer Caspienne. C’est la capitale de la province du Golestan, située à 400 km de Téhéran. Dans l’Antiquité, elle était nommée Tambrax ou Thambraces, et était capitale de la région antique appelée Hyrcanie. La ville fut capitale aux 10ème et 11ème siècles sous les Ziyarides. L’un de ses notables fut Qabus, mécène d’al-Biruni en l’an 1000, qui est enterré dans la tour Gonbad-e Qabus voisine.

[10] Boukhara est une ville d’Ouzbékistan, située au centre-sud du pays. C’est la capitale de la province de Boukhara.