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L’histoire pour le plaisir

Marcus Valerius Corvus

mardi 10 novembre 2020, par ljallamion

Marcus Valerius Corvus

Homme politique de la République romaine

Emblème de la République romaine.

Actif durant toute la deuxième moitié du 4ème siècle av. jc. Général compétent et apprécié du peuple, la tradition antique lui attribue 6 consulats et deux dictatures sur une période de 46 ans.

Il est membre des Valerii Maximi [1]. Il est le fils et le petit-fils d’un Marcus Valerius. Il est le père de Marcus Valerius Maximus Corvinus , consul en 312 et 289 av. jc.

La longévité politique de Corvus telle qu’elle est présentée par la tradition antique est impressionnante : il aurait obtenu 21 fois une magistrature curule durant sa carrière selon Pline l’Ancien. Il s’agit sans doute de la plus longue carrière politique du 4ème siècle av. jc. Aussi, pour des raisons chronologiques, sa deuxième dictature et ses deux derniers consulats ont pu être attribués à son fils consul en 312 av. jc ou à un hypothétique deuxième fils qui porterait le même nom.

En 349 av. jc, il sert comme tribun militaire [2] sous le commandement du consul Lucius Furius Camillus durant la campagne contre les Gaulois qui ont pénétré dans le Latium [3]. Il est volontaire pour affronter en combat singulier un guerrier gaulois et, selon la tradition à l’origine de son surnom, un corbeau (corvus) se perche sur son casque et lui apporte son aide durant le duel

En 348 av. jc, il est consul avec Marcus Popillius Laenas pour collègue. Son consulat se déroule sans conflit interne ni guerre. Cette année-là, les Antiates [4] colonisent Satricum [5] et les Romains concluent un traité avec les Carthaginois [6].

Corvus a peut-être occupé la préture [7] l’année suivant son consulat comme cela arrive fréquemment avant les guerres puniques [8].

En 346 av. jc Corvus est de nouveau consul avec Caius Poetelius Libo Visolus pour collègue. Il défait les Antiates et les Volsques [9] de Satricum qui est détruite. Ses victoires lui valent l’honneur d’un triomphe célébré l’année suivante.

En 343 av. jc, Corvus est consul pour la 3ème fois avec Aulus Cornelius Cossus Arvina . Les consuls mènent la première campagne de la première guerre samnite [10] et livre successivement trois batailles dont ils sortent victorieux. Corvus est apprécié par ses soldats et remporte 2 batailles contre les Samnites, la première au pied du Monte Gaurus [11] près de Cumes [12] et la deuxième à Suessula [13]. Il obtient un second triomphe qu’il célèbre à Rome puis retourne en Campanie [14] pour prévenir toute attaque samnite durant l’hivera .

Durant l’hiver 343/342, les troupes romaines stationnées à Capoue [15] projettent de se mutiner et d’enlever la ville aux Campaniens. Caius Marcius Rutilus , consul en 342 av. jc, ayant eu vent de ce risque d’insubordination imminente, décide de temporiser en laissant croire que les garnisons seraient maintenues en l’état une année supplémentaire, espérant ainsi que les soldats remettraient l’exécution de leur projet à l’année suivante.

Les deux consuls, Rutilus et son collègue Quintus Servilius Ahala demeuré à Rome, profitent de la saison de campagne pour disperser les éléments les plus dangereux et les éloigner de la Campanie. Dans la crainte de représailles, les soldats démobilisés se regroupent et se retranchent sur les pentes du Mont Albain. Ils désignent contre son gré Titus Quinctius Poenus Capitolinus Crispinus comme général et marchent vers Rome.

Le Sénat désigne Corvus comme dictateur pour résoudre cette crise. Il prend Lucius Aemilius Mamercinus comme maître de ca

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de André Magdelain, « Provocatio ad populum », Jus imperium auctoritas. Études de droit romain, Rome, École Française de Rome,‎ 1990

Notes

[1] branche patricienne de l’illustre gens Valeria

[2] Le tribun militaire (en latin Tribunus militum) est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique.

[3] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[4] Antium était, dans l’Antiquité, une ville et un port du Latium (aujourd’hui Anzio), et qui était la capitale des Volsques jusqu’à sa conquête par les Romains en 468 av. jc. Plus tard, à la fin de la république romaine, Antium devint un lieu de villégiature balnéaire couru pour les patriciens romains, à seulement une journée de voyage, juste assez loin pour se tenir à distance des émeutes et de l’agitation de Rome. Quand Cicéron revint de son exil, c’est à Antium qu’il rassembla les restes ravagés de ses bibliothèques, là où ses rouleaux seraient en sécurité. Les puissants Romains se faisaient construire de magnifiques villas en bord de mer. Mécène possédait une villa à Antium ; les empereurs Caligula et Néron sont nés à Antium ; on peut toujours visiter les ruines de la villa de Néron aujourd’hui. Elle s’étendait le long de la côte du cap d’Antium, sur 800 mètres de front de mer. Néron rasa l’ancienne villa, où Auguste avait reçu une délégation de Rome venue l’acclamer Pater patriae (Père de la patrie) pour reconstruire sur ses fondations une villa d’une dimension plus impériale. La villa de Néron a été utilisée par tous ses successeurs, jusqu’aux Sévères.

[5] Satricum est une cité antique du Latium. Le site archéologique se trouve sur une colline dominant la localité de Le Ferriere, dans la commune de Latina, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Rome.

[6] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[7] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[8] Les guerres puniques constituent une série de trois conflits qui opposent sur près d’un siècle la Rome antique et la civilisation carthaginoise. La cause principale des guerres puniques est un conflit d’intérêts entre l’empire carthaginois et la république romaine en pleine expansion. Au départ, les Romains convoitent la Sicile qui est en partie contrôlée par les Carthaginois.

[9] Les Volsques appartiennent aux anciens peuples italiques installés dans le sud du Latium. Leur nom avec sa terminaison en « -cus » les classe avec les autres tribus dont le nom se termine en « -cus », comme les Herniques, qui sembleraient être les premiers habitants indo-européens de la côte occidentale de l’Italie

[10] La première guerre samnite est un bref conflit opposant la République romaine et ses alliés campaniens et latins aux montagnards de la confédération samnite vers 343/341 av. jc. Elle fait suite à l’attaque des Samnites contre les Sidicins qui en appellent aux Campaniens. Ces derniers se tournent ensuite vers Rome, pourtant alliée jusque-là aux Samnites. C’est le premier pas de la conquête romaine de l’Italie et la première des guerres samnites. C’est la première fois dans l’histoire que Rome intervient au-delà du Latium et de ses abords.

[11] Le mont Barbaro ou mont Gauro, en italien monte Barbaro ou monte Gauro, est une des bouches éruptives des Champs Phlégréens, un volcan d’Italie situé en Campanie. En 343 av. jc il a été théâtre d’une bataille de la première guerre samnite entre les Romains et les Samnites. La victoire romaine a ouvert les portes de l’expansion de Rome vers le reste de l’Italie péninsulaire.

[12] Cumes est une ancienne cité de la Grande-Grèce, située au bord du golfe de Gaète (mer Tyrrhénienne), à 12 km à l’ouest de Naples, en Campanie. C’est aujourd’hui une zone archéologique de première importance, qui présente des vestiges nombreux et variés, dont le plus illustre est l’antre de la Sibylle.

[13] La cité étrusque de Suessula ou Suessola était une ville située près de l’actuelle ville d’Acerra, en Campanie. En 880 la ville a été détruite par les Sarrazins et les marécages et les forêts envahirent progressivement la zone, ce qui entraîna sa disparition et son oubli.

[14] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[15] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.