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L’histoire pour le plaisir

Tokugawa Ieyasu

mercredi 4 novembre 2020, par ljallamion

Tokugawa Ieyasu (1543-1616)

Daimyo puis shogun du Japon

Il est le dernier des trois unificateurs du Japon de l’époque Sengoku [1], après Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi aussi nommé Hashiba.

Tokugawa Ieyasu naît sous le nom de Matsudaira Takechiyo. Il est l’héritier du Clan Matsudaira [2], déchiré entre les puissants clans Oda [3] et Imagawa [4].

En 1548, les Oda envahissent le Mikawa [5]. Le père de Ieyasu, Matsudaira Hirotada demande l’aide d’ Imagawa Yoshimoto , daimyo [6] du clan Imagawa, qui accepte à la condition qu’Hirotada lui envoie son fils en tant qu’otage.

Hirotada s’exécute, Ieyasu, part donc pour Sunpu [7]. Mais Oda Nobuhide , le daimyo du clan Oda, a vent de la tractation et il intercepte Ieyasu et sa suite. Il menacera ensuite Hirotada de tuer son fils s’il ne récuse pas son pacte avec Imagawa Yoshimoto pour s’allier aux Oda, Hirotada refuse, arguant que laisser son fils mourir ne ferait que sceller plus encore le pacte le liant aux Imagawa. Nobuhide ne fera finalement aucun mal à Ieyasu.

L’année suivante, en 1549, Hirotada meurt et Nobuhide succombe à une épidémie, laissant le clan Oda dans une grave désorganisation. Imagawa Yoshitomo saute sur l’occasion et envoie Imagawa Sessai assiéger le château où se trouve Oda Nobuhiro , fils aîné et successeur de Nobuhide. Le siège tourne vite à l’avantage des Imagawa, mais Sessai rencontre Oda Nobunaga, fils cadet de Nobuhide, afin de lui proposer un marché : il lèvera le siège à condition que les Oda lui livrent Ieyasu. Les Oda ne peuvent qu’accepter le marché et Ieyasu arrive à Sunpu le lendemain. Il y sera bien traité. Ainsi de ses 6 ans jusqu’à ses 14 ans, Ieyasu restera l’otage des Oda puis des Imagawa.

En 1556, Ieyasu obtient le droit de retourner sur ses terres du Mikawa. Puis il se marie pour la première fois avec Tsukiyama-dono , la nièce de Imagawa Yoshitomo, et change son nom en Matsudaira Motoyasu. Ieyasu fera ensuite ses premiers pas en tant que tacticien dans une campagne contre les Oda qu’il mène sur ordre de Yoshimoto. Il y remportera quelques victoires de relative importance, mais qui lui permettront de commencer à se faire un nom.

En 1560, Imagawa Yoshimoto assemble une armée d’environ 25 000 hommes et marche vers Kyoto [8], la capitale, afin d’obtenir de l’empereur le titre de shogun [9]. Ieyasu, à la tête de son armée, fait partie des troupes mais est détaché du gros de l’armée pour attaquer un fort frontalier. Il y restera ensuite pour le défendre, ce qui lui permettra d’éviter la bataille surprise d’Okehazama [10] qui sera un vrai désastre pour les Imagawa et de regagner sa liberté.

En effet, alors que Yoshimoto fait avancer son armée sur les terres d’Oda Nobunaga qui a pris la succession de son père à la tête du clan ce dernier lance une attaque surprise contre Yoshimoto malgré une nette infériorité numérique et l’avis contraire de ses généraux et remporte une victoire éclair la bataille dura quelques minutes seulement, tuant Imagawa Yoshimoto au passage.

Apprenant la défaite d’Okehazama, Ieyasu bat en retraite, puis contacte Nobunaga en vue d’organiser une alliance. Cependant, les tractations se font dans la plus grande discrétion, la femme et le second fils d’Ieyasu se trouvant à ce moment à Sunpu.

En 1561, Ieyasu s’empare du château de Kaminogō [11], possession Imagawa, et y capture des membres de la famille d’un proche d’Imagawa Ujizane, successeur de Yoshimoto, cette capture lui permet de récupérer sa femme et son fils en échange de ses prisonniers, ainsi que de prouver sa bonne volonté à Nobunaga. Ieyasu devient donc vassal de Nobunaga, et il le restera jusqu’à la mort de ce dernier.

Ieyasu ayant maintenant les mains libres, il se consacre à la réorganisation de son clan et de son domaine : il récompense ses vassaux en leur accordant des terres à Mikawa. Ces hommes auront une grande importance dans les nombreuses batailles qu’Ieyasu livrera tout au long de sa vie. Puis, en 1564, il combat les Mikawa Monto au cours de la bataille d’Azukizaka [12], armée de moines guerriers qui avaient refusé de se soumettre à son autorité. Il les vainc et rase leurs temples.

En 1566, il demande à l’empereur l’autorisation de changer son nom en Tokugawa Ieyasu, ce qui lui est accordé. À ce moment-là, il déclare descendre des Minamoto [13], ce qui lui apporterait en cas de position de force une grande crédibilité pour être nommé shogun. Cependant, il semble peu probable que cette revendication se fonde sur quoi que ce soit d’avéré. Mais pour le moment Ieyasu demeure vassal de Nobunaga, et il participe à toutes les batailles importantes aux côtés des Oda : ainsi, il est présent lors de la prise de Kyoto en 1568.

En 1570 il agrandit son territoire en prenant le reste des terres Imagawa à l’issue d’un pacte avec Shingen Takeda , pacte qui lui coûta cher puisque Shingen prit Sunpu avant lui, l’empêchant ainsi d’annexer le Suruga [14]. En réaction, Ieyasu accueille Imagawa Ujizane en lui promettant de lui rendre ses terres. Les relations entre les Tokugawa et les Takeda deviennent alors tendues, situation qui empire lorsque Ieyasu s’allie avec Uesugi Kenshin , ennemi avéré de Takeda Shingen. Puis Tokugawa déplace son quartier général pour se rapprocher du territoire de Shingen, la guerre devient inévitable.

Fin 1571, Shingen qui s’est allié au clan Go-Hōjō [15] envahit le Totomi, qui appartient aux Tokugawa. Ieyasu rallie ses hommes et les deux armées se rencontrent au début de l’année 1572, à la bataille de Mikata-Ga-Hara [16], où les Tokugawa essuient une cuisante défaite : Ieyasu échappe de peu à la mort. À la suite de cela, Ieyasu passera un an à refuser le combat contre Shingen, vivant dans un état de siège permanent. Fort heureusement pour lui, Takeda Shingen meurt au printemps 1573. L’homme était un brillant général, souvent considéré comme le meilleur de la période et Takeda Katsuyori , son fils et successeur, s’avère incapable de capitaliser les écrasantes victoires de son père.

En 1575, Katsuyori attaque le château de Nagashino [17] à Mikawa et Ieyasu appelle Nobunaga à la rescousse. Celui-ci vient personnellement à la tête d’une grande armée. L’armée Tokugawa-Oda, forte de 38 000 soldats affronte l’armée Takeda à la bataille de Nagashino [18]. Katsuyori est vaincu, mais il parvient à s’enfuir et se retire sur ses terres de Kai. Il ne laissera jamais Ieyasu tranquille et des affrontements sporadiques entre les deux clans eurent encore lieu, mais Katsuyori ne parvint jamais à reprendre le contrôle de la province de Suruga.

En 1579, la femme de Ieyasu et son fils aîné Nobuyasu furent accusés de conspiration avec les Takeda. Ieyasu ordonna à son fils de se faire seppuku [19], sa femme fut quant à elle exécutée.

Au printemps 1582, Nobunaga est assassiné par l’un de ses vassaux, Akechi Mitsuhide . Ieyasu est, à ce moment-là, dans les environs d’Osaka [20] et, n’étant pas en mesure d’affronter Mitsuhide, il se voit contraint de rentrer chez lui en évitant les troupes de son ennemi qui le cherche pour l’exécuter.

De retour sur ses terres, Ieyasu envisage d’aller venger Nobunaga mais il est devancé par Toyotomi Hideyoshi qui a écrasé Mitsuhide à la bataille de Yamazaki [21]. Ieyasu met ensuite à profit la mort de Nobunaga pour envahir les provinces de Kai et Shinano, les deux anciennes provinces du clan Takeda, que Nobunaga avait écrasé juste avant de mourir.

Mais les Hōjō [22] réagissent et envoient une grande armée l’en empêcher. Les deux clans ne s’affronteront pas, et passeront un accord stipulant qu’Ieyasu garde le contrôle de Kai [23] et Shinano [24], tandis que les Hojo prendront le contrôle de la province de Kazusa [25].

En 1583, une guerre éclate entre Hideyoshi et Shibata Katsuie , un autre ancien vassal de Nobunaga. Ieyasu restera neutre dans cet affrontement, préférant éviter le conflit avec Hideyoshi, qui anéantira Katsuie à la bataille de Shizugatake [26] et deviendra ainsi le daimyo le plus puissant du Japon.

En 1584, Ieyasu soutient Oda Nobukatsu contre Hideyoshi. Nobukatsu, fils de Nobunaga, voulait succéder à son père et contestait ainsi le pouvoir d’Hideyoshi, le fait qu’Ieyasu le soutienne n’était qu’une manière de provoquer les Toyotomi, de générer un affrontement avant que la puissance d’Hideyoshi ne devienne trop grande pour qu’il soit vaincu. Ieyasu envoie donc une armée au château d’Owari [27], Hideyoshi répond en conduisant une armée dans la province du même nom. Les deux armées se rencontrent une première fois à la bataille de Komaki [28] puis à la bataille de Nagakute [29], seul véritable affrontement de ce qu’on appelle aujourd’hui la campagne de Komaki.

Un an plus tard, les deux daimyos décrètent une trêve sous l’impulsion de Nobukatsu, puis Ieyasu se rend en 1586 à Osaka pour y rencontrer Hideyoshi et lui faire allégeance. La paix est conclue, mais il va de soi qu’Hideyoshi n’a plus confiance en Ieyasu, de fait celui-ci ne participera plus à aucune campagne militaire exception faite de la campagne d’Odawara. Pendant les deux invasions de la Corée en 1592 et en 1597 Ieyasu sera présent au quartier général mais n’enverra aucun homme sur place.

En 1590, après avoir soumis Shikoku [30] et les Shimazu [31] de Kyushu [32], Hideyoshi attaque Hōjō Ujimasa , grand daimyo de la région de Kantō [33]. Ieyasu envoie 30 000 hommes sur place, qui se joignent à l’armée Toyotomi qui atteint alors un total de 160 000 hommes. Après la prise de plusieurs châteaux frontaliers, l’armée met le siège devant le château d’Odawara [34] où les Hōjō se sont enfermés. Le siège durera 6 mois aux termes desquels il sera pris. Les chefs Hōjō se suicident et Hideyoshi offre à Ieyasu de prendre le contrôle de leurs provinces en échange des 5 qu’il possède. Ieyasu accepte et emménage sur ses nouvelles terres : après 450 ans de règne sur le Kantō, après avoir dirigé le Japon pendant la décadence des Minamoto, les Hōjō ne sont plus. Après leur disparition, Date Masamune , daimyo de la province septentrionale de Sendai [35], devient le dernier daimyo indépendant du Japon ; ses terres sont éloignées de celles d’Hideyoshi. Il se soumettra quelque temps après. Ieyasu hérite donc des provinces Hōjō, plus riches que celles qu’il possédait auparavant. Il établit sa capitale à Edo [36] mais ce faisant il s’éloigne d’Hideyoshi et donc du centre politique du pays, ce qui était probablement l’objectif de Toyotomi.

Après la mort de Hideyoshi Toyotomi en 1598, le combat commence presque immédiatement entre les 5 régents qu’il avait mis en place pour gérer la minorité de son fils Hideyori Toyotomi . Ieyasu Tokugawa, membre éminent de ce conseil et ancien lieutenant important de Nobunaga Oda, prend rapidement l’avantage. Il obtint, en 1600, le soutien de la moitié des daimyō en écrasant une coalition de rivaux dans l’ouest du Japon au cours de la bataille de Sekigahara [37] et devint, de facto, le dirigeant du pays. Il fait épouser à Hideyori sa petite-fille, Senhime , âgée de 7 ans, puis s’en débarrassera définitivement en 1615, prétextant un différend au sujet d’une inscription dans un temple.

En 1603, après s’être fait attribuer le titre de shogun, il fit du village de Edo où il avait établi ses quartiers généraux, la nouvelle capitale. Edo deviendra Tokyo à partir de l’Ère Meiji [38]. Ieyasu était donc le premier shogun de la dynastie des Tokugawa, qui règnera sur le Japon jusqu’en 1868 [39].

En 1614, le clan Toyotomi reconstruit le château d’Osaka [40]. Ieyasu, installé à Edo, qui est situé à l’est, interprète ceci comme une insulte, et la tension commence à grimper entre les deux clans.

Cela empire lorsque Hideyori commence à rassembler une force composée de rōnin [41] et d’ennemis des Tokugawa à Osaka. Ieyasu décide alors d’empêcher cette force grandissante, et y envoie 194 000 hommes. Ainsi débute la campagne d’Osaka, série de batailles livrées par le shogunat Tokugawa afin de détruire le clan Toyotomi. C’est en 1615 que le siège aboutira avec la défaite de Hideyori, qui fait seppuku dans son château, à l’issue de la bataille de Tennōji [42], mettant fin au clan Toyotomi et ouvrant la voie à 250 ans de shôgunat Tokugawa.

À sa mort, Ieyasu fut enterré à Sumpu [43] dans le sanctuaire appelé Kunozan Tôshô-gû [44], puis son corps fut déplacé à Nikkô [45].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Shiba Ryotaro : Tokugawa Ieyasu, shogun suprême, Éditions du Rocher, 2011.

Notes

[1] L’époque Sengoku (époque/ère des provinces en guerre) est une époque de l’histoire du Japon marquée par des turbulences sociales, des intrigues politiques et des conflits militaires quasi permanents, qui s’étend du milieu du 15ème siècle à la fin du 16ème siècle au Japon. Au sens strict, cette période débute à la fin des guerres d’Ōnin en 1477 et dure jusqu’en 1573, lorsque le seigneur de la guerre Oda Nobunaga destitue le dernier shogun Ashikaga. Elle couvre approximativement la seconde moitié de l’époque de Muromachi entendue au sens large, qui correspond au shogunat des Ashikaga et s’étend de 1336 à 1573.

[2] petit clan de la province de Mikawa dans l’actuelle préfecture d’Aichi

[3] Le clan Oda est l’un des plus puissants clans de daimyos de l’époque Sengoku (xve siècle-xvie siècle) de l’histoire du Japon. Oda Nobunaga est le plus grand représentant de ce clan, à l’origine de l’unification du Japon.

[4] Le clan Imagawa est une lignée de daimyos du Japon médiéval, descendant de l’empereur Seiwa. Imagawa Kuniuji, lui-même petit-fils d’Ashikaga Yoshiuji, s’installe à Imagawa (province de Mikawa) au 13ème siècle et prend le nom du lieu. Cette famille gouvernera les provinces de Suruga et Tōtōmi du 14ème siècle au 16ème siècle et leur influence inclura également la province de Mikawa pendant la jeunesse de Ieyasu Tokugawa. Le pouvoir du clan va décliner lors de son affrontement avec le clan Oda. Le clan Imagawa est d’ailleurs vaincu par Nobunaga Oda à la bataille d’Okehazama et Imagawa Yoshimoto y est tué. Pendant l’époque d’Edo, les Imagawa figurent parmi les koke (les grandes familles).

[5] Mikawa est une ancienne province du Japon. Elle se situait sur ce qui est aujourd’hui la moitié est de la préfecture d’Aichi. La province de Mikawa était entourée par les provinces d’Owari, de Mino, de Shinano et de Totomi. Aujourd’hui encore, on utilise encore le mot « Mikawa » pour désigner la partie de la préfecture d’Aichi où sont situées les villes de Toyohashi, Okazaki et Toyota. La province de Mikawa abritait le fief d’origine du shogun Ieyasu Tokugawa avant qu’il ne prenne le contrôle du Kanto. La ville principale de la province était Okazaki, cependant le château de Yoshida, près de Toyohashi, était le fief le plus important de la province. Le clan Matsudaira détenait la province avant que le clan Tokugawa ne prenne de l’importance (c’est-à-dire au début de la période Sengoku). Le clan Ando est originaire de la province de Mikawa.

[6] Un daimyo ou daïmio est un titre nobiliaire japonais. Ce terme désigne les principaux gouverneurs de provinces issus de la classe militaire qui régnaient sur le Japon sous les ordres du shogun, de l’époque de Muromachi (1336-1573), à celle d’Edo (1603-1868).

[7] l’actuelle Shizuoka

[8] Kyoto ou Kyōto est une ville japonaise de la région du Kansai, au centre de Honshù. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyô (« Capitale de la paix et de la tranquillité »). Elle est aujourd’hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto et de temples bouddhistes, le cœur culturel et religieux du pays. La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto

[9] Le terme shogun, signifie général ; c’est l’abréviation de seiitaishōgun, que l’on peut traduire par grand général pacificateur des barbares. Néanmoins, après qu’il fut attribué à Minamoto no Yoritomo, il devint un titre indiquant souvent le dirigeant de facto du Japon (dictateur militaire), alors même que l’empereur restait le dirigeant de jure (en quelque sorte le gardien des traditions). Le titre de seii taishōgun fut par la suite abandonné lors de la constitution au 19ème siècle du kazoku, c’est-à-dire de la noblesse japonaise.

[10] La bataille d’Okehazama est le premier fait d’armes spectaculaire d’Oda Nobunaga, alors seigneur d’un petit domaine dans la province d’Owari, sans valeur stratégique. Cette bataille, en mai ou juin 1560, devait révéler les talents stratégiques et l’esprit d’audace et d’initiative que le futur maître du Japon allait utiliser dans ses campagnes.

[11] Le siège du château de Kaminogō se déroule au cours de l’époque Sengoku (16ème siècle) de l’histoire du Japon. Avec l’aide de Hattori Hanzō, un vassal ninja, Tokugawa Ieyasu, après une bataille bien menée, s’empare du château de Kaminogō gardé par Udono Nagamochi, général des Imagawa. Avec cette prise du Kaminogō-jō, Ieyasu obtient de nombreux otages qu’il fait valoir contre ceux des Imagawa, alors en possession de sa propre famille.

[12] La bataille d’Azukizaka ou bataille de Batō-ga-hara se déroule en 1564 lorsque Matsudaira Motoyasu (plus tard renommé Tokugawa Ieyasu), cherche à détruire la menace grandissante des Ikkō-ikki, coalition de moines, samouraïs et paysans fortement opposés à la domination des samouraïs.

[13] Le clan Minamoto fut un des quatre clans qui dominèrent la politique du Japon durant l’ère Heian, les trois autres étant les Fujiwara, les Taira et les Tachibana. « Genji » est l’autre nom du clan Minamoto, d’après la prononciation alternative des caractères chinois pour Minamoto (gen) et ji, ou « clan ».

[14] La province de Suruga est une ancienne province du Japon qui correspond à la partie est de l’actuelle préfecture de Shizuoka. Suruga était bordée par les provinces d’Izu, Kai, Sagami, Shinano et Totomi, et baignée par la baie de Suruga. L’ancienne capitale était située près de l’actuelle ville de Shizuoka, qui était déjà la plus grande ville de la province à l’époque féodale. Durant la majeure partie de la période Sengoku, la province était aux mains du clan Imagawa. Après que Yoshimoto Imagawa a été défait par Oda Nobunaga, cependant, les Imagawa furent détruits et la province prise par Shingen Takeda. Plus tard, Ieyasu Tokugawa assigna la province à l’un de ses alliés.

[15] Le clan Hōjō postérieur est l’un des clans de guerriers les plus puissants de la période Sengoku. L’histoire du clan commence au début du 14ème siècle, lorsque Hōjō Sōun, connu de son vivant sous les noms de Ise Shinkurō, Ise Shozui ou encore Ise Nagauji, se met à conquérir des terres dans la province de Sagami et à étendre son pouvoir. Son fils choisit le nom de Hōjō, d’après le nom d’une famille illustre de l’époque de Kamakura. Il devient ainsi Hōjō Ujitsuna, et son père, Ise Shinkurō, est renommé Hōjō Sōun à titre posthume. Le clan Go-Hōjō, parfois appelé « Odawara-Hōjō » d’après le nom de leur château d’Odawara, n’a aucun lien avec le premier clan Hōjō. Leur pouvoir rivalise avec celui du clan Tokugawa, mais Toyotomi Hideyoshi met fin à leur règne au cours du 3ème siège d’Odawara, expulsant Hōjō Ujinao et sa femme Toku Hime (l’une des filles de Tokugawa Ieyasu) au mont Kōya, où Ujinao meurt en 1591.

[16] La bataille de Mikata-Ga-Hara est l’une des plus célèbres de Shingen Takeda et l’une des meilleures démonstrations de ses talents de stratège militaire. Pendant que Shingen Takeda se dirigeait vers le sud pour attaquer Tokugawa Ieyasu à sa forteresse de Hamamatsu, ses forces se heurtèrent à celles de Ieyasu, dans la plaine de Mikata, au nord de la forteresse. Shingen, voyant sa supériorité numérique, organisa alors ses troupes suivant la formation gyōrin (échelle à poisson), incitant Ieyasu à attaquer. Ieyasu plaça quant à lui ses troupes en ligne de façon à avoir un meilleur usage de ses arquebusiers.

[17] Le château de Nagashino qui date de l’époque Sengoku se trouve dans la ville moderne de Shinshiro, dans l’est de la préfecture d’Aichi au Japon. Il est connu pour être le lieu de la décisive bataille de Nagashino entre les forces alliées de Tokugawa Ieyasu et Oda Nobunaga contre Katsuyori Takeda en 1575.

[18] La bataille de Nagashino a eu lieu en 1575 au château de Nagashino, dans la province de Mikawa au Japon. Le château, commandé par Sadamasa Okudaira, un vassal d’Ieyasu Tokugawa, était depuis le 17 juin assiégé par Katsuyori Takeda. Le château subissait une attaque car il menaçait les lignes de ravitaillement des Takeda.

[19] Le hara-kiri ou harakiri ou seppuku, est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le 12ème siècle dans la classe des samouraïs. Ce rituel est officiellement abandonné par les Japonais en 1868.

[20] Le château d’Osaka est un des châteaux les plus célèbres du Japon. Il a joué un rôle majeur durant l’unification du Japon au 16ème siècle au cours de l’une des dernières grandes révoltes contre les Tokugawa, réprimée lors des sièges d’Osaka en 1614 et 1615. Le château est situé dans l’arrondissement de Chūō-ku et occupe environ un kilomètre carré, au cœur du parc de 6 hectares. Il est construit sur deux plates-formes imbriquées soutenues par des murs de pierre, chacune donnant sur un fossé. Le tenshu (donjon) comporte cinq niveaux extérieurs et huit étages.

[21] La bataille de Yamazaki se tient en 1582 à Yamazaki au Japon, dans ce qui correspond de nos jours à la préfecture de Kyoto. Cette bataille est parfois appelée « bataille du mont Tennô ». Lors de l’incident du Honnō-ji, Akechi Mitsuhide, un des vassaux d’Oda Nobunaga, l’attaque tandis qu’il se repose au Honnō-ji et le contraint au seppuku. Mitsuhide s’empare ensuite du pouvoir et de l’autorité de Nobunaga dans la région de Kyoto. 13 jours plus tard, Toyotomi Hideyoshi rencontre Mitsuhide à Yamazaki et le défait, venge son maître Nobunaga et s’arroge le pouvoir et la puissance de Nobunaga pour lui-même.

[22] Le clan Hōjō postérieur est l’un des clans de guerriers les plus puissants de la période Sengoku. L’histoire du clan commence au début du 14ème siècle, lorsque Hōjō Sōun, connu de son vivant sous les noms de Ise Shinkurō, Ise Shozui ou encore Ise Nagauji, se met à conquérir des terres dans la province de Sagami et à étendre son pouvoir. Son fils choisit le nom de Hōjō, d’après le nom d’une famille illustre de l’époque de Kamakura. Il devient ainsi Hōjō Ujitsuna, et son père, Ise Shinkurō, est renommé Hōjō Sōun à titre posthume. Le clan Go-Hōjō, parfois appelé « Odawara-Hōjō » d’après le nom de leur château d’Odawara, n’a aucun lien avec le premier clan Hōjō. Leur pouvoir rivalise avec celui du clan Tokugawa, mais Toyotomi Hideyoshi met fin à leur règne au cours du 3ème siège d’Odawara, expulsant Hōjō Ujinao et sa femme Toku Hime (l’une des filles de Tokugawa Ieyasu) au mont Kōya, où Ujinao meurt en 1591.

[23] La province de Kai est une ancienne province du Japon qui correspond à l’actuelle préfecture de Yamanashi. Elle se situe dans le centre de Honshû, à l’ouest de Tokyo, dans une région montagneuse sans littoral qui inclut le mont Fuji le long de sa frontière avec la préfecture de Shizuoka. La province a également porté le nom de « Kôshù ». Divisée en deux parties (Kuninaka à l’ouest et Gunnai à l’est), elle est réputée pour ses tissus et ses chevaux noirs (kurokoma).

[24] Shinano est une ancienne province du Japon qui se trouvait dans une région qui est l’actuelle préfecture de Nagano. On abrège parfois le nom de la province en Shinshù. La province de Shinano était entourée par les provinces d’Echigo, Etchu, Hida, Kai, Kozuke, Mikawa, Mino, Musashi, Suruga et Totomi. L’ancienne capitale provinciale était située près de la ville de Matsumoto qui était elle-même une ville importante de la province. La province étant très grande, elle a été divisée en une multitude de fiefs pendant la période Sengoku. Tant et si bien que d’autres villes se dotèrent d’un château pour se défendre. Ces villes sont Komoro, Ina et Ueda. La province a été le lieu d’un bon nombre de batailles (notamment la bataille de Shiojiritoge) lorsque Shingen Takeda tenta de prendre le contrôle de la province tenue en partie par le clan Ogasawara. Un autre clan à avoir des possessions dans la province est le clan Sanada. Le clan Suwa est originaire de la province de Shinano.

[25] Kazusa est une ancienne province du Japon située sur la péninsule de Boso (Honshù). Elle correspond aujourd’hui à la partie centrale de la préfecture de Chiba.

[26] La bataille de Shizugatake est une bataille de l’époque Azuchi Momoyama entre les partisans de Hideyoshi Toyotomi et ceux d’Oda Nobutaka. En mai 1583, un ancien général de Nobunaga, Katsuie Shibata, coordonna un certain nombre d’attaques simultanées sur Shizugatake, une série de forts tenus par des généraux de Hideyoshi, parmi lesquels Nakagawa Kiyohide. Sakuma Morimasa attaqua sur les ordres de Katsuie Shibata et Nakagawa fut tué, mais les défenses des forteresses tinrent. Alors, Katsuie Shibata ordonna immédiatement à Morimasa Sakuma de retirer ses troupes dangereusement isolées de la force principale de Katsuie. Sakuma, toutefois, n’obéit pas aux ordres de son seigneur et prépara une autre offensive.

[27] La province d’Owari est une ancienne province du Japon qui correspond à la moitié ouest de l’actuelle préfecture d’Aichi. L’ancienne capitale d’Owari était située près d’Inazawa dans la partie ouest de la province. Deux des plus célèbres chefs de guerre de la période Sengoku, Nobunaga Oda et Hideyoshi Toyotomi, étaient originaires de la province d’Owari et Oda possédait le château de Kiyosu. Ieyasu Tokugawa établit le shogunat Tokugawa dans son château de Nagoya et donna à l’un de ses fils le fief d’Owari, le plus grand fief des possessions du clan Tokugawa en dehors du shogunat lui-même.

[28] en vérité une simple escarmouche

[29] La bataille de Komaki et Nagakute est une succession de batailles au cours de l’année 1584 entre les forces de Hashiba Hideyoshi (le futur Toyotomi Hideyoshi en 1586) et celles d’Oda Nobukatsu et Tokugawa Ieyasu. Hideyoshi et Ieyasu ont tous deux servi Oda Nobunaga et n’étaient pas en conflit auparavant, ce sera en fait leur seule période d’hostilité. Bien que cet épisode de l’histoire est plus communément connu par les deux batailles les plus importantes, l’événement est aussi parfois appelé Campagne de Komaki.

[30] Shikoku est l’une des quatre grandes îles du Japon avec Honshù, Hokkaidô et Kyùshù. Elles forment, avec les archipels Nansei et Nanpô, l’archipel japonais.

[31] Le clan Shimazu est une famille de daimyos qui régnait sur les provinces de Satsuma, Osumi et Hyuga (Kyùshù).

[32] Kyūshū est la plus méridionale des quatre îles principales du Japon, la 3ème par sa taille. Elle est considérée comme le lieu de naissance de la civilisation japonaise. Le nom signifie « neuf » « provinces » et évoque les anciennes provinces existantes avant la création des préfectures actuelles en 1871 : Chikuzen, Chikugo, Hizen, Higo, Buzen, Bungo, Hyūga, Satsuma et Ōsumi.

[33] La région du Kantô est une division géographique de Honshù, l’île principale du Japon.

[34] Le château d’Odawara est un château japonais situé dans la ville d’Odawara, préfecture de Kanagawa au Japon.

[35] Sendai, orthographié Séndaï en français est une métropole japonaise, capitale de la préfecture de Miyagi. C’est la plus grande ville de la région du Tohoku. À environ 300 km au nord-est de Tokyo, sur l’île de Honshū, Sendai figure parmi les 12 plus grandes villes du Japon. Elle est bordée de montagnes à l’ouest et par la côte du Pacifique à l’est.

[36] actuelle Tokyo

[37] La bataille de Sekigahara, qui s’est déroulée les 20 et 21 octobre 1600, est un événement majeur de l’histoire du Japon. Elle marque la fin de l’époque Sengoku et le début de l’époque d’Edo. Elle est d’ailleurs surnommée « Tenka wakeme no kassen ». Cet affrontement ouvrit le chemin vers le shogunat pour Tokugawa Ieyasu. Bien qu’il ait fallu à Tokugawa 3 ans de plus pour consolider sa position au pouvoir contre le clan Toyotomi et les daimyôs, Sekigahara est généralement considérée comme le début non officiel du shogunat Tokugawa, le dernier à avoir contrôlé le Japon.

[38] L’ère Meiji est la période historique du Japon entre 1868 et 1912. Initiée par la restauration de Meiji, elle est comprise entre l’ère Keiô (fin de l’époque d’Edo) et l’ère Taishô. Cette période symbolise la fin de la politique d’isolement volontaire appelée sakoku et le début d’une politique de modernisation du Japon. L’ère Meiji se caractérise par un basculement du système féodal vers un système industriel à l’occidentale. Ce bouleversement social, politique et culturel déboucha sur diverses avancées dans les domaines de l’industrie, de l’économie, de l’agriculture et en matière d’échanges commerciaux.

[39] révolution Meiji

[40] Le château d’Osaka est un des châteaux les plus célèbres du Japon. Il a joué un rôle majeur durant l’unification du Japon au 16ème siècle au cours de l’une des dernières grandes révoltes contre les Tokugawa, réprimée lors des sièges d’Osaka en 1614 et 1615. Le château est situé dans l’arrondissement de Chūō-ku et occupe environ un kilomètre carré, au cœur du parc de 6 hectares. Il est construit sur deux plates-formes imbriquées soutenues par des murs de pierre, chacune donnant sur un fossé. Le tenshu (donjon) comporte cinq niveaux extérieurs et huit étages. Il est une attraction touristique majeure d’Osaka.

[41] Un rônin était, dans le Japon médiéval, un samouraï sans maître.

[42] La bataille de Tennōji oppose le 3 juin 1615 les forces de Tokugawa Ieyasu à celles de Toyotomi Hideyori. Tokugawa assiège Osaka et Hideyori prépare une contre-attaque. Les deux camps commettent des erreurs jusqu’à la chute de Hideyori, qui se suicide. Avec plus de 15 000 morts, l’armée de Toyotomi perd près de 50 % de ses effectifs. Le plan d’Akashi Morishige était d’attaquer Tokugawa conjointement avec Sanada Yukimura, cette bataille fut par ailleurs la dernière de celui-ci.

[43] maintenant Shizuoka

[44] Tôshô-gù est le nom donné à un type de sanctuaire shinto dédié à Ieyasu Tokugawa, le fondateur du shôgunat Tokugawa au Japon.

[45] Nikkô est une ville du Japon située dans la préfecture de Tochigi. Distante d’environ 140 km de Tokyo vers le nord, Nikkô se situe au pied des montagnes, au milieu de forêts de cryptomerias, de cèdres et de pins du parc national de Nikkō.