Il vécu au Japon [1] où il est devenu samouraï [2]. On pense que c’est le premier Britannique qui alla au Japon.
Il naît à Gillingham [3], dans le Kent [4], en Angleterre. Après la mort de son père alors qu’il n’a que 12 ans, il devient apprenti de maître Nicholas Diggins, propriétaire des chantiers navals de Limehouse [5]. Il passe les douze années suivantes à apprendre la construction navale, l’astronomie et la navigation après être entré dans la marine anglaise.
Après avoir servi dans la Royal Navy [6] sous les ordres de Sir Francis Drake, Adams devient pilote pour la compagnie “Barbary Merchants”. Durant son service, il prend part à une expédition de 2 ans dans l’Arctique à la recherche d’un passage du Nord-Est le long de la côte de Sibérie vers l’Extrême-Orient.
Il épouse Mary Hyn en 1588 à l’église de Saint-Dunstan dans la paroisse de Stepney, près de la Tour de Londres [7].
Attiré par le commerce des Pays-Bas avec l’Inde, Adams rejoint à 34 ans la Rotterdamse Compagnie [8] et devient maître-pilote d’une flotte de 5 navires envoyés depuis le Texel [9] vers l’Extrême-Orient [10] en 1598.
Adams part de Rotterdam [11] en juin 1598 sur le Hoop et rejoint le reste de la flotte [12] le 24 juin.
Les commanditaires de l’expédition, en lui faisant suivre la voie passant par le détroit de Magellan [13] et l’Océan Pacifique, ont donné corps aux rumeurs prétendant que le véritable but de l’expédition était le pillage des richesses des Espagnols en Amérique.
Le commandant en second de la flotte, Simon de Cordes , avait attiré les marins en leur promettant qu’ils seraient pourvus de toutes les provisions nécessaires. Il tient parole au début du voyage, si bien que moins de 2 mois après le départ, les côtes de l’Afrique en vue, et malgré une politique de restriction appliquée au bout de quelques semaines, les provisions restant dans la cale sont devenues très insuffisantes.
Adams, passé entre-temps sur le Liefde [14], veut s’arrêter quelque part au long des côtes africaines afin de se procurer l’eau, les fruits et le sel nécessaires au reste du voyage, mais les forts tenus par les Portugais rendent l’opération très dangereuse.
Les navires, sont conduits d’abord au Cap-Vert [15], tenu par les Portugais, qui refusent de leur fournir de l’eau et des vivres tant que le gouverneur, absent à ce moment, leur en donne l’ordre.
Van Beuningen, le capitaine du Liefde, furieux, décide de prendre d’assaut l’île de Praia [16]. Avec l’assentiment de ses collègues, il fait débarquer 150 soldats pour s’emparer du fort. Celui-ci, situé sur un piton rocheux, est très difficile d’accès, et quelques hommes pourraient le défendre contre un millier.
Pourtant, les Portugais s’enfuient après seulement une dizaine de tirs de mousquets de la part des Hollandais. Ceux-ci, après être rentrés triomphalement dans le château, se retrouvent barricadés au sommet du piton rocheux, mais toujours sans vivres, et doivent démonter leurs barricades et leur canon et rentrer dépités au navire. Le gouverneur portugais, mis au courant de l’assaut, ordonne aux Hollandais de quitter le Cap-Vert sur-le-champ.
Le 22 septembre, Jacques Mahu , le commandant de la flotte, décède à cause de la fièvre, ce qui porte un terrible coup aux capitaines comme aux marins. Le vice-commandant Simon de Cordes lui succède, et Gerrit van Beuningen est nommé vice-commandant à la place de celui-ci.
Sur la côte de Guinée [17], les aventuriers, obligés de se ravitailler d’une façon ou d’une autre, décident de faire halte sur l’île d’Annobón [18]. Ils choisissent pour l’atteindre de prendre la voie la plus longue, longeant la côte africaine jusqu’au cap Lopez [19], dans l’espoir de pouvoir se ravitailler en eau douce quelque part sur la côte. Malheureusement, le mauvais temps empêche de mettre pied à terre avant le cap Lopez. À cet endroit, ils débarquent, et le capitaine du Geloof, Sebald de Veert , est envoyé prendre contact avec le chef de la tribu locale, qui a pour réputation d’être accueillante. Les négociations n’aboutiront pas la région ne possédant pas les quantités de vivres nécessaires au ravitaillement des 5 navires, et de plus le climat insalubre tue 16 marins. La flotte repart pour Annobón, qui grouille de soldats portugais, et où les quelques raids nocturnes effectués ne permettent pas de ramener la quantité de nourriture nécessaire.
Le 2 janvier 1599, la flotte repart, mais un fort coup de vent casse en trois le grand mât du Geloof, qui est pris en remorque par le Liefde le temps qu’un nouveau mât soit fabriqué par les charpentiers.
Malheureusement, à ce moment la flotte arrive dans le pot au noir [20] et doit encore restreindre les rations. Lorsque le vent reprend, les navires atteignent l’Atlantique sud, où le froid hivernal cause quelques décès supplémentaires.
Vers la fin mars 1599, les navires arrivent en vue de la côte de ce qui est aujourd’hui l’Argentine.
Poussés par un fort vent du nord, les navires continuent vers le sud sans toucher terre, les capitaines voulant en effet se mettre au plus tôt à l’abri du détroit de Magellan. Si la traversée de celui-ci, constellé de hauts-fonds et de récifs est un vrai défi pour des navigateurs de l’époque, le détroit fournit à la flotte un havre les abritant temporairement des neiges hivernales.
Adams, à qui incombe en tant que pilote la tâche de guider les navires au travers du détroit, veut franchir immédiatement celui-ci, avant que le froid ne le bloque en solidifiant les eaux. Cependant, les vivres manquent toujours et la présence de colonies de manchots constitue une tentation irrésistible pour les marins affamés, qui en assomment plus de 1400 en l’espace de quelques minutes seulement. Le temps est très mauvais, et la flotte est prise dans le brouillard, et plusieurs bateaux perdent des ancres. La flotte progressait lentement et les vivres manquent à nouveau, ainsi que le bois de chauffage.
En mai, les marins font leur première rencontre avec les habitants de Patagonie [21], notant avec ahurissement qu’ils mesurent dix ou douze pieds de haut. Au cours des semaines suivantes ont lieu plusieurs affrontements entre les explorateurs bloqués par le froid et les sauvages. Les navires peuvent enfin reprendre leur route début septembre et atteignent l’océan Pacifique quelques jours plus tard. À peine arrivés sur l’océan, une grande tempête disperse la flotte. Adams mène le Liefde aux abords de l’île de Santa Maria, au large du Chili, où il rejoint le navire amiral (le Hoop) qui les y attendait.
Avant que le Liefde et le Hoop se rejoignent, leurs capitaines meurent tous deux, tués dans des embuscades des Amérindiens alors qu’ils tentaient de négocier avec ceux-ci pour obtenir des vivres. De nombreux marins perdent également la vie dans ces affrontements, dont le propre frère de William, Thomas Adams. Le réapprovisionnement ne sera effectué qu’une fois que les deux navires se soient retrouvés, les aventuriers ayant pris en otage les officiels espagnols venus visiter le Liefde et ne les ayant relâchés qu’après avoir reçu une grande quantité de vivres.
Craignant les Espagnols, l’équipage survivant choisit de traverser l’Océan Pacifique. Les navires repartent en direction du Japon en novembre 1599, mais le Hoop ne l’atteindra jamais. Il disparaît en effet corps et biens dans un typhon survenant peu après avoir dépassé un groupe d’îles, où 8 hommes désertent en volant une chaloupe.
Lorsque le 12 avril 1600 le navire arrive enfin en vue de l’île de Kyūshū [22], au Japon, aucun des 24 marins survivants n’est capable de mettre une chaloupe à l’eau.
Quand le Liefde accoste le 19 avril 1600 au large de Bungo [23], seuls 9 des 24 membres restants de l’équipage sont en état de se lever. Les prêtres jésuites portugais présents au Japon prétendent alors que le navire d’Adams est un vaisseau pirate, et que l’équipage doit à ce titre être crucifié. Le navire est saisi, et l’équipage malade est emprisonné au château d’Osaka [24] sur ordre de Ieyasu Tokugawa , daimyō [25] de Mikawa [26] qui deviendra shogun [27] en 1603.
Adams rencontre Ieyasu à Osaka trois fois entre mai et juin 1600. Il est interrogé par Ieyasu, devenu protecteur du jeune fils du Taiko [28] Hideyoshi Toyotomi , qui vient alors de mourir. La connaissance d’Adams en navires et construction navale, et sa notion nautique des mathématiques plaisent à Ieyasu.
En 1604, Ieyasu ordonne à Adams et à ses compagnons de construire un navire de style occidental à Itō [29], sur la côte est de la péninsule d’Izu. Après qu’un premier vaisseau de 80 tonneaux fut construit, le Shogun ordonne la construction d’un plus gros, de 120 tonneaux, devant être construit l’année suivante
À la suite de la construction, Ieyasu dit à Adams qu’il l’invite à visiter le palais quand il le voudra. D’autres survivants du Liefde furent aussi récompensés avec des faveurs et même autorisés à poursuivre le commerce étranger.
Bien qu’Adams ne puisse pas recevoir la permission pour lui-même de quitter le Japon, il obtient que le capitaine du Liefde, Jacob Quaeckernaeck, et le trésorier Melchior van Santvoort puissent repartir en 1604 sur un Shuinsen [30] pour se rendre à Pattani [31] en Asie du Sud-Est [32]. Plus tard, van Santvoort et Jan Joosten van Lodensteijn , un autre membre de l’équipage du Liefde, feront fortune dans le commerce entre le Japon et l’Asie du Sud-Est.
Le Shogun prend Adams en affection, et fait de lui un diplomate et conseiller commercial révéré et lui accorde de grands privilèges. Pour finir, Adams devient son conseiller personnel pour les choses concernant l’occident, et après quelques années il remplace le Jésuite João Rodrigues dit Giram en tant qu’interprète officiel.
Adams a une femme et des enfants en Angleterre, mais Ieyasu lui interdit de quitter le Japon. Il lui est donné deux sabres représentant le titre de Samouraï. Le shogun décrète que William Adams le navigateur est mort et que Miura Anjin, le samouraï est né. Cela fait de la femme d’Adams une veuve, et "libère" Adams pour lui permettre de le servir de manière permanente. Adams reçoit aussi le titre de hatamoto [33]. Il reçoit aussi d’importants revenus, ainsi qu’un fief de 250 koku, à Hemi [34]. Le domaine d’Adams est situé près du port d’Uraga [35], le point d’entrée traditionnel dans la baie d’Edo [36], où il est signalé pour avoir fait du commerce avec des navires étrangers. John Saris rapporte que quand il a visité Edo en 1613, Adams est en possession des droits de revente d’un cargo espagnol à l’ancre dans la baie d’Uraga.
La position d’Adams lui permet d’épouser Oyuki, la fille de Kegeyu Magome, un noble samouraï et personnage officiel du château d’Edo. Anjin et Oyuki auront un fils, Joseph, et une fille, Susanna.
L’ancien navigateur, cependant, a du mal à rester en place et se retrouve constamment sur la route. Au début, c’est dans une vaine tentative pour organiser une nouvelle expédition à la recherche du passage arctique qu’il avait précédemment raté.
En 1611, il entend parler d’une colonie anglaise à Bantam [37], en Indonésie [38] et leur envoie une lettre leur demandant d’envoyer de ses nouvelles à sa famille et ses amis en Angleterre, et les incitant à engager des relations commerciales avec le Japon, où il signale que les Hollandais s’enrichissent beaucoup.
En 1613, le capitaine John Saris arrive à Hirado [39] sur le “Clove”, avec pour but l’établissement d’une factorerie [40] pour le compte de la Compagnie anglaise des Indes orientales L’admiration d’Adams pour le Japon et son adoption des manières japonaises provoquent la colère de Saris
À Hirato, Adams refuse de rester dans les quartiers anglais et réside à la place chez un magistrat japonais local. Les Anglais notent également qu’il porte des vêtements japonais et qu’il parle japonais couramment. Adams estime que la cargaison du Clove n’a que peu de valeur, consistant essentiellement en drap, étain et clou de girofle acquis dans les Îles de l’Épice [41], disant que « ces choses qu’il a apportées n’étaient pas très vendables ».
Adams voyage avec Saris à Shizuoka [42], où ils rencontrent Ieyasu dans sa résidence principale en septembre, puis continuent à Kamakura [43], où ils visitent le célèbre Bouddha [44] puis à Edo, où ils rencontrent le fils d’Ieyasu, Hidetada Tokugawa . Celui-ci donne à Saris deux armures vernies pour le roi Jacques 1er d’Angleterre, que l’on peut voir aujourd’hui à la Tour de Londres.
Sur le chemin du retour, ils rendent de nouveau visite à Ieyasu, qui confère des privilèges commerciaux aux Anglais, leur donnant licence libre de demeurer, acheter, vendre et échanger au Japon. Ils retournent à Hirado le 9 octobre 1613.
À cette occasion, Adams demande, et obtient, l’autorisation d’Ieyasu pour retourner sur sa terre natale. Cependant, il déclinera l’offre de Saris de le ramener en Angleterre, arguant qu’il avait passé de nombreuses années dans ce pays, pauvre, et qu’il était désireux d’obtenir quelque chose avant son retour. Ses vraies raisons semblent en fait être sa profonde antipathie envers Saris, qui l’avait insulté de diverses manières.
Il accepta un emploi dans le comptoir nouvellement fondé à Hirado, signant le 24 novembre 1613 un contrat par lequel il devient facteur [45] pour le salaire annuel de 100 livres anglaises, plus de deux fois le salaire normal de 40 livres gagnés par les autres employés d’Hirado. Adams prend une part principale, aux côtés de six compatriotes et sous les ordres de Richard Cocks, dans l’organisation de cette nouvelle implantation anglaise.
En fait, Adams avait recommandé en vain à Saris de choisir Uraga, près d’Edo, plutôt que Hirado, qui était alors petit et très loin des marchés principaux d’Osaka et d’Edo.
Durant les dix ans d’activité de la compagnie entre 1613 et 1623, à l’exception du premier navire [46], seuls trois autres navires anglais ont amené des cargaisons directement de Londres au Japon, invariablement décrites comme ayant une faible valeur sur le marché japonais. Le seul commerce qui aida à appuyer le comptoir est celui organisé entre le Japon et l’Asie du Sud-Est et principalement pris en main par William Adams, vendant des biens chinois contre de l’argent japonais.
Adams passe la dernière partie de sa vie au service de la compagnie de commerce anglaise. Il entreprend plusieurs voyages au Siam en 1614 et 1615, en Cochinchine en 1617 et 1618, parfois pour le compte de la Compagnie anglaise des Indes orientales, parfois pour son propre compte. Selon des sources japonaises, il était propriétaire d’un shuinsen de 500 tonneaux.
Étant donné le faible nombre de navires venant d’Angleterre et la faible valeur de leurs cargaisons, William Adams a joué un rôle clé dans la participation de la compagnie au système des Sceaux Rouges, en obtenant des certificats commerciaux de la part du Shogun. En tout 7 voyages en jonque seront effectués à destination de l’Asie du Sud-Est, avec des résultats mitigés, dont quatre dirigés par William Adams en tant que capitaine. Adams possédait aussi le Gift of God, une jonque qu’il a utilisée pour une expédition en Cochinchine [47].
Adams veut organiser une expédition commerciale vers le Siam [48] pour accroître l’activité de la factorerie. Il achète et améliore pour le compte de celle-ci une jonque japonaise de 200 tonneaux qu’il renomme le Sea Adventure, recrute 120 marins et marchands japonais, auxquels viennent s’ajouter plusieurs commerçants chinois, un italien et un castillan et part en novembre 1614, en plein dans la saison des typhons. Deux autres marchands du comptoir anglais, Richard Wickham et Edmund Sayers, participent également au voyage.
La mission du navire est d’acheter de la soie, des marchandises chinoises, du bois sappan [49], des peaux, et transportait principalement de l’argent et seulement pour 175 £ de marchandises (coton indien, armes japonaises et coffres laqués).
Le navire est endommagé par un typhon près des îles Ryū-Kyū [50], où il s’arrête pour effectuer les réparations du 27 décembre 1614 à mai 1615, avant de retourner au Japon en juin 1615 avant d’avoir pu faire du commerce, les troubles commis par les marins ayant poussé les autorités à ordonner l’expulsion de l’équipage.
Adams quitte à nouveau Hirado en novembre 1615 à destination d’Ayutthaya [51] au Siam sur le Sea Adventure remis en état, dans l’intention de s’approvisionner en bois sappan pour le revendre au Japon.
Comme la fois précédente, la cargaison consiste principalement en argent (600 £), ainsi que des marchandises japonaises et indiennes non vendues lors de l’expédition précédente.
Il parvient cette fois à acheter de grandes quantités de biens de valeurs, et achète deux navires supplémentaires au Siam pour tout transporter. Adams ramène le Sea Adventure au Japon avec 143 tonnes de bois sappan et 3 700 peaux de cerf, revenant à Hirato en 47 jours (entre le 5 juin et le 22 juillet 1616). Sayers, sur une jonque chinoise louée, atteint Hirado en octobre 1616, avec 44 tonnes de bois. Le troisième bateau, une jonque japonaise, amène 4 560 peaux de cerfs à Nagasaki [52] en juin 1617, après avoir manqué la mousson.
En tout, l’expédition d’Adams avait duré 8 mois. Il revient au Japon moins d’une semaine après la mort d’Ieyasu Tokugawa, et accompagne Cocks et Eaton à la cour pour offrir des présents au nouveau shogun, Hidetada. Bien que la mort d’Ieyasu ait diminué l’influence politique d’Adams, Hidetada lui manifeste le plus grand respect. Il n’accepte qu’avec réticence de maintenir les privilèges commerciaux aux Anglais, mais donne un shuinjō [53] qui l’autorise à continuer ses activités commerciales maritimes sous la protection du shogun. Son titre de hatamoto est également renouvelé.
À cette occasion Adams et Cocks rendent également visite à Shōgen Mukai , l’amiral de la flotte japonaise, qui vit près de la propriété d’Adams, pour étudier des plans d’invasion des Philippines [54] catholiques.
En mars 1617, Adams fait voile vers la Cochinchine, après avoir racheté à Sayers la jonque que celui-ci avait achetée au Siam et l’ayant renommée Gift of God. Son intention était de retrouver les deux facteurs anglais qui avaient quitté Hirado 2 ans auparavant pour explorer les opportunités commerciales [55]. Il revient au Japon après avoir appris qu’ils avaient été tués et dépouillés de leur argent. Le navire avait aussi vendu une petite cargaison de drap, de marchandises indiennes et de l’ivoire pour le montant modeste de 351 £.
Adams effectue en 1618 sa dernière expédition commerciale sous sceau vermillon vers la Cochinchine et le Tonkin [56], cette expédition étant également la dernière du comptoir d’Hirado à destination de l’Asie du Sud-Est. Le navire, une jonque chinoise affrétée, quitte Hirado le 11 mars 1618, mais le mauvais temps la force à s’arrêter à Ōshima [57], au nord des îles Ryū-Kyū. Le navire retourne à Hirado en mai.
Ces diverses expéditions ont aidé la factorerie à survivre pendant un certain temps principalement grâce aux 200% de bénéfices que rapportait alors la vente de bois de sappan, mais elle finit par faire faillite en 1623.
Adams meurt à Hirado, au nord de Nagasaki, le 16 mai 1620, à près de 56 ans. Son titre japonais se lit Anjin Sama [58] et sa mémoire est gardée vivante par la rue nommée Anjin Cho [59] à Edo et une célébration annuelle le 15 juin en son honneur.
Un village de son ancien fief, Anjinzuka [60], à l’intérieur de l’actuelle Yokosuka [61], porte son nom.
De plus, dans la ville d’Itō, à Shizuoka, se tient chaque année le 10 août le festival du Miura Anjin.
Aujourd’hui, Itō et Yokosuka sont toutes les deux jumelées avec Gillingham, la ville natale d’Adams.