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Viriate ou Viriatus

mardi 12 mai 2015, par lucien jallamion

Viriate ou Viriatus (vers 180 av. jc-139 av. jc)

Assassinat de Viriate par José de Madrazo (Musée du Prado)On ne sait rien de ses origines même si les auteurs latins qui en parlent en font un berger élevé dans les montagnes des territoires des Lusitaniens [1]. Il apparaît sur la scène historique lors du massacre des Lusitaniens par le préteur [2] romain Servius Sulpicius Galba en 150 av. jc auquel il survit.

Viriate prit progressivement la tête des différentes troupes lusitaniennes et commença une lutte sans merci avec les troupes romaines. Il eut son premier succès sur l’armée romaine en 147 av. jc en parvenant à faire échapper les troupes lusitaniennes, encerclées par l’adversaire, à une fin certaine. Ce coup d’éclat lui permit de prendre la direction des opérations militaires et de transformer le conflit en le faisant passer d’une suite d’escarmouches ou de batailles isolées sans lien entre elles à une véritable campagne militaire.

Durant les deux années qui suivirent, il prit avec ses troupes le contrôle effectif d’un territoire considérable. Les défaites romaines se succédaient. Ces victoires amplement relayées par les Lusitaniens eux-mêmes partout dans la Péninsule Ibérique encouragèrent les Celtibères [3] à reprendre leur résistance face à Rome et à ouvrir un nouveau front pour cette dernière dans le nord-ouest de la Péninsule Ibérique [4].

Le Sénat romain tentant de prendre la mesure des événements et allégé du "fardeau carthaginois" envoya une armée consulaire. Celle-ci n’eut guère plus de succès que les précédentes et se fit remplacer au bout de 2 ans par une nouvelle aux ordres cette fois-ci de Quintus Fabius Maximus Servilianus, qui était parvenu à saper les fondements du pouvoir de Viriate dans la zone qu’il contrôlait dans le sud-ouest de la péninsule mais qui fut pris au piège dans une des grandes œuvres stratégiques du chef lusitanien.

Cet événement marqua un tournant de la guerre en cours, il pouvait accomplir un massacre retentissant, ce qui lui aurait conféré une gloire immédiate et une riposte de Rome. Au lieu de cela et pour tenter de créer une porte de sortie au conflit, il se servit de cette position de force pour négocier et signer une paix qui garantissait des territoires indépendants aux Lusitaniens ainsi que la reconnaissance de Viriate comme ami et allié du peuple romain des Quirites [5] pour cet acte de clémence.

Néanmoins, en 139 av. jc, le successeur de Servilianus, Quintus Servilius Caepio, avec l’accord tacite du Sénat, reprit les armes. Viriate, probablement remis en cause par ses partisans, fatigués de la guerre, entama des négociations avec Quintus Servilius Caepio, qui, toujours en 139 av. jc, mit fin au conflit en soudoyant des traîtres qui assassinèrent Viriate durant son sommeil.

Quand les félons revinrent chercher leur or, les Romains les exécutèrent et prononcèrent la célèbre phrase Roma traditoribus non premia [6]. Après son assassinat, son royaume s’effondra et la résistance celtibère fut définitivement vaincue avec la chute de Numance [7] en 133 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Viriate/ Portail du Portugal/ Histoire du Portugal antique

Notes

[1] Les Lusitaniens étaient un peuple indo-européen installé dans l’ouest de la péninsule Ibérique, région qui allait devenir la province romaine de Lusitanie. Cette région recouvrait la partie de l’actuel Portugal au sud du Douro et la région de l’Extremadura de l’Espagne actuelle. Les Lusitaniens quoique fortement influencés par leurs voisins Celtibères, possédaient une langue indo-européenne différente de ceux-ci. Les Portugais d’aujourd’hui considèrent les Lusitaniens comme leurs ancêtres dont le plus notable fut Viriatus, resté célèbre pour sa résistance aux Romains.

[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il est de rang sénatorial, peut s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il est précédé par deux licteurs à l’intérieur de Rome, et six hors du pomerium de l’Urbs. Sous la République, il est élu pour une durée d’un an par les comices centuriates.

[3] Le terme de Celtibères se réfère généralement aux tribus celtiques ou « celtisées » de la péninsule Ibérique. Ils sont nommés ainsi par les géographes grecs. Ces peuples celtibères habitaient à l’ouest des Monts ibériques. Les Romains les considéraient comme un mélange de Celtes et d’Ibères, mais en les différenciant ainsi de leurs voisins, c’est-à-dire des Celtes du plateau et des Ibères de la côte.

[4] La péninsule Ibérique est entourée par la mer Méditerranée au sud et au sud-est, l’océan Atlantique au sud-ouest, à l’ouest et au nord-ouest, et les Pyrénées au nord-est qui séparent l’Espagne de la France.

[5] titre hautement honorifique que les Romains ne conféraient que rarement et notamment à des rois étrangers

[6] Rome ne paye pas les traîtres

[7] La guerre de Numance est une guerre qui opposa, de 153 à 133 av.jc, Rome à la ville de Numance au Nord de l’Hispanie. Malgré une résistance farouche, Numance fut finalement prise et détruite en 133 av.jc par Scipion Émilien après un siège long et brutal.