Fils de Nominoë, il succède à celui-ci à la tête de la Bretagne en mars 851 et affronte victorieusement le roi Charles le Chauve le 22 août 851 à Jengland-Beslé [1] près de la Vilaine.
Quelques semaines après cette bataille, Erispoë rencontre Charles le Chauve à Angers et un accord de paix est conclu.
L’usage des insignes royaux lui est accordé, même si, de fait, il s’était attribué ceux abandonnés par Charles le Chauve, à Jengland-Beslé, au cours de sa fuite nocturne. Cette concession symbolique signifie sa reconnaissance comme roi de Bretagne par le roi de la Francie occidentale.
Erispoë se voit confirmer la possession des comtés de Rennes et de Nantes, et la Bretagne est agrandie du pays de Retz [2]
En ce qui concerne la titulature ultérieure d’Erispoë, on peut remarquer que plusieurs actes du Cartulaire de Redon datés de 852 et un diplôme pour l’Eglise de Nantes du 10 février 856 le qualifient de princeps.
En 853, la ville de Nantes est pillée par les Normands. Apprenant la nouvelle, le Danois Cédric, neveu du roi du Danemark, honore l’alliance conclue entre Nominoë et le roi Horik 1er de Danemark en attaquant les Norvégiens responsables du pillage de Nantes. Il fait la jonction avec l’armée d’Erispoë, et ils font conjointement le siège de l’île de Bièce [3], dans laquelle les Norvégiens se sont retranchés. Les Norvégiens capitulent bientôt en offrant des présents aux vainqueurs. Cédric, blessé dans la bataille, repart en mer. Il mourra peu de temps après près du Havre, tué par les troupes de Charles le Chauve.
En 856, lors de l’entrevue de Louviers, il est question de marier Louis le bègue, fils de Charles avec une fille d’Erispoë. Le mariage ne se fait pas et cette maladresse est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraîne sa mort.
Son règne s’achève en novembre 857 par son assassinat sur l’autel de l’église de Talensac [4], donc un lieu d’asile, par son successeur et cousin Salaün dit Salomon de Bretagne aidé d’Alcmar