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Le 22 floréal an II à lieu la Bataille de Tourcoing

mercredi 1er janvier 2014, par lucien jallamion

Le 22 floréal an II [1] à lieu la Bataille de Tourcoing

Bataille de Tourcoing le 22 floréal an II (18 mai 1794)

Le général Clairfayt ayant échoué devant Courtrai, il dû se retirer à Thielt. L’empereur d’Autriche arriva, le 15, à Tournay, avec le prince de Cobourg, à la tête d’un corps de 20 000 hommes d’élite de l’armée autrichienne. Les Anglais et les Hanovriens, sous les ordres du duc d’York, étaient déjà campés à Lamain. Ce fut à Tournay que les ennemis arrêtèrent ce fameux plan d’attaque qu’ils nommèrent plan de destruction, parce qu’il ne tendait à rien moins qu’à l’anéantissement de l’armée française.

Les 50 000 hommes de l’amée du Nord étaient disposés de manière à avoir la mer du Nord dans le dos, et il n’était point difficile de les couper de la place de Lille, base des opérations du général en chef, et des frontières de la France, mais les généraux ennemis, toujours fidèles aux principes de tactique du feld-maréchal autrichien Lascy, n’avaient pas encore assez d’expérience de la guerre active pour opérer les grands mouvements indispensables pour obtenir ce résultat. Au lieu de réunir une forte masse pour opérer sur Roubaix, Mouvaux et Bondues, à l’effet d’isoler Lille des troupes françaises campées entre Menin et Courtrai, le prince de Cobourg forma son armée en 6 colonnes, dirigées sur Tourcoing, supposant, assez maladroitement, que l’armée française ne chercherait point à s’opposer à ce mouvement, et resterait tranquille dans son camp de Moorseele.

Les généraux français, Souham et Moreau, ayant remarqué le mouvement extraordinaire des troupes ennemies à Tournay et informés des renforts considérables arrivés dans cette ville et dans les environs, ils avaient prévu que l’ennemi allait les inquiéter, et que la sûreté de leurs troupes était compromise dans la position où elles se trouvaient.

Malgré l’absence du général en chef, parti depuis quelques jours pour visiter l’armée stationner vers la Sambre, les 2 généraux prirent la résolution de marcher sur Tourcoing, pour maintenir leur communication avec Lille.

Le général de Busch attaqua, le 17, les troupes retranchées à Moescroen. Elles se défendirent avec une telle opiniâtreté, qu’elles donnèrent à plusieurs colonnes de la division Souham qui se portaient sur Tourcoing, le temps d’arriver à leur secours. Les Hanovriens, dont se composait la colonne ennemie, furent attaqués a leur tour, et forcés de se retirer au-delà de la chaussée de Tournay à Courtrai, près du village de Lespierre. La troisième colonne, dans sa marche sur Tourcoing, rencontra aux villages de Leers et Watrelos, quelques bataillons français qui se retirèrent à son approche. Tourcoing fut occupé. Mais bientôt le général Otto vit arriver quelques fuyards de la 2ème colonne, qui l’instruisirent de la retraite que venait d’effectuer le général de Busch.

A la suite de ce rapport, il laissa son avant-garde dans Tourcoing, occupa Watrelos avec le gros de sa colonne, et plaça quelques bataillons et escadrons en réserve à Léers, tenant ainsi une ligne de près de 2 500 toises.

Aux ordres du général Kinsky, l’armée ennemie se porta sur 3 points, Tressin, Bovine et Louvil. La division française du général Bonneau, renforcée d’une partie de la garnison de Lille, était campée à Sanghien, pour couvrir la route de Tournay à Lille, et, dans cette position, le général Bonneau prit des mesures pour repousser l’attaque du général Kinsky. Le général Wurmb, qui commandait une des brigades autrichiennes, trouva le village de Tressin fortement occupé, et tous ses efforts échouèrent contre ce poste.

Les troupes qui cherchèrent à s’emparer des villages de Bouvines et de Gruson, ne furent pas mieux accueillies par les Français qui défendaient ces 2 points, et ces échecs simultanés allaient déterminer le général Bonneau à prendre sur l’ennemi, une vigoureuse offensive. Le général Erskine, qui commandait 16 escadrons anglais de la colonne du duc d’York, au lieu de suivre la marche de ce prince sur Lannoy, s’était mis à la suite de la colonne de Kinsky. Ce renfort inattendu fut d’un grand secours à ce dernier.

Le corps de l’archiduc Charles, avait, par l’éloignement de son point de départ, plus de chemin à parcourir que les autres colonnes pour arriver à sa destination ; il ne déboucha vers Pont à Marque qu’à 2 heures de l’après-midi.

Le général Bonneau crut alors prudent de se retirer sur le village de Flers, derrière lequel il prit position. L’archiduc s’arrêta vers le village de Lesquin, une partie se prolongeant au-dessus de Sanghien. L’armée française avait quitté son camp de Moorseele. Souham, réunissant à sa division une partie de celle de Moreau, vint se placer en arrière de Tourcoing. Le général Moreau, avec 8 000 hommes seulement, devait contenir la colonne de Clairfayt, arrivant sur Linselles.

Le 18, au point du jour, le général Souham se mit en marche avec 45 000 hommes. 6 bataillons du général Otto occupaient, Tourcoing. Cette avant-garde ne put résister longtemps aux efforts des troupes qui l’attaquaient en nombre bien supérieur. Le désordre se mit bientôt dans les rangs ; la déroute fut complète, a peine parvint-on à rassembler 700 hommes qui avaient cherché à gagner le village de Leers. Watrelos fut emporté avec la même facilité. Le général Jean Victor Moreau, alors âgé de 31 ans, s’empare de Tourcoing, ce qui ouvre la route de la Belgique et de la Hollande aux armées françaises.

Le général Bonneau, laissant quelques bataillons pour amuser les 2 colonnes de l’archiduc et du général Kinsky, s’était avancé, dans la nuit du 17 au 18, entre les villages de Wasquehal et Hem. Au point du jour, et pendant le mouvement des troupes de Souham sur Tourcoing et Watrelos, Bonneau, avec 16 000 hommes, attaqua le corps du duc d’Yorck, dans les 4 villages de Croix, Mouvaux, Roubaix et Lannov.

L’attaque du général Bonneau jeta d’abord les Anglais dans un grand étonnement. Mais cette surprise n’empêcha point une partie de cette 4ème colonne de se défendre avec beaucoup de résolution dans les villages de Mouvaux et de Roubaix. Cependant, les colonnes de Souham s’avançant par Tourcoing et Watrelos, la même confusion qui avait amené la dispersion des troupes du général Otto, opéra celle des Anglais. Tous prirent la fuite en jetant leurs armes, et cherchant à gagner la route de Tournay par le chemin du village de Nechin.

Le régiment des gardes du landgrave, placé dans Lannoy, défendit ce village avec opiniâtreté, et résista assez longtemps aux efforts des colonnes françaises pour donner la facilité de réunir la multitude des fuyards au village de Néchin, d’où ils se retirèrent pour se rendre à Tournay et à Marquain.

Moins malheureux que le duc d’York, le général Otto sauva les troupes qu’il avait à Watrelos. Une grande partie de sa division se rassembla entre Leers et Nechin, y résista jusque la nuit, et parvint à se retirer sur Tournay.

Le succès obtenu par l’armée française fut de donner aux troupes une confiance presque sans bornes.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....

Notes

[1] 18 mai 1794