Né à Reims, fils de Nicolas Colbert de Vandières marchand drapier. Il commença en 1649 sa carrière en tant que commis dans des bureaux de guerre dans le service de Michel le Tellier qui n’était autre que le père de son futur ennemi, Louvois. Puis sera présenté au cardinal de Mazarin en 1651 pour rester à son service jusqu’à la mort de ce dernier qui le recommanda à Louis XIV. C’est à une charge de commissaire des Guerres que lui a acheté son père, qu’il a dû d’entrer dans les affaires de l’Etat.
C’est au rôle de conseiller d’Etat qu’il doit son titre de noblesse. Très vite Louis XIV fait de ce travailleur infatigable son commis. Colbert obtint la confiance absolue de son roi lorsqu’il fit effectuer un rapport sur les malversations de Fouquet. Il contribua alors à la chute du surintendant, allant jusqu’à établir une chambre de justice pour la recherche des abus commis depuis plus de 25 ans dans la gestion des finances du royaume. En 1661, il est intendant des Finances. En 1665, contrôleur général. Il est encore surintendant des Bâtiments du roi, des Arts et des Manufactures. Il est secrétaire d’Etat à la Maison du roi, et à la Marine. Il est aussi rigoureux et ordonné qu’il est efficace. En même temps qu’il donne des places à tous les membres de sa famille, et qu’il fait fortune, il ne cesse, indifférent à une cour qui le hait, de donner au roi les moyens de sa politique, de sa grandeur et de sa gloire. Il crée une caisse des emprunts pour limiter et contrôler les fermiers de l’Etat. Il réforme un système fiscal complexe. Il crée la Ferme générale qu’il charge de prélever les impôts à l’exception de la taille. Il favorise la création de compagnies de commerce comme celles des Indes orientales et des Indes occidentales. Il développe les manufactures, aménage des ports. C’est lui encore qui fonde en 1663 l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’Académie des sciences en 1666, qui crée l’Académie de France à Rome la même année et qui fait construire l’Observatoire en 1667.
Il fut l’un de ceux qui favorisèrent le peuplement de la Nouvelle-France. Il accordera pour 40 ans à la Compagnie de l’Amérique du Sud qui prendra pour nom Compagnie des Indes Orientales, la Guyane, les Antilles, le Canada et la Floride.
Colbert a cru en la doctrine que l’expansion du commerce et l’entretien d’une balance commerciale favorable était la clef pour énoncer la richesse. Ses politiques étaient toutes adaptées dans cette direction. Colbert dota les compagnies d’affrètement, chambres de commerce pour réorienté le capital vers l’exportation et les industries, il installa un système protecteur des tarifs du commerce les colonies françaises. Il multiplia les manufactures de l’état et le développement à grande échelle de certaines industries (draps, tapis etc..), faisant venir en France des artisans étrangers pour créer de nouvelles industries comme celles des dentelles et autres produits de luxe.
Les restrictions et les tarifs internes sur le mouvement les marchandises et le travail entre les régions demeurèrent en place. Le système d’impôt fut renforcé en privilégiant la propriété foncière et le clergé fut exempt d’imposition. L’encouragement de quelques industries d’exportation, notamment du vin, transforma l’utilisation du territoire, laissant quelques régions en insuffisance alimentaire.
Comme le duc de Sully avant lui, il identifia le besoin d’un bon réseau interne de transport, mais seulement afin de relier les ports aux industries françaises. Il rétabli la corvée.
Il construisit une flotte de guerre de 276 bâtiments, fonda ou agrandit les ports de Brest et Cherbourg et acheta Dunkerque aux Anglais. Créa le régime de l’inscription maritime et la caisse des invalides. Soutint également les agriculteurs en leur édictant des privilèges.
C’est sans doute le mépris qu’il éprouvait à l’égard du ministre de la guerre qui n’était autre que Louvois, qui lui fit perdre son crédit auprès de Louis XIV. Son influence diminua alors petit à petit et Colbert se vit sur la route de la disgrâce. Il n’eut pas le temps de le constater car il s’éteignit à Paris le 6 septembre 1683, laissant un pays à l’économie saine, mais hélas, rongée par les dépenses de guerre.