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Gui Foucois ou Foulques dit Clément IV dit le Gros

mercredi 25 juillet 2012, par lucien jallamion

Gui Foucois ou Foulques dit Clément IV dit le Gros (vers 1190-1268)

Évêque du Puy-Archevêque de Narbonne-Pape du 5 février 1265 au 29 novembre 1268

Clément IV 183ème Pape de l'Église catholique

Né à Saint-Gilles (Gard), près de Nîmes, fils de Louis Foulques ou Foucault, dit Fulcodi, bourgeois de Saint-Gilles dans le Gard, juriste, et de Marie Laure Salvanhiac.

Troubadour, avocat, grand juriste, il épousa le 16 janvier 1239 Margueritte Ruffi, fille de Jacques et de Cécile du Sault et eut des enfants avant d’entrer, veuf, dans les ordres, et d’entamer une carrière au service de l’Église. Docteur en droit civil, il devint un professeur et avocat renommé. Il enquête en Venaissin pour le compte d’Alphonse de Poitiers. Veuf, il fut ordonné prêtre en 1255 et fut nommé archidiacre du Puy, curé de Saint-Gilles puis évêque du Puy en 1257, archevêque de Narbonne en 1259.

Conseiller de Saint Louis, en un temps garde du sceau, conseiller du pape Urbain IV, il fut créé cardinal évêque de Sabine le 17 décembre 1261. Légat en Angleterre pour une médiation entre Henri III et ses prélats et barons en 1264, il était en voyage lorsqu’il fut élu pape après la mort d’Urbain IV. Il rentra alors à Pérouse en Italie, déguisé en moine, avant de coiffer la tiare, le 5 février 1265, sous le nom de Clément IV. Il vécut pendant presque tout son pontificat dans le palais des papes de Viterbe, la capitale de la Tuscie romaine ayant été choisie comme siège pontifical par Alexandre IV en 1257. La principale affaire de son pontificat fut la réalisation de la dévolution, désirée par Urbain IV, du royaume de Sicile à Charles d’Anjou, frère du roi de France Louis IX, chargé de tenir tête aux ambitions impérialistes de Manfred de Hohenstaufen, fils naturel de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, et du parti gibelin. Après la mort de Manfred en 1266 à la bataille de Bénévent, le pape intervint dans l’élection de Conradin, neveu de Manfred et dernier descendant de Frédéric II. Mais après que Charles d’Anjou eut fait exécuter Conradin, Clément IV se vit contraint de s’opposer aux ambitions de Charles. Dans le même temps, il favorisa le double mariage qui lia les familles de Hongrie et de Sicile.

Cette politique ambitieuse mais onéreuse, qu’accompagnait une ferme reprise en main de l’Église par la Curie, fit de Clément IV l’un des créateurs de la fiscalité pontificale et de ce qui en est déjà la condition nécessaire, la réserve au Saint-Siège de la collation des bénéfices ecclésiastiques.

Clément IV devait être sur le trône de saint Pierre le plus intransigeant des rigoristes et le plus théocratique des papes du 13ème siècle, agissant quasi simultanément sur tous les plans, continuant l’œuvre de ses prédécesseurs Grégoire IX et Urbain IV, mais en la poussant jusqu’à son extrême logique : Il autorise la torture dans les causes d’hérésie le 3 novembre 1265, privilégie les dominicains et leur confie la direction de la lutte contre l’hérésie. À l’égard des juifs relaps, il ordonne des châtiments allant jusqu’à la mort, et exhorte Saint Louis à établir contre les blasphémateurs des peines temporelles capables de leur inspirer la terreur.

À la fin du 13ème siècle, de nombreux musulmans étaient installés en Espagne. Dans cette Espagne soumise à des souverains catholiques, les mudéjares vivent dans leurs aljamas. Les plus nombreux demeurent dans la vallée de l’Èbre et la région de Valence. Mais le roi d’Aragon se vit admonester par le pape Clément IV qui exprima le fond de la pensée catholique sur la question.

Peut-être par réticence envers le népotisme déjà installé à la Curie, Clément IV est l’un des rares papes à n’avoir créé aucun cardinal. Clément IV a passé les deux dernières années de sa vie à Viterbe, en compagnie de saint Thomas d’Aquin, dont la Somme théologique s’imposera durant tout le Moyen Âge.

L’élection d’un pape se déroule depuis 1271 à l’écart de toute pression extérieure, le conclave étant coupé du monde. Cet isolement existe depuis qu’en 1271 à Viterbe, les cardinaux ne parvenant pas à se mettre d’accord pour trouver un successeur à Clément IV au bout de 3 ans de délibérations, ont été enfermés et mis au pain sec et à l’eau pour les inciter à élire rapidement un nouveau pape. L’élu, Grégoire X, a érigé cette pratique en règle, à l’exception du pain et de l’eau.