Fondateur de l’ordre des Camaldules [1], il naquit dans la famille des Onesti, ducs de Ravenne [2] et grandit dans le confort oriental, le goût des plaisirs, la vie facile de son milieu aristocrate.
Profondément troublé par le meurtre d’un parent commis en duel par son père, le duc Serge de Ravenne, il se retira du monde pour faire pénitence en son nom. Il prit l’habit bénédictin dans le monastère d’Appolinaire-in-Classe [3] où il resta pendant 3 ans. Là, des religieux jaloux de sa conduire exemplaire complotèrent de le faire mourir. Averti par un des complices, il se retira dans la solitude, non loin de Venise [4], auprès d’un ermite nommé Marin et y passa 3 ans.
En 978, Romuald et Marin accompagnèrent en France le doge de Venise [5] Pietro Orseolo . Il vécut dans la solitude, près de l’abbaye Saint Michel de Cuxa [6]. Romuald apprenant que son père, qui s’était fait religieux, songeait à retourner dans le monde, voulut alors quitter Cuxa pour retourner en Italie afin de l’en dissuader.
Apprenant le départ prochain de Romuald, les habitants qui le considéraient déjà comme saint, prirent la décision de le faire assassiner, afin de garder son corps près d’eux. Romuald se doutant du funeste dessein qu’on lui réservait se fit sur l’instant passer pour fou et les protagonistes de son assassinat ne voyant plus en lui qu’un être dénué de raison, le laissèrent partir.
L’autorité que lui donnait une vie personnelle de grande austérité et pénitence l’aida à réformer de nombreux monastères (Italie, France, Hongrie, Pologne etc), réintroduisant le modèle cénobitique oriental qui alliait solitude personnelle et célébrations liturgiques communes. Cet idéal se concrétisa plus particulièrement dans sa fondation en 1012 à Camaldoli, en Toscane [7] d’où le nom de Camaldules, d’un monastère d’un type nouveau où la vie commune alliant travail et office divin se conjuguait avec l’érémitisme. Les moines y abandonnèrent l’habit noir pour l’habit blanc et portèrent la barbe pleine. Bien d’autres monastères camaldules verront le jour à travers l’Europe du vivant de Romuald et plus tard à travers le monde.
Les plus grands, les plus puissants, lui rendaient visite, lui demandaient conseil, se confiaient à lui et se convertissaient, se dépouillant de toutes leurs richesses pour marcher dans les pas de leur guide. Il refusait systématiquement titres et honneurs, allant parfois jusqu’à simuler la folie pour s’en dégager et conserver une vie ascétique.
Il meurt au monastère de Val di Castro le 19 juin 1027. Son tombeau attira les pèlerins et des miracles s’y produisirent. Il fut canonisé en 1595 par le pape Clément VIII.