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Maysara al-Madghari

lundi 21 août 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 octobre 2011).

Maysara al-Madghari

Chef berbère du 8ème siècle

Contrôle territorial des trois prétendants au califat Omeyyade au plus fort de la guerre civile (685-686) A l’origine de la grande révolte berbère [1] en 739-740.Hichām Ibn Abd Al-Malik, 10ème calife omeyyade de Damas, avait maintenu le système instauré par ses frères de percevoir la capitation sur les nouveaux convertis berbères comme s’ils étaient encore des dhimmis [2] afin d’assurer des recettes fiscales plus importantes. Les gouverneurs de Tanger [3] et du Souss [4] montrent beaucoup de zèle dans l’application de cette politique, ce qui provoque la révolte des contribuables, dirigée par Maysara.

Il s’empare de la ville, tue le gouverneur Omar Ibn Abdallah et se proclame calife. Il réussit à empêcher le débarquement d’une armée arabe envoyée d’Espagne. Le gouverneur d’Espagne Uqba ibn al-Hajjaj intervient en personne mais ne parvient pas à reprendre Tanger, tandis que Maysara s’empare du Souss dont il tue le gouverneur. Sous son commandement, les Berbères furent victorieux d’une armée arabe à la bataille des Nobles [5], sur les bords du Chelif [6], au début de 740.

Les troupes arabes ayant été battues, Hichām envoya des troupes de Syrie dirigées par Kulthum ibn Iyad. Elles sont battues par les Berbères sur les rives du Sebou [7] en octobre 741. Le gouverneur égyptien Handhala Ibn Safwan intervint à son tour, arrête les 2 armées kharidjites [8] au cours de 2 batailles à Al-Qarn et à El-Asnam [9]]] en Algérie alors qu’elles menaçaient Kairouan [10] en Tunisie au printemps 742.

Mais, se conduisant comme un tyran, il est déposé et tué par les siens, et remplacé par Khalid ibn Hamid al-Zanati .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Maysara al-Madghari /https://www.facebook.com/Histoires....

Notes

[1] La grande révolte berbère de 739/740 à 743, s’est déroulée durant le règne du calife omeyyades d’Espagne, ou Omeyyades de Cordoue sont d’abord à la tête d’un émirat en 756 dans al-Andalus, puis fondent une dynastie califale en 929. Le dernier calife de cette dynastie qui régna à Cordoue, Hicham III, fut déposé en 1031.

[2] Un dhimmi est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un traité de reddition (dhimma1) déterminant ses droits et devoirs. Le terme dhimmi s’applique essentiellement aux « gens du Livre » (Ahl al-kitâb), qui, dans le champ de la gouvernance islamique, moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation (jizya), d’un impôt foncier (kharâj), d’une certaine incapacité juridique et du respect de certaines règles édictées dans un « pacte » conclu avec les autorités, se voient accorder une liberté de culte restreinte, une dispense de certaines obligations que les musulmans sont tenus de faire (comme l’aumône obligatoire zakât ou servir dans l’armée) ainsi que la garantie de sécurité pour leur personne et pour leurs biens. En échange, certaines contraintes sont imposées, comme l’interdiction de construire de nouveaux lieux de culte ou l’interdiction du prosélytisme. L’ensemble de ces règles théoriques sera mis en œuvre de façon plus ou moins stricte ou brutale selon les périodes et les lieux. Malgré l’élaboration de ce pacte avec les dhimmis, la situation des non-musulmans dans le monde islamique au Moyen Âge et la période ottomane était meilleure que celle des non-chrétiens et hérétiques dans l’europe médiévale

[3] Tanger est une ville du Nord du Maroc, dans le Rif occidental. Située à l’extrémité du nord-ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à 24 kilomètres de la côte espagnole. Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s’intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c’est donc de là qu’en 711, commence la conquête de l’Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad un lieutenant d’Ibn Noçaïr, à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les 5 siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s’affrontent pour sa domination pendant plus d’un siècle. Au milieu du 10ème siècle, les Ifrénides, Maghraouas, Fatimides et Zirides y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu’en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s’inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir Mérinide en 1274.

[4] Le Souss est une région historique et géographique du Maroc, qui constitue une partie de la région administrative de Souss-Massa-Draa. Le Souss est une région amazighophone du Sud-Ouest du Maroc, dont la capitale est Agadir. Les autres villes importantes sont Inezgane, Tiznit, Tafraout, Taroudant, Taghazout, Aït Melloul, Biougra, Aït Baha, Sidi Ifni, Bouizakarne. Un bassin très bien irrigué a fait du Souss l’une des régions les plus fertiles du Maroc pendant des siècles, connue depuis au moins le 11ème siècle pour la culture et l’exportation du sucre. La région connut un règne indépendant des Almohades sous l’égide des Ben Yedder entre 1252 et 1354. L’âge d’or du Souss se situe aux alentours du 17ème siècle pendant l’ère du royaume de Tazeroualt, quand la région entière a bénéficié de l’autonomie et a profité de l’exploitation commerciale du transport de l’or saharien et de la vente du sucre aux commerçants portugais, hollandais et anglais. Le commerce extérieur, à cette époque, se faisait à partir de la baie d’Agadir, située à 10 km au nord de l’embouchure de l’oued Souss.

[5] La bataille des nobles est une importante confrontation lors de la grande révolte berbère autour de 740. Elle se conclut par une victoire majeure des Berbères sur les Arabes près de Tanger. Au cours de la bataille, le fleuron de l’aristocratie arabe de Kairouan est massacré dont leur général Khalid ibn Abi Habib al-Fihri, d’où le nom de « bataille des nobles ».

[6] Le Chelif est le plus important fleuve d’Algérie. Long de 733 km, au nord-ouest de l’Algérie, il prend sa source dans l’Atlas saharien et a son embouchure dans la Mer Méditerranée, près de Mostaganem.

[7] La bataille de Bagdoura ou Baqdura est une confrontation décisive lors de la grande révolte berbère, à la fin de 741. Cette bataille fait suite à la bataille des nobles de l’année précédente, et se conclut par une victoire majeure des berbères sur les arabes, près de la rivière Sébou près de l’actuelle ville de Fès. Plusieurs nobles arabes sont tués, notamment Kulthum ibn Iyad al-Qasi gouverneur d’Ifriqiya et Habib ibn Abi Obeida al-Fihri principal commandant militaire des omeyyades. a bataille brise de façon définitive l’emprise du califat omeyyade sur le Maghreb al aqsa (c’est-à-dire le Maroc), et la retraite qui s’ensuit vers l’Espagne des forces d’élite omeyyades entraînera des conséquences pour la stabilité de l’Al-Andalous. Les arabes ont été sévèrement mis en déroute, il est dit qu’un tiers d’entre eux furent tué, un tiers capturé, et un tiers a pris la fuite. Une source indique 20 000 pertes arabes, et 18 000 syriennes

[8] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[9] [[Chlef, anciennement Castellum Tinginitum à l’époque romaine, Orléansville à l’époque française, puis El-Asnam après l’indépendance, est une commune de la wilaya de Chlef dont elle est le chef-lieu, située à 200 km au sud-ouest d’Alger et à 210 km au nord-est d’Oran.

[10] Kairouan, dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Elle est souvent considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam. Jusqu’au 11ème siècle, la ville a été un important centre islamique de l’Afrique du Nord musulmane, l’Ifriqiya. Avec sa médina et ses marchés organisés par corporations à la mode orientale, ses mosquées et autres édifices religieux