Waléran 1er de Limbourg ou Walram 1er dit Udon (mort vers 1082)
Comte d’Arlon de 1052 à 1082-Comte de Limbourg de 1065 à 1082
Il semble être le fils de Walram, comte d’Arlon [1]. L’origine de sa famille est mal connue, il semble qu’il soit membre d’une branche collatérale de la maison d’Ardenne [2]. Il est aussi possible que sa mère soit Adèle de Lorraine, fille de Thierry 1er, duc de Haute Lotharingie [3].
Il est d’abord comte d’Arlon en indivis avec son frère Foulques, puis devient seul comte à la mort de ce dernier en 1078.
Il épousa Jutte, fille de Frédéric de Luxembourg, duc de Basse Lotharingie [4] et de Gerberge de Boulogne.
Ce mariage lui apporta en dot le comté de la Len ou de Lengau [5].
Waléran s’installa dans cette terre, et fit construire un château qu’il nomma Limbourg. Ce château et la ville qui l’entoure devinrent la capitale du comté de Lengau, qui prit ensuite le nom de comté de Limbourg [6].
Il fut également avoué de l’abbaye de Saint-Trond [7], dépendant de l’évêché de Metz [8], que son beau-père avait déjà tenu, et dont il transmit la charge à ses descendants.
Notes
[1] Le comté d’Arlon, plus tard Marquisat d’Arlon, est une éphémère juridiction féodale du Saint Empire romain germanique centrée sur château d’Arlon. Il a été organisé en comté au 9ème siècle. Très peu d’informations sont parvenues de la maison comtale d’Arlon jusqu’au 11ème siècle, bien qu’il existe des données selon lesquelles le comté existait le 8 août 870 lorsque, le traité de partage entre Louis II de Germanie et Charles II le Chauve répartissait le royaume de Lotharingie et le comitatum. Arlon fut attribué à Charles. Il est passé à la lignée luxembourgeoise de la Maison de Limbourg-Arlon et donc au comté de Luxembourg.
[2] La Maison d’Ardenne ou Wigéricides, est la dynastie comtale post-carolingienne issue agnatiquement du comte palatin de Lotharingie, Wigéric de Bidgau d’Ardenne ; c’est l’une des premières familles nobles européennes médiévales documentées
[3] Le duché de Haute-Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1047. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain suite au mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec la future impératrice d’Autriche Marie-Thérèse.
[4] Le duché de Basse Lotharingie est la partie nord de la Lotharingie. Avec le temps, il sera appelé duché de Lothier. Ce duché est créé en 959, en même temps que la Haute Lotharingie, de la division du duché de Lotharingie. C’est Brunon de Cologne qui procède au partage et donne la Basse Lotharingie au vice duc Godefroy. La Basse Lotharingie telle qu’elle a été instaurée à cette époque n’empiétait pas au sud sur les territoires du diocèse de Trèves. L’ancienne Frise y était encore comprise. La Basse Lotharingie s’étendait donc de l’Escaut à l’Ems et de la mer du Nord jusqu’à l’extrémité méridionale de la province de Cologne.
[5] un ancien district du comté de Liège
[6] Frédéric de Luxembourg donne le comté de la Len en dot à sa fille Judith qui épouse Waléran d’Arlon. Celui-ci fait construire un château, qu’il nomme Limbourg (Len-burg) et en fait la capitale de son comté. En 1101, l’empereur Henri IV fait Henri 1er duc de Basse Lotharingie ou Lothier et érige le Limbourg en duché. L’empereur Henri V le lui retire par la suite, mais Henri de Limbourg conserve le titre de duc et s’intitule duc de Limbourg.
[7] L’abbaye de Saint-Trond, située au cœur de la ville belge de Saint-Trond, fut un monastère de moines bénédictins. D’origine mérovingienne et fondé vers 657 par saint Trond sous la forme d’un prieuré, le monastère fut ravagé par les Normands puis relevé 50 ans plus tard. Il adopta la règle de saint Benoît en devenant abbaye au 9ème siècle. L’abbaye fut réputée pour les pèlerinages qu’elle permettait, et, devenue florissante, elle attira une population qui forma le bourg aujourd’hui appelé Saint-Trond.
[8] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).