Godefroi 1er de Namur (1068-1139)
Comte de Château-Porcien de 1087 à 1102-Comte de Namur de 1105 à 1139
Fils d’Albert III, comte de Namur [1], et d’Ida de Saxe. Il épousa vers 1087 la comtesse Sibylle de Château-Porcien [2], fille du comte Roger de Château-Porcien [3].
En 1102, il devint comte de Namur et en 1104 il répudia son épouse quand Sibylle était enceinte de son amant Enguerrand 1er de Coucy .
Godefroi se remaria en 1109 avec Ermesinde de Luxembourg , veuve d’Albert 1er de Dabo-Moha, comte de Moha [4], d’Eguisheim [5] et de Dabo [6], et fille de Conrad 1er de Luxembourg , et de Clémence d’Aquitaine, avec laquelle il aura 5 enfants
Durant sa vie, Godefroi fut un fidèle partisan de l’empereur en Basse Lotharingie [7]. En 1119, il soutint son frère Frédéric de Namur, évêque de Liège [8] contre Alexandre de Juliers qui briguait également le siège épiscopal.
Le comte de Louvain [9], partisan d’Alexandre, fut battu à Huy [10], mais l’armée Brabançonne [11] ravagea le comté de Namur et l’évêché de Liège en se retirant.
En 1121 Godefroi fonda l’abbaye de Floreffe [12], mais il eut des démêlés avec les autorités religieuses, spoliant l’abbaye de Stavelot [13] de ses terres de Tourinne en Hesbaye. Il ravagea également l’abbaye de Gembloux [14], à la suite d’un litige concernant l’élection de l’abbé en 1136 et massacra les moines.
Trois ans plus tard, il renonça au comté en faveur de son fils, et se retira dans le monastère de Floreffe. Il y mourut au bout de quelques mois.
Notes
[1] Pendant plus de cinq siècles (de av. 907 à 1421) le comté de Namur était une possession territoriale héréditaire quasi autonome, mais relevant en droit du Saint Empire romain germanique. Au cours de l’histoire, quatre maisons l’ont gouverné. Chronologiquement, la maison de Namur (946-1196), la maison de Hainaut (1196-1212), la maison de Courtenay (1212-1263) et la maison de Flandre (1263-1429). Après la vente en viager du comté à Philippe le Bon par Jean III en 1421, le titre de "comte de Namur" se maintiendra jusqu’à la révolution française mais il ne sera plus porté, en plus de très nombreux autres titres, que par les descendants des ducs de Bourgogne.
[2] Château-Porcien est une commune française, située dans le département des Ardennes. Château-Porcien est le chef-lieu du comté de Porcien. Le château et le bourg castral sont attestés avant 1087. On y trouve des moulins, un four banal et on y tient un marché hebdomadaire.
[3] La première mention du « pagus portuensis » (comté de Porcien ou Porcéan, en Champagne) remonte au 8ème siècle. Il s’agissait d’un comté carolingien puissant situé dans les Ardennes. Les comtes qui en ont la charge sont fidèles à la dynastie carolingienne en place.
[4] Moha est un village de Hesbaye, au nord-ouest de la ville de Huy, en Belgique. Administrativement il fait partie de la commune de Wanze située en Région wallonne dans la province de Liège. C’était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Situé au confluent de la Fosseroule et de la Mehaigne le village est à la pointe méridionale du ’Parc naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne’.
[5] Eguisheim est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin . Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d’Alsace.
[6] Dabo est une commune française située dans le département de la Moselle. Ancien chef-lieu du comté du même nom, Dabo est rattaché à la France en 1793. Située aux confins de la Lorraine et de l’Alsace, la commune fait partie du pays de Sarrebourg.
[7] Le duché de Basse Lotharingie est la partie nord de la Lotharingie. Avec le temps, il sera appelé duché de Lothier. Ce duché est créé en 959, en même temps que la Haute Lotharingie, de la division du duché de Lotharingie. C’est Brunon de Cologne qui procède au partage et donne la Basse Lotharingie au vice duc Godefroy. La Basse Lotharingie telle qu’elle a été instaurée à cette époque n’empiétait pas au sud sur les territoires du diocèse de Trèves. L’ancienne Frise y était encore comprise. La Basse Lotharingie s’étendait donc de l’Escaut à l’Ems et de la mer du Nord jusqu’à l’extrémité méridionale de la province de Cologne.
[8] La principauté épiscopale de Liège était un État du Saint Empire romain, compris dans le Cercle de Westphalie, ayant pour capitale la ville de Liège. C’est en l’an 985 que naît la principauté épiscopale. C’est à cette date que Notger, déjà évêque de Liège depuis 972, devient prince-évêque en recevant le comté de Huy. Cet État a existé pendant plus de 800 ans, jusqu’à la révolution liégeoise en 1789.
[9] Louvain est une ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande, chef-lieu de la province du Brabant flamand et chef-lieu de l’arrondissement qui porte son nom. Elle est arrosée par la Dyle, affluent du Rupel. Louvain devint le centre de commerce le plus important du duché entre le 11ème et le 14ème siècle.
[10] Huy est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne, chef-lieu d’arrondissement en province de Liège. Huy est située sur la Meuse au confluent avec le Hoyoux, à mi-chemin entre Namur et Liège.
[11] Le Brabant est une région géographique à cheval sur la Belgique et les Pays-Bas. Il couvre une surface de 11 308 km². Le titre de duc de Brabant a été créé lorsque l’empereur Frédéric Barberousse éleva en 1183/1184 le landgraviat de Brabant en duché en faveur de Henri 1er de Brabant. En 1190, Henri 1er succède à son père Godefroid III de Louvain comme duc de Basse-Lotharingie (Lothier), mais sans autorité territoriale ou judiciaire en dehors de ses propres comtés. À partir de 1288, les ducs de Brabant deviennent aussi ducs de Limbourg.
[12] L’abbaye de Floreffe est un établissement monastique fondé en 1121 et supprimé en 1796. L’édifice est situé sur un promontoire dominant la Sambre, sur la commune de Floreffe, en Belgique. L’abbaye fondée par Norbert de Xanten était affiliée à l’ordre des chanoines réguliers de Prémontré. Elle fut richement doté par les comtes de Namur qui la protégeront et la soutiendront pendant des siècles. L’abbaye de Floreffe a connu une période de décadence au 14ème siècle, mais le concile de Trente conduit à réintroduire une vie religieuse plus stricte et à améliorer la formation des prêtres. L’abbaye fut fréquemment endommagée du fait des conflits entre les Bourguignons et la principauté de Liège. Elle fut reconstruite en adoptant un style néoclassique au 18ème siècle. Sa situation s’est à nouveau détériorée après la victoire des révolutionnaires français à Fleurus, en 1794, et l’annexion de la région par la France.
[13] L’abbaye de Stavelot était un très ancien monastère bénédictin situé à Stavelot, dans la province de Liège (Région wallonne de Belgique). Fondé en 651, le monastère était associé à celui de Malmedy (on les dit souvent « monastère double », bien qu’il s’agisse de deux monastères d’hommes). Du 7ème siècle à la révolution française l’abbaye fut le siège d’une principauté ecclésiastique : la principauté de Stavelot-Malmedy.
[14] près de Namur, bien qu’en principauté de Liège