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Vahram VI ou Bahrām-i-Chūbīn

lundi 10 octobre 2022, par ljallamion

Vahram VI ou Bahrām-i-Chūbīn

Général-Chef de l’état-major

Ministre de la guerre pendant le règne de Hormizd IV sur l’Iran sassanide [1]. Après la déposition de ce roi, il prend le pouvoir contre son successeur Khosro II et est empereur sassanide sous le nom de Vahram ou Bahram VI pendant une courte année de 590 à 591.

Selon Théophylacte Simocatta, Bahram Chubin, fils de Bahram Gušnasp, descend du clan parthe [2] de la maison de Mihran [3] et des Arsacides [4]. Bahram Chubin participe à la fin du règne de Khosro 1er aux campagnes du roi contre les Byzantins [5] et dans le Caucase [6]. Il commande la cavalerie et prend la cité de Dara [7] en 572.

Son premier succès militaire comme commandant en chef a lieu à Hérat [8] en 589 pendant le règne d’Hormizd IV, ce qui est rapporté par nombre de sources. Il bat alors une grande armée de Köktürks [9], qui était 5 fois supérieure en nombre à l’armée perse. Il conquiert Balkh [10] et le territoire des Hepthtalites [11] situé dans l’actuel Afghanistan [12]. Cette victoire est possible grâce à la discipline et au meilleur entraînement de sa cavalerie cataphracte [13], avec laquelle il peut traverser l’Oxus [14], encercler puis battre les Turcs, tuant le khan [15] des Köktürks.

Après une défaite mineure sur le territoire de l’Empire romain d’orient et l’humiliation du Grand-roi qui suit le combat, il se rebelle avec toute son armée contre lui. Le général Farrukhan, fidèle à Hormizd IV, tente de s’opposer à lui mais il est assassiné.

Hormizd IV est alors déposé par les nobles qui portent au trône son fils Khosro II. Les 2 armées sont face à face devant Ctésiphon [16], mais lorsque Bahram passe à l’attaque, Khosro II, incapable de résister, prend la fuite vers les territoires romains et demande l’aide de l’empereur Maurice 1er. Bahram prend alors place sur le trône perse.

Cependant, de nombreuses provinces occidentales de l’empire, particulièrement l’Arménie [17] où le sparapet [18] et marzban [19] Moušeł II Mamikonian rejette son offre d’alliance, se révoltent contre le pouvoir de Bahram VI en faveur de Khosro II. Bahram VI, incapable d’arrêter les révoltes et face à une armée de 70 000 soldats fournis en partie par l’empereur byzantin et menés par Khosro II, prend la fuite au cours de l’été 591 vers la Transoxiane [20] auprès des tribus turques. Il est ensuite assassiné par le khan turc afin d’éviter une confrontation avec Khosro II.

Conformément aux prescriptions du mazdéisme [21], Vahran VI avait épousé sa sœur Gurdîyagh. Après sa mort, elle le fait inhumer avec honneur puis se rend dans le Khorassan [22] où elle épouse Vistahm . Elle fait tuer ce dernier et rejoint Khosro II qui la prend à son tour comme épouse.

Vahram VI laisse 3 fils

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia

Notes

[1] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[2] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[3] Les Mihranides ou Maison de Mihrān sont une dynastie iranienne issue des sept grands clans ou maisons parthes des empires arsacide et sassanide. Le centre du pouvoir de cette famille, qui porte le titre héréditaire de Reyy, est situé dans la Comisène. Elle fournit plusieurs marzbans d’Arménie pendant la période du marzpanat d’Arménie sous l’autorité des Sassanides : Chahpouhr Mihran, Chahpouhr de Reyy et un commandant en chef des troupes d’occupation, Mihrān Mihrevandak. Au 6ème siècle, un de ses représentants, le général Bahram Chūbīn, usurpe même le trône des « Grand-rois » sassanides.

[4] Les Arsacides sont la dynastie des rois parthes ayant régné sur l’Iran pour former l’empire parthe. Fondée en 250 av. jc par Arsace 1er, elle conserve le trône jusqu’en l’an 224 de notre ère, et est remplacée par celle des Sassanides. Selon les Chroniques géorgiennes, une lignée de princes arsacides règne également sur l’Ibérie (Karthli) à partir de 189 avec Rev 1er le Juste fils d’un « Grand Roi » parthe anonyme identifié par Cyrille Toumanoff avec Vologèse V et d’une princesse autochtone. Cette famille s’éteint avec la princesse Abechoura, fille du roi Aspagour 1er, qui épouse en 284 Mirvan III d’Ibérie, le fondateur de la dynastie dite des Chosroïdes.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[6] Le Caucase est une région d’Eurasie constituée de montagnes qui s’allongent sur 1 200 km, allant du détroit de Kertch (mer Noire) à la péninsule d’Apchéron (mer Caspienne). Le point culminant du Caucase est l’Elbrouz à 5 642 m d’altitude. La géographie européenne considère traditionnellement le Caucase comme marquant la séparation entre l’Europe (au nord) et l’Asie (au sud), mais la géographie géorgienne et arménienne le considère comme entièrement européen et place la limite de l’Europe sur l’Araxe et la frontière turque. Dans un cas comme dans l’autre, il est considéré comme le massif montagneux le plus élevé d’Europe, ses plus hauts sommets étant sur ou au nord de la ligne de partage des eaux principale du Grand Caucase.

[7] Oğuz est le nom actuel du village qui occupe le site de Dara ou Daras forteresse byzantine marquant la frontière avec l’empire sassanide. Le site a été le théâtre d’importantes batailles entre les deux empires en 530 et en 573. Le village d’Oğuz se trouve dans la province de Mardin en Turquie à 30 km au sud-est de la ville de Mardin sur la route de Nusaybin (Nisibe).

[8] Hérat, Herat ou Hérât est une ville de l’Ouest de l’Afghanistan proche des frontières de l’Iran et du Turkménistan, et située dans la province de Hérat.

[9] Les Göktürk constituaient un khanat créé par le clan des Ashina. Ils ont régné sur la Mongolie et l’Asie centrale et sa création a contribué à l’expansion des Turcs vers la mer Caspienne. Deux siècles et demi après leur chute, les tribus turques atteignirent l’Anatolie.

[10] Balkh l’antique Bactres, est une ville du nord de l’Afghanistan située dans la province de Balkh, sur la rivière Balkh-Ab.

[11] Les Huns blancs, sont un peuple nomade, nommé Hephthalites par les Grecs. On les rattache généralement aux autres peuples appelés Huns. Ils ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Asie centrale, de la Perse et de l’Inde. Les Chinois les ont mentionnés pour la première fois en 125 comme vivant au sud de la Dzoungarie, sous le nom de Hua. Ils franchirent le Syr-Daria avant 450 et envahirent la Transoxiane (habitée par les Sogdiens), la Bactriane et le Khorasan, au Nord-Est de la Perse. Un historien arménien du 5ème siècle, Elishe Vardapet, a mentionné une bataille entre l’empereur sassanide Yazdgard II et les Hephthalites en 442. Plus tard, vers l’an 500, ils prirent possession des oasis du bassin du Tarim, qui était pourtant beaucoup plus proche que la Transoxiane de leur territoire d’origine.

[12] L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud ou d’Asie centrale sans accès à la mer entouré par l’Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l’est-sud-est, l’Iran à l’ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l’Asie, ce pays constituait, à l’époque de l’Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l’Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l’empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l’Empire bactrien, l’Empire kouchan ou encore l’Empire ghaznévide. L’expansion de l’islam y a commencé dès la fin du 7ème siècle. C’est à la suite de l’effondrement du royaume perse afcharide que l’Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

[13] Un cataphractaire était une forme de cavalerie lourde utilisée dans les guerres antiques par un grand nombre de peuples d’Eurasie occidentale. Le terme français est dérivé du grec kataphractos, qui signifie littéralement « totalement protégé ». Le terme de « cataphracte » peut également être rencontré en référence à l’armure portée par les cataphractaires.

[14] L’Amou-Daria (en grec ancien Oxos) d’où son ancien nom de Oxus est un fleuve d’Asie centrale du bassin endoréique de la mer d’Aral. L’Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l’Hindou Kouch puis le désert du Karakoum et la Steppe de la Faim, avant de former un delta qui se jette dans la mer d’Aral.Sa surface d’irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d’eau (c’est-à-dire un peu plus de 1 850 m3/s – autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l’irrigation. Cette énorme quantité d’eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l’Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d’eau écoulée peut atteindre 1 000 millimètres par an. Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l’irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l’assèchement de la mer d’Aral. L’Amou-Daria sert de frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, et en partie entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan.

[15] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[16] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[17] L’Arménie perse désigne l’Arménie sous la domination perse, de 428 à 646 puis de 1639 à 1828. Cette partie de l’Arménie historique est divisée en 1747 entre khanat d’Erevan, khanat de Nakhitchevan et khanat du Karabagh. Elle disparaît définitivement avec le traité de Turkmanchai, qui l’annexe à la Russie.

[18] généralissime

[19] gouverneur

[20] La Transoxiane est l’ancien nom d’une partie de l’Asie centrale située au-delà du fleuve Oxus (actuel Amou-Daria). Elle correspond approximativement à l’Ouzbékistan moderne et au sud-ouest du Kazakhstan. Géographiquement, il s’agit de la région située entre les fleuves Oxus et Syr-Daria. L’utilisation de ce terme de nos jours implique généralement que l’on parle de la région à une époque antérieure au 8ème siècle. Cependant le terme est resté en usage parmi les historiens occidentaux plusieurs siècles après.

[21] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le zoroastrisme, du nom de Zoroastre/Zarathoustra, est une réforme du mazdéisme. Le zoroastrisme est la forme monothéiste sous laquelle s’est répandue cette religion, qui existe toujours.

[22] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran. Dans sa longue histoire le Khorassan a connu de nombreux conquérants : Grecs, Arabes, Turcs, Mongols, etc.