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Abū Jaʿfar Hārūn ben Muḥammad al-Muʿtaṣim dit Al-Watiq bi-llāh

samedi 16 avril 2022, par ljallamion

Abū Jaʿfar Hārūn ben Muḥammad al-Muʿtaṣim dit Al-Watiq bi-llāh (812-847)

Calife abbasside

Né d’une esclave grecque nommée Qarâtis. Il a succédé à son père Al-Muʿtas̩im comme calife [1] abbasside [2] en 842.

Al-Wāṯiq, à l’instar de son père, aimait les études et fut le soutien de nombreux savants et artistes. Il est connu pour son talent de musicien, il a composé plus de 100 chansons.

Sous son règne le mutazilisme [3] reste la doctrine officielle et le tribunal inquisitorial créé par Al-Mamūn et chargé du contrôle de l’orthodoxie religieuse : la mihna [4] est restée en fonction.

Il y eut plusieurs révoltes au cours de son règne, en Syrie [5] et en Palestine [6]. Ces révoltes ont pour origine le fossé grandissant séparant les populations arabes et les armées turques qui avaient été formées par le père d’Al-Wāṯiq, le calife Al-Mutasim. Ces révoltes ont été réprimées mais l’antagonisme entre ces 2 groupes n’a fait qu’augmenter avec la prise de pouvoir progressive des Turcs.

Il est mort après être resté trop longtemps dans une étuve trop chaude, alors qu’il avait déjà utilisé ce procédé pour soigner son hydropisie.

À sa mort les courtisans Turcs qui avaient prêté serment à son fils, lui ont préféré son frère Jaʿfar al-Mutawakkil.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Al-Wathiq »

Notes

[1] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[2] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[3] Le mutazilisme, ou mu‘tazilisme mais aussi Al mu’tazila, est une importante école de théologie musulmane (’Aqîda) apparue au 8ème siècle. Elle s’oppose aux écoles de théologie aujourd’hui dominantes comme l’asharisme, le maturidisme ainsi que d’autres écoles plus littéralistes comme l’école de théologie du hanbalisme. Vivement critiqué par les courants salafiste et wahhabite, le mutazilisme est aujourd’hui peu représenté dans la communauté musulmane, bien qu’il en fut autrefois un courant majoritaire, notamment durant une période du califat des fatimides. Il réfute l’aspect incréée du coran, jugeant cette considération comme irrationnelle. Il met en avant le libre arbitre, place l’amour et l’ascétisme au centre de la recherche spirituelle de l’être humain, et rejette tout dogmatisme religieux. La recherche scientifique et la philosophie y ont une place prépondérante. Le Kalâm et la Falsafa, en sont les notions les plus importantes. L’approche philosophique héritée du mutazilisme reste aujourd’hui utilisée par des chiites, mais uniquement sur certains points. Très rapidement, encouragée par le calife Al-Ma’mun qui fit du mutazilisme la doctrine officielle en 827 et créera la Maison de la sagesse en 832, la philosophie grecque fut introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. Proche du soufisme sur certains points, et reconnaissant tout être humain comme pouvant être bon quel que soit son mode de vie, il est considéré parfois comme un rempart à l’extrémisme.

[4] épreuve, examen

[5] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[6] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.