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Abū ʾIsḥāq ʾIbrāhīm ibn Al-Walīd dit Ibrahim (calife omeyyade)

mardi 27 octobre 2020, par ljallamion

Abū ʾIsḥāq ʾIbrāhīm ibn Al-Walīd dit Ibrahim (calife omeyyade) (mort en 750)

Treizième calife omeyyade

Contrôle territorial des trois prétendants au califat Omeyyade au plus fort de la guerre civile (685-686)Il succède à son frère Yazīd III le Réducteur en 744 pour un règne qui ne dure que 2 mois. Fils du calife Al-Walīd 1er et d’une esclave. Sous le règne de son frère Yazīd III, il est nommé gouverneur de Jordanie [1].

Une fois devenu calife, Ibrāhīm confirme Abd Allāh ibn Umar dans son poste de gouverneur d’Irak [2].

Le gouverneur d’Arménie Marwān ibn Muḥammad, voulant venger la mort d’ Al-Walīd II , marche en ordre de bataille vers la Syrie [3]. Il bat deux frères du calife Ibrāhīm à Alep [4] et rompt le siège de Homs [5], qui refuse de reconnaître Ibrāhīm en tant que calife.

À Damas, Al-Ḥakam et Uṯmān, les deux fils d’Al-Walīd II, sont exécutés, ce qui change radicalement la situation, Marwān pouvant désormais prétendre au titre de calife.

Il destitue Ibrāhīm après 70 jours de règne. ʾIbrāhīm décide alors de fuir, mais face à la promesse de Marwān II de lui laisser la vie sauve, il finit par lui prêter serment d’allégeance.

ʾIbrāhīm, tout comme la majorité de la dynastie omeyyade [6], est tué en 750 des mains des Abbassides [7].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Tabarî (trad. Hermann Zotenberg), La Chronique : Histoire des prophètes et des rois (Tārīḫ ar-rusul wal-mulūk) »], vol. II, Arles, Actes Sud, coll. « Sindbad »,‎ 19 mai 2001 (ISBN 2742733183)

Notes

[1] Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le croissant fertile et le désert d’Arabie. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme les Ammonites, les Édomites, les Moabites. D’autres civilisations ont également dominé cette région, tels les Akkadiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, ainsi que l’Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisation nabatéenne qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme Pétra. L’alphabet arabe semble être né à Pétra. D’autres civilisations ont également régné en Jordanie comme les Macédoniens, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Dès le 7ème siècle, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l’exception d’une brève période de domination par les croisés et sous le mandat britannique.

[2] L’histoire de l’Irak commence avec les cités-États de Mésopotamie, en particulier Uruk, Ur et Babylone. La région est ensuite dominée par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes. En 586 avant l’ère commune, Nabuchodonosor II, souverain de Babylone, y déporte, après la prise de Jérusalem, 20 000 Juifs qui forment le noyau de la plus vieille diaspora juive au monde. Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d’empires : empires achéménide (qui apportent le zoroastrisme, religion encore présente dans certaines provinces), grec (à travers les conquêtes d’Alexandre le Grand), sassanide, musulmans (Omeyyades, Abbassides). À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ». Avec l’invasion arabe, au 7ème siècle, Bagdad devient la capitale du califat islamique et une des plus grandes villes du monde, au grand rayonnement intellectuel.

[3] Durant l’Empire ottoman, cette région fut un temps regroupée, comprenant les États actuels de la Syrie, d’Israël, du Liban, de la Jordanie et de la Palestine. Durant l’Antiquité, ces pays étaient distinctement la Phénicie, les royaumes d’Israël et de Juda, la province romaine de Judée puis de Palestine, l’Assyrie et une partie de la Mésopotamie occidentale. La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique. La Syrie géographique est le lieu où seraient apparues les premières formes d’urbanisation

[4] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman

[5] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[6] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[7] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.