Officier silentiaire [1], du palais impérial de l’empereur byzantin Justinien. Il est surtout connu comme l’un des meilleurs poètes byzantins du règne de Justinien, auteur d’épigrammes [2] et d’un hymne à la basilique Sainte-Sophie [3].
80 de ses épigrammes, souvent érotiques, sont recueillies dans l’Anthologie palatine [4]. Ces textes, écrits par un auteur chrétien fidèle à la tradition antique, sont d’une grande liberté de ton dans l’évocation de ses amours. Ils célèbrent la beauté des femmes, mais aussi le charme de l’âge qui vient et n’hésitent pas à invoquer dieux et déesses, comme au temps du paganisme. Outre leur qualité littéraire, ces épigrammes sont aussi intéressantes pour les informations qu’elles apportent sur le plan social et sur le plan historique.
Dans sa célèbre “Description de Sainte-Sophie”, le Silentiaire décrit la basilique comme une prairie de marbre [5]. Grâce à cet éloge en vers, à cette célébration élaborée de l’architecture et de la décoration de Sainte-Sophie, après la reconstruction de la coupole en 562, nous sommes en mesure d’imaginer la magnificence de cette basilique avant les pillages qu’elle a subi à plusieurs reprises au fil des siècles.
Ces poèmes de 1029 vers, trimètres iambiques et hexamètres dactyliques, étaient certainement une commande de l’empereur Justinien lui-même ; Paul le Silentiaire a dû lire ses vers devant l’empereur pendant l’inauguration de la basilique.
Paul était un ami proche d’Agathias le Scolastique, autre auteur d’épigrammes, qui fournit quelques rares informations sur la vie du Silentiaire.