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Mathilde de Courtenay ou Mahaut de Courtenay

mardi 4 février 2020, par lucien jallamion

Mathilde de Courtenay ou Mahaut de Courtenay (1188-1257)

Comtesse de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre de 1219 à 1257

Denier comte d'Auxerre (10/12ème siècles)Fille unique de Pierre II de Courtenay et d’ Agnès de Nevers première femme de celui-ci, issue de la maison capétienne de Courtenay [1], elle a été mariée à Hervé de Donzy , puis à Guigues IV de Forez .

Par son mariage avec Agnès de Nevers, son père Pierre II de Courtenay, cousin du roi Philippe II Auguste, devient en 1184 comte de Nevers [2], d’Auxerre [3] et de Tonnerre [4].

En 1199, le comte doit faire face à la révolte d’un vassal, Hervé seigneur de Donzy. Il est battu et fait prisonnier. Pour recouvrer la liberté, il doit donner sa fille Mathilde en mariage à Hervé de Donzy et lui céder le comté de Nevers. Ses comtés d’Auxerre et de Tonnerre, qu’il ne conserve qu’à titre viager, reviennent à sa mort en 1219 à Mathilde, son unique héritière.

En 1209, Hervé IV de Donzy et Mathilde de Courtenay fondent la chartreuse de Bellary [5] et l’abbaye Notre-Dame de l’Épeau [6] en 1211, soit respectivement quatre ans et un an avant d’obtenir l’accord du pape à l’enquête diligentée en vue de l’autorisation de leur mariage, commencée en 1205 et accordée seulement en 1212. Ils dotent richement leurs établissements religieux.

Veuve d’Hervé de Donzy en 1222, elle épouse en secondes noces Guigues IV, comte de Forez, en 1226.

Très populaire en raison de ses libéralités, elle signe le 15 août 1223 à son château de Druyes [7] une charte d’affranchissement aux députés envoyés par Auxerre. Cette charte, qui accorde des libertés et franchises aux habitants d’Auxerre et marque la naissance de leur commune, confirme celle octroyée par son père le comte Pierre de Courtenay en 1188. Elle fonde l’abbaye Notre-Dame du Réconfort de Saizy [8] pour des moniales cisterciennes [9] en 1235 et augmente sa dotation en 1244.

En 1257, elle confirme au château de Druyes, dans lequel elle réside fréquemment, les biens de l’abbaye de Reigny [10]. Cette même année, elle échange son moulin de Pont-Cizeau aux religieux de l’Abbaye Saint-Martin de Nevers [11], contre une rente de 100 sous.

Elle décède le 29 juillet 1257 au château de Coulanges-sur-Yonne [12], et est enterrée dans l’abbaye Notre-Dame du Réconfort de Saizy près de Monceaux-le-Comte [13]. Son arrière-petite-fille Mathilde de Bourbon lui succède comme comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Mathilde de Courtenay/ Portail de la monarchie/Catégories : Comte de Nevers/ Comte d’Auxerre/ Comte de Tonnerre/ Maison de Nevers/ Maison capétienne de Courtenay

Notes

[1] La maison capétienne de Courtenay est une branche de la maison capétienne, issue de Pierre de France (v. 1126-1180/83), sixième fils du roi de France Louis VI le Gros (1081-1137), devenu seigneur de Courtenay par son mariage avec l’héritière de la maison de Courtenay.

[2] Le Comté de Nevers est un comté historique au centre de la France. Sa principale ville était Nevers. Il correspond sensiblement à l’ancienne province du Nivernais et au département moderne de la Nièvre. Le comté lui-même date approximativement du début du 10ème siècle. Le comté a été fréquemment associé au Duché de Bourgogne voisin ; il faisait partie des terres et des titres détenus par Henri 1er de Bourgogne. En 1032, le Comté de Nevers est joint au Comté d’Auxerre, mais entre en conflit rapidement avec l’évêque d’Auxerre. Son premier titulaire a été Renaud 1er de Nevers. Nevers est passé sous la domination des comtes de Flandre au 14ème siècle, et à partir de là, est devenu possession de Philippe II le Hardi, Duc de Bourgogne, qui a brièvement réuni les deux terres. Philippe de Bourgogne, le plus jeune fils de Philippe le Hardi, a reçu le comté de Nevers qui est devenu plus tard possession d’une branche cadette des ducs de Clèves. À partir de 1521, les dirigeants de Nevers se sont appelés ducs de Nivernais.

[3] Le comté d’Auxerre est un fief médiéval situé en Bourgogne. Sa principale ville est Auxerre. Le premier comte connu est un compagnon de Charlemagne, Hermenold, qui reçoit Auxerre en 771. Plusieurs comtes lui succèderont et en 859, Charles le Chauve donne le comté d’Auxerre à son cousin germain Conrad II. S’étant révolté, il est destitué et le comté est confié à Robert le Fort. À la mort de ce dernier, tous ses honneurs passent à Hugues l’Abbé, qui se trouve être aussi le frère de Conrad II. Il confie Auxerre à un comte délégué, Girbold, puis en fait la dot de sa nièce Adélaïde qui épouse Richard le Justicier. Celui-ci et ses successeurs nomment des vicomtes à Auxerre, dont le premier est un certain Rainard. Durant la seconde moitié du 10ème siècle, aucun comte n’est connu. Par contre, deux évêques d’Auxerre assument de facto la fonction. Le premier est Héribert, le demi-frère du duc des Francs Hugues Capet, et le second Hugues de Chalon. Ils font le jeu des Robertiens. Le second aurait laissé se développer des lignages de Grands (Donzy, Toucy) qui régenteront la majorité du comté. Le comté finit par revenir aux Capétiens et Robert II le Pieux en fait la dot de sa fille Adélaïde qui épouse Renaud 1er de Nevers. Ce dernier est désormais comte d’Auxerre et de Nevers et entre en conflit avec l’évêque d’Auxerre. Jusqu’au 13ème siècle, soit pendant 2 siècles et demi, les destinées des comtés d’Auxerre et de Nevers resteront liées, et auxquelles s’ajoutera celle du comté de Tonnerre, jusqu’à la mort de Mathilde II, en 1262. Ses trois filles se partageront les comtés et Alix, mariée à Jean 1er de Châlon aura Auxerre. En 1370, Jean IV de Châlon, vend Auxerre au roi de France, qui en fait un bailliage royal. En 1435, un traité de paix entre Charles VII, roi de France, et Philippe III le bon, duc de Bourgogne donne la ville au duché de Bourgogne, qui sera définitivement annexé à la France en 1477. Jean Rapine est le premier gouverneur nommé par le roi de France.

[4] Le comté de Tonnerre est un ancien fief situé dans le nord de la Bourgogne, autour de la ville de Tonnerre. Les comtes de Tonnerre frappèrent monnaie du 11ème siècle jusqu’en 1315. Le comté avait la particularité de dépendre de trois suzerains : de l’évêque de Langres, pour les châtellenies de Tonnerre, d’Argenteuil, de Ligny le Châtel et les fiefs qui en dépendaient ; du duc de Bourgogne pour celles de Cruzy-le-Châtel, Griselles et Pothières et leurs fiefs, et de l’évêque de Châlon pour celle de Channes. Il fut érigé en duché en 1572, en faveur d’Henri Antoine de Clermont, mais cette érection n’eut pas d’effet faute de l’enregistrement du brevet. Jusqu’en 1789, le comté de Tonnerre était le plus ancien de France. Il n’a jamais été réuni à la couronne, ni érigé en marquisat ou duché

[5] La chartreuse de Bellary ou chartreuse de l’Annonciation de la Sainte-Vierge de Bellary (en Bourgogne, département actuel de la Nièvre) est un ancien monastère, fondé en 1209 par Hervé IV de Donzy et son épouse Mahaut de Courtenay. Isolée dans les bois et située à sept kilomètres du bourg, la chartreuse de Bellary se trouve sur le territoire de la commune de Châteauneuf-Val-de-Bargis. C’est aujourd’hui une propriété privée.

[6] L’abbaye Notre-Dame de l’Épeau, est un ancien monastère cistercien du début du 13ème siècle, devenu prieuré, situé sur la commune de Donzy (Nièvre).

[7] Le château de Druyes est un château fort médiéval situé à Druyes-les-Belles-Fontaines dans l’Yonne. Construit au 12ème siècle par les comtes de Nevers, il demeure leur propriété jusqu’au 18ème siècle. Palais princier autant que forteresse, il est au 13ème siècle l’une des résidences habituelles de Pierre II de Courtenay, empereur de Constantinople, puis de sa fille Mathilde, comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre. Il est ensuite délaissé par les comtes de Nevers, et n’abrite plus qu’un capitaine et une garnison. À partir du 17ème siècle, ayant perdu tout intérêt militaire, il n’est plus occupé et tombe lentement en ruine. Il échappe à la démolition sous la Révolution mais il faut attendre la seconde moitié du 20ème siècle pour que les habitants de Druyes et les pouvoirs publics se préoccupent de son sort et le sauvent de la ruine.

[8] L’Abbaye Notre-Dame-du-Réconfort, dite aussi de la Consolation de la Sainte Vierge, est une abbaye de moniales de l’Ordre de Cîteaux, fondée en 1235 par la comtesse de Nevers et du Forez Mathilde de Courtenay, devenue aujourd’hui une maison de convalescence. Elle est située au lieu-dit Le Réconfort au finage de Saizy, dans la Nièvre.

[9] L’ordre cistercien est un ordre monastique de droit pontifical. C’est une branche réformée des bénédictins dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098. L’ordre cistercien joue un rôle de premier plan dans l’histoire religieuse du 12ème siècle. Restauration de la règle bénédictine inspirée par la réforme grégorienne, l’ordre cistercien promeut ascétisme, rigueur liturgique et érige, dans une certaine mesure, le travail comme une valeur cardinale, ainsi que le prouve son patrimoine technique, artistique et architectural. Outre le rôle social qu’il occupe jusqu’à la Révolution, l’ordre exerce une influence de premier plan dans les domaines intellectuel ou économique ainsi que dans le domaine des arts et de la spiritualité. Il doit son considérable développement à Bernard de Clairvaux

[10] L’abbaye de Reigny est une ancienne abbaye cistercienne située dans un domaine de 14 hectares au bord de la Cure, entre Vermenton et Lucy-sur-Cure dans l’Yonne, en France. Reigniacum est un ancien site gallo-romain sur lequel fut édifiée l’abbaye.

[11] L’abbaye Saint-Martin de Nevers, en latin Sanctus Martinus Nivernenfis, est une abbaye située à Nevers, actuel département de la Nièvre. Fondée avant 752, elle est fondée à nouveau en 849 par Hériman évêque de Nevers. Elle disparaît entre 1130 et 1143 puis est refondée par Hervé IV de Donzy et son épouse Mathilde de Courtenay vers 1200, sur le bord de la Loire.

[12] Coulanges-sur-Yonne est une commune française située dans le département de l’Yonne.

[13] actuelle Nièvre