Zhao Kuangyin dit Song Taizu ou Taizu (927-976)
Fondateur de la dynastie Song
Général, il est choisi par ses pairs pour être empereur. Son frère cadet Song Taizong lui succède.
La dynastie des Zhou postérieurs [1] est la dernière des Cinq dynasties [2] qui contrôle la Chine méridionale après la chute de la dynastie Tang [3] en 907.
Zhao Kuangyin, plus tard connu sous le nom d’Empereur Song Taizu, usurpe le trône des Zhou avec le soutien des commandants militaires en 960, initiant ainsi la dynastie Song [4].
Une fois sur le trône, son but premier est de réunifier la Chine après un demi-siècle de division politique. Ceci passe par la conquête du Nanping [5], Wuyue [6], des Han du sud [7], des Shu postérieurs [8] et des Tang du sud dans la Chine méridionale, mais également les Han du nord et les Seize préfectures dans la Chine septentrionale.
Avec des officiers capables tels que Yang Ye , Liu Tingrang, Cao Bin, et Huyan Zan , la nouvelle puissance militaire des Song devient la force dominante en Chine. Les tactiques militaires innovantes, telles que la défense des lignes d’approvisionnement sur des ponts flottants, permettent aux Song d’enchaîner les succès contre les Tang du sud lorsqu’ils traversent le fleuve Yangzi Jiang [9] en 974. Grâce à l’utilisation massive des flèches enflammées par ses arbalétriers, les forces Song arrivent à défaire le légendaire corps d’éléphants de guerre des Han du sud le 23 janvier 971. Cette bataille marque la soumission des Han du sud et la fin du premier et dernier corps d’éléphants de guerre utilisé dans une armée chinoise.
La consolidation dans le sud se termine en 978, avec la conquête de Wuyue. Les forces militaires Song se tournent alors contre les Han du nord, qui cèdent en 979. Cependant, les efforts pour prendre les Seize préfectures restent vains et ces dernières sont finalement incorporées à l’état Liao [10] situé en Mandchourie [11].
Concernant l’extrême nord-est, les Tangoutes [12] contrôlent la région du Shaanxi depuis 881, après que la cour des Tang postérieurs a nommé un chef tangoute comme gouverneur militaire de la région, un poste qui devient héréditaire. Alors que l’état Song égale souvent la puissance militaire de la dynastie Liao, ils ne parviennent pas à remporter de victoires significatives contre les Xia occidentaux [13], qui tombent finalement au cours de la conquête Mongole de Genghis Khan en 1227.
L’empereur Taizu développe une bureaucratie centralisée efficace composée de fonctionnaires érudits civils. Petit à petit, les gouverneurs régionaux militaires et leurs partisans sont remplacés par des fonctionnaires désignés par le gouvernement central. Ce système de gouvernance civile conduit à une plus grande concentration de pouvoirs dans les mains du gouvernement central mené par l’empereur.
L’empereur Taizu trouve d’autres moyens pour consolider et renforcer son pouvoir. Il met à jour notamment les cartes du pays, afin que l’administration centrale puisse facilement traiter les affaires dans les provinces. En 971, il ordonne à Lu Duosun de mettre à jour et « réécrire toutes les cartes dans le monde ». Cette tâche s’avère décourageante pour un seul homme. Malgré cela, il voyage dans les provinces et collecte le plus d’illustrations possibles. Avec l’aide de Song Zhun, ce travail titanesque se termine en 1010, avec environ 1 566 chapitres.
Taizu montre également un fort intérêt pour les sciences et les techniques. Il utilise l’atelier impérial pour soutenir certains projets tels que la sphère armillaire hydraulique de Zhang Sixun [14] qui utilise du mercure liquide plutôt que de l’eau.
L’empereur est également ouvert à la gestion des affaires, particulièrement avec certains étrangers. Il nomme par exemple le musulman Ma Yize chef astronome de la cour Song. Marque d’intérêt pour les étrangers, en vue de la réception d’émissaires du royaume coréen de Goryeo [15], la cour rédige environ 1 500 volumes sur les règles, les consignes et les directives à respecter pour leur réception.
Notes
[1] La dynastie des Zhou postérieurs ou Hou Zhou régna en Chine de 950 à 960 lors de la période des Cinq Dynasties. Elle fut précédée par la dynastie des Han postérieurs (Hou Han) et suivie par la dynastie des Song.
[2] La période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes est une ère de bouleversement politique en Chine entre 907 et 979, faisant suite à la chute de la dynastie Tang et précédant la dynastie Song. Durant cette période, cinq dynasties se succèdent rapidement dans le nord de la Chine, pendant que plus de douze États indépendants sont fondés principalement dans le sud. Traditionnellement, seulement dix royaumes sont répertoriés. Certains historiens, comme Bo Yang, comptent 11 royaumes en incorporant les États de Yan et Qi, mais en excluant les Han du Nord, considérés comme la continuation des Han postérieurs. Cette époque aboutit également à la fondation de la dynastie Liao dans le Nord de la Chine.
[3] La dynastie Tang est une dynastie chinoise précédée par la dynastie Sui (581-618) et suivie par la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Elle a été fondée par la famille Li, qui prit le pouvoir durant le déclin et la chute de l’empire Sui. Venant après une longue période de division de la Chine qui dura de 220 à 581, à laquelle l’éphémère dynastie Sui avait mis fin, les premiers empereurs de cette dynastie eurent d’abord pour tâche de stabiliser l’empire récemment réunifié, et de lui redonner la puissance qu’avait eue la Chine à l’époque des Han. Ils firent rapidement mieux que ces derniers dans le domaine des conquêtes extérieures.
[4] La dynastie Song est une dynastie qui a régné en Chine entre 960 et 1279. Elle a succédé à la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes et a été suivie par la dynastie Yuan. Il s’agit du premier gouvernement au monde à émettre des billets de banque. Cette dynastie a également vu la première désignation du vrai Nord à l’aide d’une boussole. L’histoire de la dynastie Song se divise en deux périodes distinctes : les Song du Nord et les Song du Sud. Durant la période des Song du Nord (960-1127), la capitale est la ville septentrionale de Bianjing (actuelle Kaifeng) et l’empire s’étend sur la plus grande partie de la Chine historique. La période des Song du Sud (1127-1279) est la période durant laquelle les Song perdent le Nord de la Chine au profit de la dynastie Jin. À cette époque, la cour impériale se réfugie au sud du fleuve Yangzi Jiang et la nouvelle capitale est établie à Lin’an (actuelle Hangzhou). Bien que la dynastie ait perdu le contrôle du berceau traditionnel de la civilisation chinoise au bord du fleuve Jaune, son économie ne s’effondre pas pour autant, le Sud de la Chine abritant 60 % de la population de la Chine et la majorité des terres les plus fertiles de la région. La dynastie Song du Sud a considérablement développé et professionnalisé sa force navale pour défendre ses eaux et ses frontières et pour mener des expéditions maritimes vers l’étranger. Pour repousser les Jin et plus tard les Mongols, les Song ont développé des technologies militaires révolutionnaires, notamment l’usage de la poudre à canon. En 1234, la dynastie Jin est défaite par les Mongols qui mettent la main sur le Nord de la Chine.
[5] Le Jingnan était un des royaumes du sud de la Chine pendant la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Créé en 924, il est conquis par les Song du Nord en 963
[6] Le royaume de Wuyue (907–978) est un royaume côtier chinois fondé durant la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes (907–960). Il est dirigé par la famille Qian, dont les descendants restent très nombreux dans la région qui correspond à l’ancien territoire du royaume.
[7] Le royaume des Han du Sud (917/971), fait partie des dix royaumes ayant existé dans le sud de la Chine lors de la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Fondé en 917 sous le nom de Grand Yue, il est rebaptisé Han du Sud dès 918, lorsque Liu Yan, le fondateur du royaume, a prétendu être un descendant des empereurs de la Dynastie Han. Il est situé sur la côte sud de la Chine et son territoire s’étend sur les actuelles provinces du Guangdong et le Guangxi. La capitale du royaume se situe à Xingwang Fu, ce qui correspond actuellement à la ville de Guangzhou, une ville qui connaît un développement considérable pendant cette période. Si, lors de la fondation du royaume, les Han du Sud contrôlent l’Annam, soit le nord du Viet-Nam actuel, ils en perdent le contrôle dès l’an 939, au profit de la Dynastie Ngô.
[8] Le Shu, appelé rétrospectivement Shu postérieur, pour le différencier du Shu antérieur, est l’un des Dix Royaumes ayant existé dans le sud de la Chine durant la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, qui se situe chronologiquement entre les dynasties Tang et Song. Il recouvre l’actuelle province du Sichuan, ainsi que des parties septentrionales du Gansu et du Shaanxi, et sa capitale se situe dans la ville de Chengdu. Il existe de 934 a 965 et est le quatrième et dernier État dominant cette région à porter le nom de Shu.
[9] Le Yangzi Jiang ou Chang Jiang, est le plus long fleuve d’Asie (6 380 km). En France, il est appelé fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé. D’un débit de 30 000 m3/s, le fleuve Bleu est le troisième plus long fleuve du monde après l’Amazone et le Nil. Il prend sa source au Qinghai, à 6 621 mètres, dans les monts Tanggula, dans un paysage extrême de glaciers et de terres enneigées, parsemé de moraines, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation. Il est appelé en tibétain Dri chu. Il parcourt 6 380 km avant de rejoindre la mer de Chine orientale, au nord de Shanghai, la plus grande ville de Chine. Il serpente à travers les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l’Anhui et du Jiangsu et traverse les immenses agglomérations de Chongqing, Wuhan, Nankin et Shanghai. Lors de son parcours, il reçoit les eaux de plus de 700 affluents drainant un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés. Chaque année, il déverse près de mille milliards de mètres cubes d’eau dans la mer de Chine, charriant des milliers de tonnes de limon au large des côtes. Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole.
[10] La dynastie Liao, également connue sous le nom d’Empire Khitan, est un empire d’Asie orientale qui a régné sur la Mongolie, une partie de la Russie orientale et du nord de la Chine continentale entre 907 et 1125. Elle a été fondée par le Khagan Khitan Yelü Abaoji à la suite de la chute de la dynastie chinoise Tang. Bien que couvrant essentiellement les steppes mongoles et quelques provinces du Nord de la Chine actuelle, la majorité de la population sous le contrôle de la dynastie était d’origine Chinoise Han. Le gouvernement Khitan a donc instauré un système administratif inédit visant à prendre en compte les spécificités de chaque partie du territoire, afin de mieux contrôler les populations locales. Cette période fut également une étape importante pour les Khitans, qui formalisent leur langue écrite à cette époque et commencent à intégrer de plus en plus les coutumes traditionnelles des Chinois Han.
L’empire a été détruit par les Jürchens de la dynastie Jin en 1125. Toutefois, certains survivants du peuple Khitan, menés par Yelü Dashi, ont établi la dynastie des Liao occidentaux. Connue également sous le nom de Khanate Kara-Khitans, cette dynastie a régné sur des parties de l’Asie centrale pendant près d’un siècle, avant d’être conquise à son tour par l’armée mongole de Genghis Khan.
[11] La Mandchourie est un vaste territoire au nord-est de l’Asie, dont la plus vaste extension couvre le Nord-Est de la Chine (environ 1 550 000 km²), et l’Est de la Russie sur l’océan Pacifique (environ 1 000 000 km²). La Mandchourie a été le berceau des peuples xianbei, khitan et jurchen. Ces derniers ont fondé plusieurs dynasties en Mandchourie comme dans d’autres régions de Chine. La Dynastie Jin (1115-1234) qui prit le pouvoir sur les Khitans, fut écrasée par les Mongols à l’époque de Gengis Khan. La plus récente et la plus célèbre fut, lors de la Dynastie des Jin postérieurs, leur prise de pouvoir sur l’ensemble de Chine au 17ème siècle (dynastie Qing, parfois Tsing), où ils furent rebaptisés Mandchous. Ils donnèrent leur nom à la région
[12] Les Tangoutes ou Tangouts sont un peuple d’Asie, dont l’histoire remonte à la dynastie Tang, et qui ont formé un empire connu sous le nom de Xixia entre 1036 et 1227. Leur langue, le tangoute, est une des rares langues tibéto-birmanes à avoir disposé d’une écriture indigène. Au 7ème siècle, les Tangoutes vivaient sur le Plateau Tibétain, et au 13ème siècle, ils avaient émigré dans le corridor de Gansu. Ils se soumirent aux Mongols de Gengis Khan entre 1207 et 1209.
[13] La dynastie des Xia Occidentaux, gouvernait, de 1032 à 1227 selon l’historiographie chinoise, l’État appelé « royaume des Xia occidentaux ». Le territoire de cet État fondé par les Tangoutes, un peuple de langue tibéto-birmane, correspondait approximativement aux actuelles provinces chinoises du Gansu, du Shaanxi, du Ningxia, à l’est du Qinghai, au nord du Shaanxi, au nord-est du Xinjiang, au sud-ouest de la Mongolie intérieure et au sud de la Mongolie. Le tout représente une surface de 800 000 km² et recouvre le nord-ouest de la Chine. Au 12ème siècle, la capitale est déplacée à Khara-Khoto, qui reste le centre du pouvoir jusqu’à sa destruction en 1227 par les troupes de Genghis Khan, le fondateur de l’Empire mongol.
[14] pour les observations astronomiques et la mesure du temps
[15] Le royaume de Goryeo est l’État qui a occupé toute la superficie de la péninsule de Corée du début du 10ème siècle à la fin du 14ème siècle (918 à 1392). Pendant deux siècles, les arts et le commerce font la richesse de la Corée et le bouddhisme prend une très grande place. La capitale est alors Gaegyeong, aujourd’hui Kaesong en Corée du Nord. Durant les deux siècles qui suivent cette période de paix et de prospérité, aux 12ème et 13ème siècles, les invasions mongoles ravagent totalement le pays. Les Mongols installent leur pouvoir central à Pékin : c’est la dynastie Yuan. Ils y restent 89 ans et sont finalement vaincus en Corée à la fin des années 1370 et au début des années 1380 par le général Yi Seonggye. Ce général fonde la dynastie Yi, ou dynastie Joseon, en 1392.