Hugues III de Meulan
Comte de Meulan de 1069 à 1077
Fils de Galéran III, comte de Meulan [1], et d’Oda du Vexin.
Son père s’étant allié à Robert le Magnifique, duc de Normandie, il passa sa jeunesse à la cour ducale à Rouen. En 1035, il est témoin d’un don que le duc fit à l’abbaye Saint-Pierre des Préaux [2].
Marié à une Adélaïde, il succéda à son père en 1069, et fit de nombreuses donations à plusieurs abbayes. En 1077, il légua Meulan à sa sœur Adeline, puis devint moine au Bec-Hellouin [3]. Il mourut le 15 octobre 1081.
Notes
[1] Le comté était à l’origine une vicomté qui s’est peut-être émancipée du comté de Vexin. Peu avant 1015, son titulaire, Galeran est nommé dans une lettre de Fulbert de Chartres, comte alors que son père Hugues possédait le titre de vicomte à la fin du 10ème siècle. Assis de part et d’autre de la Seine, le comté était minuscule, s’étendant essentiellement cinq kilomètres autour de sa capitale, il comprenait les villages de Vaux, Triel... Il occupait, toutefois, une situation stratégique entre Mantes et Poissy. À Meulan, une île enserrée par la Seine avait facilité la création d’un pont qu’un château défendait. Les voisins s’intéressèrent donc à ce modeste territoire. Les comtes basculèrent souvent dans leurs alliances, privilégiant d’abord la maison de Blois puis alternant entre le soutien au duc de Normandie et au roi de France. En 1080/1081, quand Robert de Meulan succéda à son oncle Hugues III, le comté entra dans l’orbite normande. En 1109, le roi Louis VI ravagea le comté mais deux ans plus tard le comte de Meulan envahit Paris et mit à sac le palais royal3. C’est dire la menace que constituaient les maîtres de ce comté. En 1199, Robert II de Meulan, longtemps indécis entre le roi d’Angleterre et le roi de France, choisit de soutenir Jean sans Terre. Philippe Auguste lui retira son comté et le réunit à la couronne en 1204.
[2] Durant le Haut Moyen Âge, les caractéristiques topographiques de la vallée offrent les conditions favorables à la fondation d’une première abbaye, située à l’emplacement de l’actuelle mairie. Cette abbaye préromane est mentionnée en 833 par l’Abbé Anségise de Fontenelle. Lors des migrations scandinaves, le monastère est détruit mais il n’est pas oublié. En 1033-1034, Onfroy de Vieilles cite la présence de l’ancienne abbaye dans la charte de fondation de l’abbaye Saint-Pierre de Préaux qui est alors construite au même emplacement. En 1050-1051, Onfroy de Vieilles suivant le souhait de sa femme Albérade, fonde une seconde abbaye destinée aux femmes, l’abbaye Saint-Léger située plus en aval qui verra 37 abbesses se succéder. La fondation de ces deux abbayes revêt une importance considérable pour le territoire des Préaux et la région tout entière. Les chartes des abbayes et des seigneurs illustrent les nombreuses donations en terres et en nature dont sont pourvues les abbayes. L’abbaye Saint-Pierre devient alors un acteur influent dans la région et encadre la construction d’églises paroissiales. À la fin du 11ème siècle, Saint-Pierre de Préaux est ainsi à l’origine de l’église paroissiale Saint-Germain de Pont-Audemer. Au début du 12ème siècle, un abbé lui-même construit une église à Saint-Samson.
[3] L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne. Avec l’arrivée de l’Italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du 11ème siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques. Depuis près de 1 000 ans, l’abbaye du Bec est liée par l’histoire à la cathédrale de Cantorbéry, à laquelle elle a donné trois archevêques.