Mithridate 1er de Parthie (vers 195-vers 135 av.jc)
Roi des Parthes de 171 à 135 av.jc
Frère de Phraatès 1er , fils et successeur de Phriapatios . Conquérant de Babylone et de la Perse, il donne une dimension précédemment inégalée au royaume parthe [1].
À son avènement, en Iran, la Médie [2], l’Atropatène [3], l’Élymaïde [4] et la Perse proprement dite se sont déclarées indépendantes des Séleucides.
En Babylonie prend naissance le nouvel État de Characène [5]. À l’est, le royaume gréco-bactrien, sous Démétrios 1er de Bactriane , a conquis l’Inde. Démétrios est détrôné par un usurpateur, Eucratide 1er , qui se tourne vers l’ouest. Se sentant menacé, Mithridate attaque le premier, puis conclut un traité de non-agression, pour avoir les mains libres pour attaquer la Syrie, qui se trouve alors plongée dans l’anarchie.
Il envahit la Médie, puis la riche Elymaïde qu’il pille. Il reçoit la soumission des Perses et des Babyloniens.
En juin 141, il entre dans Séleucie [6]. Il rétablit le titre impérial de Roi des Rois, puis il doit intervenir en Hyrcanie [7] pour mater une révolte contre l’impôt. En son absence, Démétrios II Nicator de Syrie parvient à reprendre la Babylonie et à réoccuper la Médie, où il est accueilli en libérateur par les habitants des villes. Après quelques succès, il est battu et fait prisonnier par un général parthe. Envoyé en Hyrcanie, il épouse la fille de Mithridate, Rhodogune .
Son fils Phraatès II lui succède.
Notes
[1] L’Empire parthe, également appelé Empire arsacide, est une importante puissance politique et culturelle iranienne dans la Perse antique. Son deuxième nom vient d’Arsace 1er qui en tant que chef des Parni, une tribu scythe d’Asie centrale, le fonde au milieu du 3ème siècle av. jc lorsqu’il conquiert la Parthie dans le nord-est de l’Iran, alors une satrapie (province) en rébellion contre l’Empire séleucide. Mithridate 1er agrandit l’empire en prenant la Médie et la Mésopotamie aux Séleucides. À son apogée, l’empire parthe s’étend des sources de l’Euphrate, dans ce qui est aujourd’hui le sud-est de la Turquie, jusqu’à l’est de l’Iran. L’empire, situé sur la Route de la Soie reliant l’Empire romain dans le bassin méditerranéen à l’Empire Han en Chine, devient un carrefour culturel et commercial.
[2] Les Mèdes sont un peuple de l’Iran ancien, voisin des Perses, avec lesquels ils ont souvent été confondus dans les témoignages antiques. Durant le 1er millénaire av. jc, ils occupaient un territoire recouvrant le Nord-Ouest de l’actuel Iran, dans le Zagros occidental, autour de leur capitale Ecbatane (Hamadan de nos jours). Bien qu’une place importante dans l’histoire du Moyen-Orient antique lui soit généralement reconnue, ce peuple n’a laissé aucune source textuelle permettant de reconstituer son histoire. Il n’est connu que par des sources extérieures, assyriennes, babyloniennes et grecques, ainsi que par quelques sites archéologiques iraniens qui sont supposés avoir été occupés par des Mèdes.
[3] L’Atropatène correspond au nord de la satrapie de Médie de l’ancien empire perse, aujourd’hui l’Azerbaïdjan iranien. Située dans la Médie septentrionale, la région reçoit son nom d’Atropatès, dynaste achéménide rallié à Alexandre le Grand, qui s’y rend indépendant, Peithon recouvrant le reste de la satrapie de Médie. Elle a pour ville principale Gaxeca (Taures).
[4] L’Élymaïde est une région antique dont le territoire correspondait à la Susiane, au Sud de l’actuelle province du Khuzestan, en Iran. À l’époque parthe arsacide, un royaume, ou une principauté, du nom d’Élymaïs exista, qui survécut jusqu’à son extinction par l’invasion des Perses sassanides au début du 3ème siècle de notre ère. Il était situé dans le cœur de l’antique Élam. Roman Ghirshman a suggéré dans un premier temps que les Élyméens étaient autochtones, mais la grande majorité des spécialistes pensent qu’ils étaient les descendants des habitants élamites traditionnels de ces régions. Les limites exactes du territoire d’Élymaïs ne sont pas sûres et en tous les cas ont dû changer souvent au fil de l’histoire.
[5] La Characène ou Mésène, était un royaume situé à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, sur le Golfe Persique, au sud de la Babylonie. Créé à la fin du 2ème siècle av. jc, ce royaume fut vassal de l’Empire Parthe. Sa capitale était Spasinou Charax, « la forteresse d’Hyspaosinès ». Au 1er et au 2ème siècle. Il joua un rôle important dans le commerce de la Syrie avec l’Inde. Le royaume de Characène est fondé vers 127 av. jc par Aspasinè, nommé Hyspaosinès par les auteurs classiques, un ancien satrape d’Antiochos IV Épiphane. Survivant à la dissolution de l’Empire Séleucide, la Characène devient vassale de l’Empire Parthe jusqu’à sa chute au début du 3ème siècle. Les rois sassanides mirent un terme à la dynastie royale locale et la remplacèrent par des gouverneurs.
[6] Séleucie du Tigre est une ville antique ruinée située en Irak, en face de Ctésiphon et à trente-cinq kilomètres environ de Bagdad. Elle fut une des plus grandes cités de Mésopotamie à la fin de l’Antiquité, s’inscrivant dans l’histoire entre Babylone et Bagdad. Fondée par le successeur d’Alexandre le Grand, Séleucos 1er Nicator, elle devint rapidement une très grande ville et un centre commercial incontournable.
[7] L’Hyrcanie est le nom qui, dans l’Antiquité, fut donné aux régions d’Asie situées au Sud-est de la Mer Caspienne au Nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle rivière Gorgân (ou Gorgan ou Gurgan) et de la ville de Gorgan. Les Grecs nommaient la mer Caspienne : « mer Hyrcanienne ».