Il succède à son père Hichâm 1er comme émir omeyyade de Cordoue [1] en 796 qui, pour des raisons inconnues, l’avait préféré à son frère aîné Abd el-Malik.
Son règne commence par des difficultés. En 796, le roi des Asturies [2] Alphonse II demande l’aide de Charlemagne et prend Lisbonne en 798. Un oncle d’Al-Hakam a également demandé l’aide de Charlemagne qui décide en 798 d’attaquer d’Al-Andalus [3]. Les préparatifs sont retardés, et en 800, le prince Louis pille les villes d’Huesca [4] et de Lérida [5] et met le siège devant Barcelone, qu’il prend en 803.
Les gouverneurs profitent de ses défaites pour se révolter, parmi lesquels les puissants Banu Qasi [6], et doit instaurer un règne de terreur pour venir à bout de ces troubles. Ainsi, un certain Ubaid Allah prend le pouvoir à Tolède et proclame son indépendance, et Al-Hakam n’hésite pas à faire massacrer tous les notables de la ville pour impressionner la population de la ville.
S’il n’a pas réussi à empêcher l’avancée des Francs, les succès de ces derniers ne sont pas à la hauteur des moyens engagés. Son règne consolide énormément le pouvoir de l’émir, et il laisse à son fils Abd al-Rahman II un état pacifié et stable, qui permet à ce dernier d’initier la civilisation andalouse.
Lui-même n’est pas étranger aux arts, il invite à Cordoue le poète Ziriab , qui introduit en Al-Andalous de nombreuses pratiques orientales, dans les domaines des arts, des sciences et des cultures.