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Barberousse et les Turcs s’emparent d’Alger

jeudi 21 février 2013

Barberousse et les Turcs s’emparent d’Alger

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Alger au 16ème siècle

Le 21 mai 1529, les janissaires turcs de Barberousse s’emparent de la puissante forteresse espagnole qui se dresse face à Alger, le Penon. Le pirate fait exécuter le gouverneur de la forteresse. Il devient le maître tout-puissant de la ville d’Alger et de ses environs immédiats. Lui-même et ses successeurs vont dès lors écumer la Méditerranée jusqu’à la veille du débarquement français en Algérie.

Les Barberousse sont au début 4 frères, nés d’un Albanais converti à l’islam. Leur nom vient de la barbe rousse que porte l’aîné, Aroudj. Corsaires dès leur plus jeune âge, ils reçoivent du sultan Sélim 1er, qui règne à Istanbul, la mission de combattre et soumettre les Maures d’Afrique du Nord. A la tête de 2000 janissaires, ils s’acquittent de leur mission avec une brutalité remarquable en s’emparant d’abord de Tunis. Dans le même temps, les Espagnols, qui viennent d’abattre le dernier royaume musulman de la péninsule, commencent à manifester des envies de conquête sur le littoral nord-africain.

En 1512, le roi berbère de Bougie appelle à l’aide les frères Barberousse en vue de récupérer la ville dont l’ont chassé les Espagnols. 4 ans plus tard, c’est au tour du roi d’Alger d’accueillir les frères Barberousse. Il s’inquiète à juste titre de la menace que représente la forteresse espagnole du Penon.

Peu au fait des lois de l’hospitalité, Aroudj exécute le roi dans son bain et pourchasse ses fidèles. Ses janissaires tuent et violent à qui mieux mieux. Les corps des notables sont pendus aux remparts.

Aroudj se lance à la poursuite de ses adversaires jusqu’à Tlemcen. Mais le roi berbère de la ville est allié au gouverneur espagnol d’Oran. Ce dernier surgit avec ses troupes, chasse Aroudj de Tlemcen et finit par le tuer.

Kheir ed-Din, ultime survivant des frères Barberousse, prend aussitôt la relève. Il inflige une sévère défaite aux troupes de l’empereur Charles Quint sous les murs d’Alger et peut dès lors attaquer le Penon d’Alger.

Après l’éviction des Espagnols, Kheir ed-Din va librement écumer la Méditerranée avec ses galères, pillant les côtes et les navires de rencontre.

L’objectif est la prise d’un maximum de butin. Il s’agit essentiellement de prisonniers, hommes, femmes et enfants, que l’on libère contre rançon s’ils sont riches ou que l’on vend comme esclaves sur les marchés d’Orient.

C’est par dizaines de milliers que se comptent les malheureux paysans, voyageurs ou marins enlevés à leur famille, condamnés à la mort lente et aux travaux forcés, au harem s’il s’agit de femmes. Suivant les consignes du sultan auquel il a fait acte d’allégeance pour la ville d’Alger en 1520, Kheir ed-Din s’applique à ruiner les côtes italiennes en vue d’affaiblir la chrétienté en son cœur.

Au corsaire musulman s’oppose un autre corsaire, chrétien celui-là, mais non moins talentueux. Il s’agit d’Andrea Doria, issu d’une noble lignée de Gênes. Andrea Doria se met au service du roi de France François 1er puis de l’empereur Charles Quint, son rival.

En 1534, le bey de Tunis, menacé par Barberousse, appelle à son secours l’empereur lui-même. Charles Quint débarque en force près de Tunis et libère la ville où il entre lui-même en triomphe le 6 août 1535. Tunis devient vassale de l’empereur germanique. C’est sans compter avec le roi de France François 1er qui s’accroche à son rêve de conquérir l’Italie et veut pour cela abattre Charles Quint.

Battu et capturé à Pavie, en 1525, François 1er demande à sa mère Louise de Savoie, de solliciter l’aide du sultan Soliman II. Ce dernier écrase l’année suivante une armée de croisées à Mohacs, en Hongrie mais il échoue à s’emparer de Vienne, la capitale des Habsbourg, la famille de Charles Quint.

François 1er ne s’en tient pas là. Il négocie le soutien de la flotte de Barberousse en vue d’une nouvelle attaque de l’Italie. C’est ainsi que le corsaire turc est invité à hiverner à Toulon. Le 14 octobre 1543, Barberousse ancre dans la rade avec 200 galères et 30.000 hommes.

Pendant plusieurs mois, la ville est tenue sur ordre du roi de France de se mettre à leur disposition. La cathédrale Sainte-Marie-Majeure est même transformée en mosquée. Tout cela pour rien. Perdant l’envie de combattre pour le roi de France, Barberousse se fait payer son départ au prix fort au printemps suivant. Il poursuit la guerre de course jusqu’à sa mort, à 70 ans, qui survient en 1546 dans son palais d’Istanbul.

Alger, après la disparition du dernier des frères Barberousse, reste sous la domination des corsaires musulmans ou renégats c’est-à-dire des chrétiens convertis à l’islam que les Occidentaux prennent très vite l’habitude d’appeler Barbaresques.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 16ème siècle/ Le 16ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)