Élève de Fulbert de Chartres, il est nommé en 1030 scolastique ou maître d’une école dans sa ville natale de Tours, et devient en 1039, chanoine laïc de la cathédrale d’Angers, dont l’évêque Eusèbe Brunon est son ami.
Il occupe ce poste jusqu’en 1060 lorsque le comte d’Anjou Geoffroy II Martel lui interdit l’accès à la ville. Grammairien et dialecticien, son enseignement connaît quelque temps beaucoup de succès. Sa doctrine eucharistique, fondée sur une lecture de Ratramne de Corbie qu’il confond avec Jean Scot Érigène, met en cause la transsubstantiation et le réalisme eucharistique tel que le comprennent ses contemporains à la suite de Paschase Radbert.
Son enseignement entraîne une controverse eucharistique avec Adelman, écolâtre de Liège, Abbon de Fleury et Lanfranc. Dénoncé comme hérétique en 1050 au concile de Tours, à la suite duquel il est condamné par le pape Léon IX. Il est par la suite à nouveau condamné par les conciles de Rome et Verceil et contraint en 1059 à professer une formule de foi eucharistique rédigée par Humbert de Moyenmoûtier.
Condamné par pas moins de 14 conciles, il ratifie une nouvelle profession de foi en 1079 au concile de Latran. Exilé sur l’île Saint Cosme, ancienne île en aval de Tours aujourd’hui rattachée à la rive gauche de la Loire à hauteur de La Riche, à la demande du pape Grégoire VII, il meurt en paix avec l’Église à l’âge de 90 ans.