La première partie de sa vie s’est déroulée en Tunisie et l’autre en Italie où il a écrit son œuvre. Celle-ci est vaste. Elle comprend particulièrement des traductions. Il a traduit en latin les livres des grands maîtres de la médecine arabe de l’époque : Rhazès, Ali Ibn Massaouia de Baghdad, Ibn Imran, lbn Souleymane, et Ibn Al Jazzar de Kairouan, etc. Ces traductions existent de nos jours dans les grandes bibliothèques européennes. Elles ont servi comme manuels scolaires au Moyen Âge et jusqu’au 17ème siècle.
De bonne heure, il se voua à l’étude de la médecine et, comme c’était l’usage du temps, il fit des voyages lointains, dont certains le conduisirent jusqu’en Extrême-Orient. Il se familiarisa avec les langues orientales et étudia de façon approfondie la littérature arabe. Ses études en médecine arabe lui apprirent beaucoup de choses qu’ignoraient ses contemporains occidentaux. De retour à Carthage il suscita chez ses confrères une grande jalousie qui lui valut tant de désagréments qu’il accepta volontiers la place de secrétaire auprès de l’empereur Constantin Monomaque à Reggio.
Il aurait émigré une première fois en Italie en tant que commerçant venant de Sicile, et on l’appela dans ces documents Constantin Siculus. Il s’installa à Salerne en tant que commerçant. Atteint d’une maladie il se réfugia auprès du frère du roi Gusulf.
Il revint à Carthage alors qu’il était encore de confession musulmane. Il y pratiqua la médecine durant 3 ans et rassembla plusieurs livres de médecine et s’en alla vers l’Italie du sud emportant avec lui ce trésor. Il se dirigea vers Salerne et alors qu’il passait par la cote de Lucani, au nord du golfe de Polycastro, une tempête se leva en mer. Il arriva à Salerne avec ce qui restât des livres, il s’est converti au christianisme, puis s’installa à Cassino où il travailla comme interprète.
A Salerne il devint un professeur de médecine renommé. Il n’y resta cependant que quelques années et renonça aux honneurs et aux biens temporels pour devenir bénédictin à l’abbaye du Mont-Cassin. Il fut accueilli à bras ouverts par l’abbé Desiderius, un des hommes les plus instruits de son temps, qui devait devenir le pape Victor III. Il passa les dernières années de sa vie au Mont-Cassin, s’occupant à écrire des livres, encouragé en cela par Desiderius, qui était son meilleur ami. Son travail le plus connu est le livre nommé Liber Pantegni, dédié à Desiderius, qui est en fait une traduction du Kitab al-Maliki ou Livre de l’art médical d’Ali ibn Abbas al-Majusi.