Fils cadet de Tancrède de Hauteville , un petit noble du Cotentin, dans l’Ouest du duché de Normandie et de sa seconde épouse, Frédésende. Arrivé en Italie du Sud après l’an 1055, il devient le 1er comte normand de Sicile en 1061, entamant la longue et difficile conquête de l’île, dominée depuis 2 siècles par les musulmans.
Arrivé en Italie en 1057 accompagnant une petite troupe d’aventuriers, son frère aîné Robert Guiscard, devenu comte d’Apulie et de Calabre la même année, préfère l’écarter, se méfiant de son jeune et ambitieux frère.
Il fut alors dirigé avec sa bande en Calabre où il est chargé d’étouffer une révolte et d’y maintenir l’ordre.
Il participa à la lutte contre les Byzantins d’Italie du Sud avant d’installer son quartier général à Mileto [1] en 1061.
Guiscard, allié depuis 1059 à l’Église et à la Papauté, le nomma comte de Sicile en 1062. Il peut dès lors commencer au nom de la Papauté la conquête de la Sicile, alors sous domination musulmane, et surtout s’y tailler un fief. La conquête, s’étalant sur 30 années, sera longue et difficile du fait du petit nombre de guerriers normands.
Cette période sera marquée par la prise de Messine en 1061, le siège de Troina en 1062 [2] , la bataille de Cerami [3] en 1063, la bataille de Misilmeri [4], et la prise de Palerme en 1072, il libéra enfin la Sicile de l’occupation musulmane avec la prise de Noto [5] en 1091. La mort de son frère en juillet 1085 le laisse totalement libre dans ses actes et il devint le seul véritable maître de la Sicile qu’il organisa en comté en y introduisant notamment le système féodal, tout en gardant Mileto comme capitale de ses possessions.
C’est le début de la Sicile normande, une ère de prospérité faisant la continuité de l’époque musulmane. Une Sicile où il se montre tolérant, respectant les différentes identités, coutumes, et religions de l’île. En effet, une fois la guerre finie, il autorisa les Musulmans qui le souhaitaient, berbères ou arabes, à rester dans l’île. Les mosquées ne furent pas détruites, et Palerme, la capitale, en compte une quarantaine. Juifs, musulmans, et chrétiens orthodoxes ne subirent aucune persécution. Il meurt le 22 juin 1101 dans son fief de Mileto en Calabre où il fut inhumé.