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Atoum ou Toum

jeudi 14 octobre 2021, par ljallamion

Atoum ou Toum

Dieu de la mythologie égyptienne

Originaire de la ville Héliopolis [1], il y était particulièrement vénéré. Un temple lui était aussi dédié à Pithôm [2] dans le delta du Nil [3].

Atoum naît de façon autogène de Noun [4] : Atoum, se distingue du Noun et vient à l’existence en prenant conscience de lui-même. Il apparaît sur Benben, la colline primordiale

Dans le mythe de la création du monde en Égypte antique, en particulier dans la très ancienne cosmogonie héliopolitaine, Atoum occupe la place du démiurge [5] : il ne crée pas le monde ex nihilo, mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C’est lui qui de sa semence engendre le premier couple divin, Shou et Tefnout , d’où descendent les principaux dieux de l’Égypte antique [6].

Dieu d’Héliopolis ayant pour animaux sacrés l’anguille et l’ichneumon [7] ou le serpent, le cercopithèque [8] et le lion selon les sources ; il est généralement représenté sous l’apparence d’un roi coiffé de la double couronne de Haute et Basse Égypte [9] et tenant dans les mains le sceptre Ouas [10] et la croix ansée [11].

Le taureau Mnévis [12] était l’incarnation terrestre d’Atoum. Choisi par les prêtres selon des critères très stricts, le taureau sacré était gardé dans le temple d’Héliopolis et, à sa mort, il était enterré avec tous les honneurs.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Isabelle Franco, Mythes et Dieux : Le souffle du Soleil, Paris, Pygmalion, 2008, 282 p. (ISBN 978-2-85704-476-5)

Notes

[1] Héliopolis (la « ville du Soleil », aujourd’hui arabe Aîn-ech-Chams) est le nom donné par les Grecs à la ville antique de Onou (ou Iounou) dans le delta du Nil. Elle était la capitale du treizième nome de Basse Égypte. Les premières constructions datent du 27ème siècle avant notre ère.

[2] Tjekou ou Per-Atoum, en hébreu Pithôm, aujourd’hui Tell er-Retabeh dans l’oued Tumilat, était la capitale du 8ème nome de Basse Égypte.

[3] Le delta du Nil désigne la région d’Égypte où le Nil se jette dans la mer Méditerranée. C’est une région marécageuse qui depuis l’Antiquité a toujours été riche en faune et flore. Depuis près de 5 000 ans, le delta est une zone d’agriculture intensive. Le papyrus égyptien vient en grande partie de cette région. Il se situe au nord de l’Égypte et commence au nord de la ville du Caire, à quelque 150 km de la côte méditerranéenne, en un lieu que les Égyptiens nomment « Le Ventre de la vache » (Batn el-Baqara). Le Nil, après un parcours de près de 6 600 km, s’y divise en plusieurs branches. Sa superficie est de l’ordre de 24 000 km², faisant de par sa surface le premier delta en Méditerranée devant celui du Rhône.

[4] personnification de l’océan primordial

[5] Le démiurge, ou le créateur, est la déité responsable de la création de l’univers physique dans diverses cosmogonies. Il peut désigner par extension tout créateur d’une œuvre

[6] la grande Ennéade

[7] La mangouste ichneumon (Herpestes ichneumon), mangouste d’Égypte est improprement dénommée rat des pharaons car ce n’est pas un rongeur mais c’est une espèce de carnivore qui ne se trouve plus guère en Égypte mais est présente plus en amont dans les vallées des deux Nils et dans les savanes d’Afrique orientale. On la trouve aussi sous les dénominations espagnole de meloncillo et portugaise de sacarrabos. Elle avait dès l’Antiquité une réputation de destructeur de serpents.

[8] Cercopithèque est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains singes de la famille des Cercopithecidae. La plupart des cercopithèques appartiennent au genre Cercopithecus.

[9] Le Pschent (skhemty) est le nom grec de la double couronne portée par les pharaons de l’Égypte antique. Elle est formée de l’enchâssement de deux couronnes distinctes. Cette double couronne est un symbole politique puissant, proclamant l’union des Deux Terres, Haute et Basse-Égypte qui notamment durant la période prédynastique et la Première Période intermédiaire ont été divisées. Elle donne au roi sa légitimité sur le Nord comme sur le Sud et le présente comme le garant de cette union sans laquelle l’Égypte ne peut prospérer. Il semble que Ménès soit à l’origine de la première unification à la fin du quatrième millénaire avant notre ère.

[10] Ouas est le nom d’un sceptre royal dans l’Égypte antique. À l’origine, il s’agissait d’un bâton à l’extrémité inférieure fourchue, destiné à capturer les serpents pour extraire leur venin. Connu depuis l’époque archaïque, il est orné à son extrémité supérieure de la tête de Seth sous les traits d’un canidé stylisée. Il symbolise la puissance divine que les dieux transmettent à pharaon comme insigne de son pouvoir.

[11] L’ânkh, également connue sous les différentes appellations de croix ansée, croix de vie, clé de vie, croix égyptienne, croix du Nil, est un hiéroglyphe représentant le mot ˁnḫ, qui signifie « vie ». Il était utilisé par les Égyptiens pour symboliser la vie. Les Égyptiens pensaient que leur séjour sur Terre n’était qu’une partie d’une vie éternelle plus grande. La croix de vie symbolise donc non seulement l’existence mortelle sur la Terre, mais également leur existence immortelle dans l’après-vie.

[12] Mnévis est le nom grec du taureau sacré d’Égypte antique, incarnation terrestre du dieu Rê et médiateur du dieu Atoum.