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Théodose (fils de Maurice)

mercredi 16 août 2017

Théodose (fils de Maurice) (583/585-602)

Fils aîné de l’empereur byzantin Maurice et de sa femme, Augusta Constantina . Coempereur de 590 jusqu’à sa déposition et son exécution lors d’une révolte militaire.

Quelques années après sa naissance, peut-être en 587, Théodose est élevé au rang de césar et devient ainsi l’héritier présomptif de son père. Le 26 mars 590, il est publiquement proclamé coempereur.

En novembre 601 ou au début de février 602, Maurice marie Théodose à une fille du patrice Germanus, un des chefs du Sénat byzantin [1].

Plus tard dans la même année, lors d’une révolte des armées danubiennes à l’automne, Théodose et son beau-frère sont chassés dans les environs de Constantinople. Là, ils reçoivent une lettre des mutins qui demandent l’abdication de Maurice, la réparation de ses griefs et leur offrent la couronne.

Théodose et son beau-frère présentent la lettre à Maurice qui rejette les demandes des mutins. Toutefois, l’empereur suspecte Germanus de soutenir cette révolte. Théodose informe rapidement son beau-père de cette suspicion et lui conseille de se cacher. Le 21 novembre, Germanus fuit dans une église locale puis dans la basilique Sainte-Sophie [2], cherchant un sanctuaire contre les émissaires de l’empereur.

Toutefois, le jour suivant, Maurice, sa famille et d’autres proches fuient la capitale devant l’avancée de l’armée rebelle dirigée par Phocas. Ces fuyards traversent le Bosphore pour atteindre Chalcédoine [3]. De là, Théodose est envoyé avec le préfet du prétoire [4] Constantin Lardys cherché l’aide de Khosro II, le dirigeant sassanide.

Cependant, Maurice ne tarde pas à le rappeler et sur le chemin du retour, Théodose tombe entre les mains des hommes de Phocas et est exécuté à Chalcédoine. Son père et ses jeunes frères ont subi le même sort quelques jours plus tôt.

Plusieurs rumeurs se répandent alors, prétendant qu’il aurait survécu. Elles deviennent tellement populaires qu’un homme prétendant être Théodose devient un prétexte pour les Perses pour intervenir contre l’Empire byzantin afin de rétablir la dynastie légitime.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Philip Grierson, Byzantine Coins, Washington, Dumbarton Oaks,‎ 1999

Notes

[1] À Constantinople, pendant la période romaine tardive, le Sénat avait à peu près le même fonctionnement que le Sénat romain, dont il est le double voulu par Constantin dans sa nouvelle Rome. Il n’eut néanmoins jamais le pouvoir de son homologue occidental. Le Sénat avait la responsabilité de faire les lois et de rédiger les constitutions qui régissait la politique impériale. Mais, après la chute de l’Empire romain d’Occident, ce fut l’empereur qui prit ce rôle. Le Sénat ne devint donc plus qu’une assemblée consultative, qui donnait son avis au souverain. Comme héritier de la romanité, il avait également un rôle de garant de la légitimité impériale. Il participait de ce fait à la proclamation des empereurs avec le peuple réuni dans l’hippodrome et les tagmata de la garde, représentant l’armée. Cette triple proclamation avait fonction d’élection symbolique. Le dernier acte connu du Sénat fut l’élection de Nicolaus Kanabus comme empereur en opposition à Isaac II et à Alexius IV durant la quatrième croisade. La période mésobyzantine ou byzantine classique, du 8ème siècle à 1204, en revanche vit sa disparition comme institution. La suppression des curies urbaines sous Léon VI le Sage lui ôta tout pouvoir politique et l’abolit comme assemblée. Les sénateurs n’existèrent alors plus comme corps, mais comme un simple groupe social, certes dominant.

[2] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée.

[3] Chalcédoine est une cité grecque de Bithynie (actuellement en Turquie), située sur l’entrée orientale du Pont-Euxin, face à Byzance et au sud de Chrysopolis (Scutari, actuellement Üsküdar). La ville turque de Kadıköy est aujourd’hui située sur l’emplacement de Chalcédoine, dans le prolongement d’Üsküdar. Elle fait partie, avec le reste du royaume de Bithynie, du legs de Nicomède IV à l’Empire romain en 74 av. jc. Elle subit l’invasion de Mithridate VI, qui est ensuite chassé par Lucullus. De nouveau dans le giron de l’Empire romain, elle redevient une ville libre. Chalcédoine accueille le quatrième concile œcuménique des chrétiens en 451. Chosroès II, roi des Perses Sassanides, assiège la ville en 602 et s’en empare pour venger le meurtre de son ami Maurice Tibère ; il menace alors directement Constantinople dirigée par Phocas. La ville revient à l’empire l’année suivante, avant d’être à nouveau assiégée (mais non prise) par les Perses en 617 et 626, puis par mer, par les Arabes, en 678 et 718.

[4] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.