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Jean Charlier dit de Gerson

samedi 11 août 2012, par lucien jallamion

Jean Charlier dit de Gerson (1363-1429)

Théologien et chancelier de l’Université

Jean Charlier dit de Gerson Théologien et chancelier de l'Université

Né le 14 décembre 1363 à Gerson dans le diocèse de Reims, il est un des grands mystiques de son siècle. Éminent prédicateur de son temps il tente de résoudre le Grand Schisme.

Jean Charlier fut envoyé à Paris à l’âge de quatorze ans ; il fit ses études au collège de Navarre, passa, dans l’espace de dix années, par tous les grades des facultés, eut pour professeur et pour ami le célèbre Pierre d’Ailly, auquel il succéda dans les places de chanoine de Notre Dame et de chancelier de l’Université de Paris. Il avait été précédemment curé de Saint-Jean en Grève, et doyen de l’Église de Bruges, nommé par Philippe le hardi, duc de Bourgogne et de Brabant.

Le schisme atteignit alors son paroxysme et Gerson tente d’y mettre fin en convoquant un concile.

En 1409, au concile de Pise. Gerson y parut avec l’éclat de sa renommée, augmentée par le mémoire qu’il venait de publier sous ce titre : de “Unitate ecclesiasticâ”, dans lequel, en défendant l’unité de l’Église, il réfute, avec un plein succès, ceux qui alléguaient qu’un concile ne pouvait être assemblé sans l’autorité du pape.

Gerson démontre que Jésus-Christ étant le chef de l’Église, si son vicaire est mort naturellement où civilement, alors l’Église peut et doit s’assembler en concile général pour se donner un vicaire unique et indubitable.

En 1413, Gerson poursuivit avec un courage généreux, et qui n’était pas sans danger, la condamnation du cordelier Jean Petit et sa Justification du Duc de Bourgogne, ouvrage dans lequel l’assassinat du duc d’Orléans était déclaré un acte non criminel, attendu qu’il était loisible de tuer un tyran. A cette époque, l’Université s’occupait des affaires de l’État, s’entremêlant des troubles qui divisaient le royaume, des vues ambitieuses de l’Angleterre, de la distribution de la justice, même de la fabrication des monnaies et de l’administration des finances.

En 1415, il participa au concile de Constance, au cours duquel il prôna une théorie de conciliation modérée, prétendit que les docteurs en théologie et les évêques avaient le droit de vote et organisa la condamnation de la doctrine des réformateurs religieux John Wyclif, Jan Hus, et Jérôme de Prague, qui périrent sur le bûcher.

La simonie était la lèpre de l’Église : Gerson écrivit un traité pour la combattre et pour engager le concile à l’extirper. Dans un sermon fait devant le concile en 1417, Gerson revint encore sur la nécessité de la réformation, sur l’autorité de l’Église supérieure à celle du pape, et sur la condamnation solennelle des neuf propositions de Jean Petit, condamnation toujours éloignée par les intrigues du duc de Bourgogne, et il présenta un traité contre les erreurs dont il fait une longue énumération, et qu’il disait avoir été avancées dans le concile sur le précepte du décalogue : "Tu ne tueras point : Non occides".

Peu de jours après, Gerson devint encore plus pressant dans un discours, pour que la condamnation, prononcée par le concile des neuf fameuses propositions, mît enfin "la vie et la majesté des souverains à couvert des entreprises de leurs sujets." Et peu de jours après encore, avant que le concile procédât à la déposition de Benoît XIII, à l’élection de son successeur et à la réformation de l’Église, il fut donné publiquement lecture du Traité de Gerson sur l’Autorité du Concile et sur la Puissance de l’Église. Entre-temps, il encourut l’hostilité du duc de Bourgogne et ne pu, de ce fait, rentrer à Paris. Il partit vivre en Autriche déguisé en pèlerin, exilé volontaire, cherchant un asile dans plusieurs abbayes, séjournant dans celles de Rathemberg et de Moelck où il composa son livre admirable de l’Imitation, d’autres traités, d’autres écrits de spiritualisme.

Après la mort du duc de bourgogne il revint en France et s’installa à Lyon auprès de son frère, prieur du couvent des célestins, et c’est dans cet obscur asile, qu’après avoir rempli le monde chrétien de son nom, le chancelier de l’université de Paris se fit maître d’école, se plut à réunir dans l’église de Saint Paul les enfants pour les catéchiser, n’exigeant d’eux d’autre rétribution que cette prière qu’il leur faisait dire chaque jour, et que pleurant ils répétèrent le veille de sa mort : "Seigneur, ayez pitié de votre pauvre serviteur Gerson.".

La réputation de Gerson, est si grande que les historiens parlent du « siècle de Gerson ».