Riquier de Centule dit Saint Riquier (mort en 645)
Grand propriétaire terrien, Riquier fut converti au christianisme par les moines gallois Saint Cado et Fricor. Il soigna tout d’abord des lépreux puis partit en Grande-Bretagne comme missionnaire.
Selon une source, en 625, Riquier aurait fondé en Ponthieu [1] un monastère nommé Centule, en latin Centula, qui pratiqua la Règle de saint Colomban [2]. De ce monastère naquit la ville de Saint-Riquier [3] puis, le domaine abbatial d’Abbeville [4].
Riquier se fit ermite durant les dernières années de sa vie dans la forêt de Crécy [5] en un lieu nommé Forest-Montiers [6] et y créa un oratoire où il avait prévu d’être inhumé mais, après sa mort, sa dépouille fut transportée à Centule qui prit par la suite le nom de Saint-Riquier.
Il décéda, selon le Martyrologe romain, en 645
Notes
[1] Le comté de Ponthieu est un ancien pays de France dont la capitale était Abbeville et la principale place-forte Montreuil. À l’époque du Duc Guillaume, le comté était borné par l’Artois à l’orient, la Normandie à l’occident, y compris le pays de Caux et le comté d’Eu. Au midi, se trouvaient le bailliage et le pays d’Amiens et le Boulonnois au septentrion (avant 960, par démembrement du comté de Flandre).
[2] Rédigée entre 591 et 610 à l’intention des monastères continentaux d’Annegray, Luxeuil et Fontaines que le roi mérovingien Gontran lui avait demandé de réformer ; elle insiste sur les vertus des moines. Cette règle est d’abord en vigueur à l’abbaye de Luxeuil, la première fondée par saint Colomban en 594 puis à celles de Lure et de Fontaine-lès-Luxeuil. Lorsque Colomban doit quitter Luxeuil, il s’établit à Eustaise, puis fonde les monastères de Bobbio et 18 autres : abbaye de Jouarre, abbaye de Remiremont. La règle connaît un certain succès, et près de 90 monastères l’adoptent : soit fondations des disciples de Colomban (comme Attala, Gall et Colomban le Jeune), soit imitation. Elle est de même utilisée par des monastères féminins ou doubles. Mais, extrêmement sévère, parfois imprécise, elle est modifiée ou abandonnée : dès 628, la règle de saint Benoît est associée à celle de saint Colomban dans les monastères qui en relèvent. En 745, le concile des Francs, dirigé par saint Boniface de Mayence, préconise l’adoption de la règle bénédictine pour tous les monastères du royaume. La règle n’est jamais utilisée dans les îles Britanniques. Cependant, lors de sa réforme au 9ème siècle, saint Benoît d’Aniane reprend quelques articles de la règle de saint Colomban qu’il incorpore à la règle de saint Benoît.
[3] Saint-Riquier est une commune française située dans le département de la Somme
[4] Abbeville est une commune française, sous-préfecture du département de la Somme. Ancienne capitale du Ponthieu, elle faisait partie de la province de Picardie. En 992, Hugues Capet fait fortifier la ville et la donne à sa fille, Gisèle, lors de son mariage avec Hugues 1er comte de Ponthieu qui résidait alors à Montreuil.
[5] La forêt de Crécy est une forêt domaniale située dans le département de la Somme, entre Abbeville et Berck. D’une superficie de 4 300 hectares, elle constitue un des principaux massifs forestiers de France.
[6] Forest-Montiers est une commune française située dans le département de la Somme. La vie du village, jusqu’à peu de temps avant la Révolution française, est liée à la présence des religieux. Puissance foncière, politique, autant que spirituelle, l’abbaye de Forest-Montiers marque le passé.