Quintus Cornificius (vers 75 av. jc-42 av. jc)
Général-Gouverneur d’Afrique proconsulaire-Orateur et poète
Sénateur de la gens plébéenne Cornificia [1] C’est Quintus Cornificius l’ancien qui élève le niveau social de la gens en devenant préteur [2] à Rome en 66 av. jc. Son fils, Quintus, occupe ensuite plusieurs très hautes fonctions).
Il naît dans une famille plébéienne [3]. Son père, portant le même nom, a été l’un des juges du procès contre Verres en 70 av. jc. Il est probablement devenu préteur en 66 av. jc. Il devient un ami du grand orateur Cicéron et l’assiste dans la répression de la conjuration de Catillina [4].
Il a été décrit par le grammairien romain Asconius Pedianus comme un “Vir sobrius ac sanctus”. Son fils, Quintus, a donc été élevé dans un environnement sénatorial et lettré, il est pris en amitié dès lors par Cicéron.
Quintus fils est donc un intellectuel très cultivé, un ami de Catulle, dont Ovide se souviendra plus tard en tant que poète. Il avait une sœur, nommée Cornificia qui était une poétesse populaire et une auteure d’épigrammes [5].
Les premières informations précises sur Quintus remontent à 50 av. jc quand il fut cité comme fiancé de la fille d’Aurelia Orestilla, la belle mais dévergondée fille de la veuve de Catilina.
En 48 av. jc, il devint questeur [6] sous le deuxième consulat de Jules César qui, peu de temps avant la bataille de Pharsale [7], le 9 août, 48 av. jc, l’envoie en Illyrie [8], province dévastée par la guerre, pour commander deux légions.
Cornificius conquiert rapidement diverses forteresses. Pharsalle est une défaite navale pour les partisans de Pompée, qui s’enfuient vers l’Illyrie, Cornificius réussit à les vaincre et s’empare de plusieurs navires, ces faits victorieux lui vaudront la reconnaissance de César.
Notes
[1] Les Cornificii auraient comme origine la région de Rhegium.
[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[3] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou es plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.
[4] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av.jc. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par le sénateur Lucius Sergius Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un triple échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits.
[5] À l’origine, une épigramme est une inscription, d’abord en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les trophées, pour perpétuer le souvenir d’un héros ou d’un événement. À partir du 4ème siècle av. jc, l’épigramme devient une petite pièce de poésie sur un sujet quelconque, imitant par sa brièveté les inscriptions, offrant une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision. Les plus anciennes épigrammes ne revêtent qu’un caractère pratique, visant à identifier le propriétaire ou la personne dédiant l’objet.
[6] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.
[7] La bataille de Pharsale s’est déroulée en Thessalie, près de la ville du même nom, le 9 août 48 avant jc, pendant la guerre civile romaine qui opposait le clan de César à celui de Pompée. En gagnant cette bataille dans laquelle il était en grande infériorité numérique, César prit un avantage décisif sur le camp adverse.
[8] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers 1300 av. jc ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au 7ème siècle av. jc et 6ème siècle av. jc, l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.