Fils de Roger-Hector de Pardaillan de Gondrin, marquis d’Antin [1], et de Marie-Christine de Zamet, il épousa en février 1663 Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.
Pour Mlle de Mortemart, cette alliance avec une assez obscure maison de Gascogne était médiocre. De plus, le marquis de Montespan, toujours à court d’argent, était en permanence au bord de la saisie judiciaire. La rencontre de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin avec Mlle de Tonnay-Charente (surnom de Mlle de Mortemart) s’effectue à la suite d’un duel où le frère du marquis se retrouve décapité et le futur mari de Françoise s’enfuit en exil.
S’ensuit alors une vie très pauvre mais passionnée entre les deux jeunes époux. Le marquis décide alors de partir à la guerre, afin de faire fortune et offrir un mode de vie à son épouse qu’il considère mérité et nécessaire, compte tenu de l’amour qu’il lui porte. Dans le même temps, il pourra obtenir quelques crédits financiers de la part d’un roi qui lui sera finalement reconnaissant, malgré plusieurs échecs où il se trouvera de plus en plus endetté.
C’est après cette période que naît Marie-Christine, et qu’Athénaïs (nouveau nom que la Montespan s’est choisi) entrera au sein de la société frivole du Marais, et que la Duchesse de Montausier lui propose de devenir dame d’honneur à Versailles. S’ensuit une proposition du roi de diriger une compagnie de cavalerie entretenue par lui-même, près de la frontière espagnole. Athénaïs va alors demander à s’installer en Guyenne [2], annonçant que le roi est amoureux d’elle.
Débute alors une guerre aux frontières pyrénéennes où Montespan, parti combattre, se retrouvera blessé et reviendra au bout de 11 mois. Il apercevra alors sa femme enceinte du roi. Montespan déclenche alors un tapage épouvantable dans tout Paris, tandis que sa belle-famille est récompensée et que la ville entière demeure stupéfaite devant l’ingratitude de celui qui devrait se trouver flatté par tant d’honneurs.
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan. Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose.
Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme.
Mais ses agissements ont énervé le monarque, et le capitaine des gardes du roi le prévient qu’il doit quitter la capitale. Le 20 septembre 1668, Montespan décide de retourner à la cour de Saint-Germain-en-Laye dans une berline peinte en noir coiffée de gigantesque ramures de cerfs remplaçant les quatre plumets, ainsi que des cornes dessinées sur les portières. Il va jusqu’à traiter publiquement le roi de canaille, ce qui lui vaudra d’être emprisonné quelques jours à For-l’Évêque [3], puis exilé en Guyenne par Sa Majesté. Il organisera ensuite le simulacre des funérailles de son amour, une tombe avec une simple croix en bois ornée des dates 1663-1667.
Il est ensuite accusé d’avoir enlevé une jeune fille, risquant l’emprisonnement à vie au donjon de Pignerol [4]. Il s’enfuit avec son fils pendant une année, à un moment où l’Espagne est en guerre avec la France, puis retourne en Guyenne. Le roi lui propose alors de devenir duc afin que sa femme soit duchesse, offre qu’il refuse.
Montespan décide d’écrire son testament où il prétend évoquer Sa Majesté, testament qui déclenche l’hilarité dans Paris. Il apprend alors qu’il est gravement malade, et reçoit une lettre de l’abbaye où Françoise s’est réfugiée après avoir été chassée de Versailles, lui demandant de la reprendre ; il refuse par peur qu’elle ne le voie dépérir.
Il meurt finalement le 1er décembre 1701, à l’âge de 61 ans, après avoir choisi son épouse comme exécutrice testamentaire. Son fils, après l’enterrement de sa mère dans la fosse commune 16 ans plus tard, fera casser les cornes en pierre de son portail et verra son marquisat d’Antin être érigé en Duché en récompense du roi.