Cnaeus Servilius Geminus
Homme politique de la République romaine
Fils de Publius Servilius Geminus . En 217 av. jc, il est consul, avec pour collègue Caius Flaminius Nepos . Il arrive en Corse avec 120 navires, et fortifie les côtes. Il prend des otages et menace Aléria [1]. En mars il démarre les opérations militaires contre le général carthaginois Hannibal Barca autour d’Ariminum [2].
Après la mort du consul Caius Flaminius Nepos à la bataille du lac Trasimène [3] en avril Fabius Maximus devenant le mois suivant dictateur [4], il assume le commandement de la flotte romaine surveillant la Sardaigne, la Corse [5] et la côte d’Afrique du nord.
En 216 av. jc, il est préfet et commande les forces terrestres romaines. Il est impliqué dans des escarmouches avec les forces carthaginoises d’Hannibal de mars jusqu’à mai, il meurt aux commandes du centre de la ligne romaine pendant la bataille de Cannes [6] le 2 août 216 av. jc.
Notes
[1] Implantée sur une butte au cœur de la Plaine orientale, à mi-chemin entre Bastia et Porto-Vecchio, Aléria tire l’essentiel de ses ressources de la culture fruitière et viticole intensive et du tourisme. La ville se trouve à proximité immédiate de l’embouchure du Tavignano, second fleuve de Corse, et de l’étang de Diane, principal pôle conchylicole de l’île. Surnommée la « cité romaine », Aléria fut fondée au 6ème siècle av. jc sur le littoral oriental de la Corse. Sa situation face à la côte latine en fit le chef-lieu de la Corse romaine et une cité antique prospère. Alalia est prise par les Romains en 259 av. jc et devient Aléria. Après la conquête de l’île, un fort de légionnaires y est établi par Sylla. Auguste promeut la ville au rang de colonie qui devient capitale de la Corse : le procurateur de l’empereur y réside dans un palais. Le consul Lucius Cornélius Scipion avait vite pris conscience du rôle stratégique occupé par Aléria qui pouvait servir aussi bien de base opérationnelle idéale d’un corps expéditionnaire pouvant en deux jours de marche atteindre l’emplacement actuel de Corte, véritable pivot de la défense intérieure, ou pour se porter rapidement sur toutes les autres villes maritimes. À proximité de la ville les Romains disposent d’un port de guerre situé sur la côte même ou dans l’étang de Diana : Dianæ portus.
[2] Rimini
[3] Le lac Trasimène est un lac de l’Italie centrale et le quatrième du pays pour son étendue. Il est de type alluvial et est alimenté principalement par les pluies et par quelques torrents. Comme il n’a pas d’émissaires, un canal le relie, depuis l’époque romaine, au Tibre. Ce lac a une superficie de 128 km² et une circonférence d’environ 40 km. Il est célèbre pour la bataille de Trasimène en 217 av. jc qui vit Hannibal Barca infliger une terrible défaite à l’armée romaine du consul Flaminius qui le poursuivait.
[4] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.
[5] La Corse-Sardaigne est une province romaine. Les Phéniciens sont les premiers à fonder des comptoirs commerciaux en Corse et en Sardaigne. Les Carthaginois aidés des Étrusques vainquent les Phocéens à Alalia en 535 av. jc. La Sardaigne, puis la Corse, passent sous le contrôle de Carthage. Lors de la première guerre punique, les Romains attaquent la Sardaigne dès 259 av. jc, mais ne s’en emparent pas. Après la défaite de Carthage en 241 av. jc, les mercenaires sardes au service de Carthage se révoltent en 238 av. jc et demandent l’aide des Romains. Ceux-ci déclarent à nouveau la guerre à Carthage et envoient leur flotte de guerre. En 229 av. jc, Carthage cède à Rome la Corse et la Sardaigne, perdant ainsi deux places stratégiques en mer Tyrrhénienne. Les Romains, maîtres des côtes et des plaines, mettent près d’un siècle à soumettre les populations indigènes de l’intérieur des îles. En 27 av. jc, la Sardaigne et la Corse, enfin largement pacifiées, deviennent une province sénatoriale, mais l’insécurité que fait régner le brigandage oblige à la transformer vers 66 en province impériale pour y envoyer des légions.
[6] La bataille de Cannes est une bataille majeure de la Deuxième Guerre punique qui eut lieu le 2 août 216 av. jc près de la ville de Cannes située dans la région des Pouilles au sud-est de l’Italie.