Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Isidore de Kiev

samedi 26 mars 2022, par ljallamion

Isidore de Kiev (vers 1385-1463)

Métropolite de l’Église de Kiev et de toute la Rus’ de 1437 à 1441

Né à Monemvasia [1] dans le Péloponnèse [2]. Après des études à Constantinople [3], il se fait moine au monastère Saint-Michel de Monembasie, avant de devenir higoumène [4] du monastère de Saint-Demetrios à Constantinople.

En 1434, il est ambassadeur de l’Église de Constantinople au concile de Bâle [5]. En 1437, il est nommé métropolite [6] de Kiev [7] et représentera, avec plusieurs autres membres du haut clergé russe, l’Église russe au Concile de Florence en 1439. Il y est aussi en tant que délégué du patriarche d’Antioche.

Le 5 juillet 1439, les évêques de Russie signent l’Acte d’Union à l’issue du concile et proclament l’union des Églises, acte qui est chaleureusement reçu par leurs peuples, sur leurs différents territoires pendant leur trajet de retour en Russie.

Le 7 août, Isidore est nommé légat du pape [8] pour la Pologne, la Lituanie et la Russie ; il proclame l’Union à Kiev et à Smolensk [9].

Le Métropolite Isidore et sa suite arrivent à Moscou le 19 mars 1441 ; ayant célébré le même jour la Divine Liturgie dans l’église de l’Ascension, il promulgue l’Union devant le Grand Prince de Moscou Basile dit Vassili II et sa cour. 4 jours plus tard, Basile, craignant de perdre le contrôle de l’Église et désireux d’exclure les influences étrangères de son pays, fait arrêter Isidore.

Toutefois, Isidore réussit à s’enfuir et regagne l’Ouest, apparemment avec la complicité du Grand Prince lui-même. À Rome, le pape Eugène IV le crée cardinal-prêtre du titre des saints Marcellin-et-Pierre en 1443. Il est légat de Nicolas V à Constantinople en 1452/1453, cardinal-évêque de Sabine en 1452.

Il célèbre solennellement l’Union à Sainte-Sophie [10] de Constantinople le 12 décembre 1452. Le 29 mai 1453, il est fait prisonnier lors de la prise de la Ville par les Turcs et emmené en Asie Mineure [11]. Libéré en septembre, il regagne Rome.

Il mène plusieurs missions en faveur de l’Union des Églises en Europe orientale. En 1459, il devient patriarche latin de Constantinople [12]. En 1461, il est archevêque de Chypre [13] et de Nègrepont. Il meurt à Rome en 1463.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Isidore de Kiev/ Portail de la Russie/ Catégories : Évêque de Cervia/ Patriarche latin de Constantinople/ Cardinal créé par Eugène IV

Notes

[1] Monemvasia est une ville fortifiée de Grèce située au sud du Péloponnèse, sur la côte est du district régional de Laconie.

[2] Le Péloponnèse est une péninsule grecque, qui couvre 21 379 km². Elle a donné son nom à la périphérie du même nom qui couvre une part importante de la péninsule, regroupant cinq des sept nomes modernes qui la divisent. Seuls deux nomes (l’Achaïe et l’Élide) situés au nord-ouest de celle-ci sont rattachés à la périphérie de Grèce-Occidentale.

[3] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[4] Un higoumène ou hégoumène est le supérieur d’un monastère orthodoxe ou catholique oriental. Le terme équivaut à celui d’abbé ou d’abbesse dans l’Église latine.

[5] Le 17ème concile œcuménique de l’Église catholique commence à Bâle le 23 juillet 1431. Transféré par Eugène IV à Ferrare en 1437 puis à Florence en 1439, il se termine à Rome en 1441.

[6] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque.

[7] dans l’actuel Ukraine

[8] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[9] Smolensk est une ville de Russie et la capitale de l’oblast de Smolensk. Cette ville fortifiée fut détruite plusieurs fois durant l’Histoire. Au 12ème siècle, Smolensk était la capitale d’une principauté indépendante de Russie et développa une activité commerciale et culturelle importante, comme en témoignent au 13ème siècle la vie d’Abraham de Smolensk et la chronique qui en fut tirée. Elle fut pillée par les Tataro-Mongols en 1238. En 1404, la région de Smolensk tomba sous la domination du Grand-duché de Lituanie, puis de la République des Deux Nations. L’expansion de la Moscovie vers l’ouest amena de nombreux conflits avec l’État polono-lituanien et souleva donc la question de Smolensk. En 1667, la ville redevint russe, puis accéda au rang de ville-siège du gouvernement de Smolensk en 1708.

[10] Ancienne église chrétienne de Constantinople du 6ème siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’était plus un lieu de culte mais un musée. de nouveau une mosquée depuis 2020

[11] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[12] Le titre de Patriarche latin de Constantinople fut créé par l’Église catholique romaine en 1204 lors des Croisades et fut supprimé en 1964

[13] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.