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Edecon ou Edika

dimanche 13 mars 2022, par ljallamion

Edecon ou Edika

Roi des Skires au 5ème siècle-Conseiller et général d’Attila

Le royaume des Gépides vers 550 Connu pour être le père d’Odoacre, qui déposa le dernier empereur romain, Romulus Augustule en 476.

Avec le roi des Gépides [1] Ardaric, il joue un rôle clé dans l’attentat supposé contre Bleda qui permet l’accession au pouvoir d’Attila en 445.

Après la première paix d’Anatole avec l’empire romain d’Orient [2], il est envoyé en mission diplomatique à Constantinople [3].

Le ministre de Théodose II, Chrysaphios, tente de le corrompre pour faire assassiner Attila à l’été 449. Ce plan éventé parFlavius Oreste, Attila réclame l’extradition de Chrysaphios directement à Théodose.

Edika participe avec ses auxiliaires skires [4] à la campagne en Gaule de 451 et à la bataille de Châlons [5].

Après la mort d’Attila en 453 et la bataille de la Nedao [6] l’année suivante, il s’installe avec son peuple au sud de la région entre le Danube [7] et la Tisza [8].

Il est tué en 469 lors de la défaite de la coalition germanique contre les Ostrogoths [9] près de la Bolia, en Pannonie [10].

Son fils Odoacre se réfugie en Italie par le Norique [11], suivi par les Skires survivants et de nombreux Ruges [12] et Hérules [13].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de István Bóna, Les Huns : le grand empire barbare d’Europe (IVe-Ve siècles), Errance, 2002

Notes

[1] Les Gépides sont un peuple germanique du rameau ostique, proche des Goths, qui était installé en basse Vistule, puis au centre de l’Europe (bassin des Carpates, 269–670) durant le haut Moyen Âge. En 539, les Gépides, qui ont donné leur nom à la Dacie, anciennement Gothie mènent la guerre contre l’Empire d’Orient et s’étendent en Mésie. Vers 550, leur territoire comprend les terres situées entre Dobroudja et Tisza d’ouest en est, et entre Carpates et Danube, du nord au sud

[2] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[3] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[4] Les Skires, Scyres ou Squires étaient un peuple germanique initialement établi dans l’actuelle Mazurie, non loin de la Lituanie moderne. Avec les Bastarnes (confédération celto-germanique), une partie d’entre eux migra vers le sud vers 230 et les deux peuples s’établirent dans la région des bouches du Danube. Après avoir conclu un pacte de paix avec les Romains, les Skires s’installèrent à l’est du domaine des Bastarnes, dans l’actuelle Ukraine, auprès des Ostrogoths.

[5] La bataille des champs Catalauniques de 451 a opposé les forces coalisées, romaines et barbares, menées par le patrice romain Aetius d’une part, et l’armée des Huns, elle aussi composite et emmenée par Attila, d’autre part. Elle a longtemps été localisée aux environs de l’actuelle Châlons-en-Champagne, Duro Catalaunum à l’époque gallo-romaine, d’où provient le nom des « champs Catalauniques », mais cette localisation est l’objet de controverses. La bataille des champs Catalauniques marque l’avancée extrême en Occident des Huns, partis des steppes de la Volga vers 370 et établis en Pannonie (actuelle Hongrie) au début du 5ème siècle. La victoire relative d’Aetius, qui a peut-être bénéficié de sa bonne connaissance du peuple des Huns, écarte Attila de la Gaule, et est confirmée l’année suivante par l’échec de son attaque en Italie. Elle permet de maintenir une partie de la Gaule sous la domination directe de Rome, mais elle conforte aussi les peuples fédérés, notamment les Francs de Mérovée qui obtiennent le gouvernement de la Gaule belgique et les Wisigoths établis en Aquitaine.

[6] La bataille de la Nedao (la Nedava, affluent de la Save), qui a lieu en Pannonie en 454, oppose des Gépides, dirigés par Ardaric, et des Ostrogoths d’une part, aux Huns dirigés par les fils d’Attila d’autre part.

[7] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[8] La Tisza est une rivière d’Europe centrale et un affluent du Danube, deuxième fleuve du continent. Elle est considérée comme l’une des rivières les plus poissonneuses d’Europe. C’est sur les rives de la Tisza que serait mort Attila.

[9] Les Ostrogoths étaient une des deux fractions des Goths, peuple germanique venu des confins de la Baltique et établi au 4ème siècle en Ukraine et en Russie méridionale, au nord de la mer Noire, l’autre fraction étant celle des Wisigoths. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l’Empire romain.

[10] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc. Vers 105 apr. jc, Trajan divise la province en Pannonie supérieure à l’ouest et Pannonie inférieure à l’est. Ces qualificatifs ne sont pas seulement déterminés par le sens du cours du Danube, mais aussi par l’éloignement par rapport à Rome en suivant les itinéraires routiers : le voyageur venant d’Italie rencontre d’abord la Pannonie supérieure, puis la Pannonie inférieure. Le Pannonien Maximien est associé au pouvoir en 285. Les tétrarques réorganisent les provinces pour en améliorer l’administration et la défense : la Pannonie inférieure est divisée en deux : au nord la Valeria, du nom de famille de Dioclétien, avec pour capitale Aquincum ; au sud, la Pannonia Secunda, avec pour capitale Sirmium

[11] Le Norique est un royaume celtique qui s’est constitué au 2ème siècle av. jc. Les Noriques formaient une confédération avec leurs voisins les Taurisques. Par la suite, le Norique est devenu une province de l’Empire romain. Elle était limitée au nord par le Danube, à l’ouest par la Rhétie, à l’est par la Pannonie et au sud par la Dalmatie. Elle correspond approximativement à la Styrie, la Carinthie, la région de Salzbourg, une grande partie de la Basse-Autriche et de la Haute-Autriche, l’extrême est de la Bavière et une partie de la Slovénie.

[12] Les Ruges sont un peuple germanique originaire des rives de la mer Baltique. Émigrés aux marches de l’Empire romain vers le 4ème siècle, ils remontent l’Oder et passent en Silésie, puis, après avoir chassé les Quades en 406, en Moravie. Après l’effondrement de l’empire d’Attila, ils se séparent en deux groupes :
- un premier groupe s’établit en Thrace et entre au service de l’Empire d’Orient (Jordanès, Getica, 266).
- un second groupe, plus important, s’installe dans un territoire difficile à délimiter au nord du Danube entre la Basse-Autriche et la Moravie. Après l’effondrement de l’empire d’Attila en 453, les Ruges vivent sous la pression du royaume ostrogoth de Pannonie. Le roi des Ruges, Flaccithe, se joint alors à la coalition de peuples germaniques dirigée contre les Ostrogoths. La coalition subit une défaite sur la Bolia en 469. Il faut attendre le retrait volontaire des Ostrogoths en 472 pour voir la situation des Ruges s’améliorer. Ils peuvent alors étendre leur influence dans cette région danubienne de la Norique, notamment sous le règne du roi Feva (ou Fewa).

[13] Les Hérules sont un peuple germanique appartenant au groupe ostique, ou groupe des Germains dits « orientaux », issus de Scandinavie, comme les Goths, les Vandales, les Burgondes, et les Gépides entre autres. Peu connus, les Hérules apparaissent comme un peuple mineur mais furent souvent signalés dans les raids gothiques et notamment sur la Mer Noire, où ils se découvrent vite une vocation de pirates. En 267, ils pillent Athènes et mettent ainsi fin à la prestigieuse production sculpturale de la ville. Ils sont mentionnés pour la première fois dans les sources romaines au 3ème siècle lorsqu’en 268 et 269, ils prennent part à une coalition barbare qui réunit les Peucins et les Carpes, petites peuplades germaniques, mais également des Gépides, et surtout des Goths. Au 3ème siècle, un autre peuple germanique, les Lombards, alors établis en Pannonie et qui ne font irruption en Occident qu’en 568, sont alliés ou sont vassaux des Hérules. Au 5ème siècle, ces derniers possèdent un semblant de royaume le long du Danube, bien qu’étant sans doute peu nombreux, c’est probablement de là que part la bande armée dont Odoacre, par ailleurs un des leurs déjà établi en Italie, prend la tête. Ce dernier incendie Pavie, pille Rome et dépose l’empereur Romulus Augustule, se faisant proclamer « Roi d’Italie » en 476.