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L’histoire pour le plaisir

Carlo 1er Tocco

samedi 19 février 2022, par ljallamion

Carlo 1er Tocco (mort en 1429)

Comte de Céphalonie-Duc de Leucade

"Carte de l'Asie Mineure et des Balkans après 1204 ; le despotat d'Épire (1204–1479) est en orange. (source : wiki/Despotat d'Épire)"Seigneur d’origine italienne ayant régné sur les îles ioniennes [1], une partie du Péloponnèse [2] et le despotat d’Épire [3]. Il fut le plus puissant représentant de sa famille.

Fils du comte Léonard Ier Tocco de Céphalonie [4] et de Leucade [5] et de Maddalena de Buondelmonti, la sœur du despote d’Épire Esau de Buondelmonti .

Carlo 1er succéda à son père comme comte de Céphalonie et duc de Leucade en 1376. Il partagea le pouvoir avec son frère Léonard II qui fut investi avec l’île de Zante [6] en apanage en 1399.

Il épousa en 1388 Francesca, la fille cadette du Florentin Nerio 1er Acciaiuoli qui venait de conquérir le Duché d’Athènes [7]. À la mort de ce dernier en 1394, il entra en conflit avec les autres héritiers de Nério à propos de son héritage.

Francesca devait recevoir les villes de Mégare [8] et de Corinthe [9], mais cette dernière avait été promise au despote de Mistra [10], Théodore 1er Paléologue , qui assiégea la ville. Carlo fit alors appel aux Ottomans [11], contre lesquels Théodore venait de se révolter : une armée turque leva le siège et ravagea le Péloponnèse début 1395. Peu après, Carlo s’allia aux Navarrais de la principauté d’Achaïe [12] contre Théodore, mais il dut finalement céder Corinthe après une victoire des Byzantins [13] en 1396.

À partir de 1400, Carlo s’impliqua dans les conflits entre seigneurs albanais qui divisaient l’Épire et l’Étolie [14]-Acarnanie [15], occupant plusieurs forteresses en tant qu’allié d’un des belligérants puis attaquant pour son compte Paul Shpata, seigneur d’Angelokastro en Étolie. Ce dernier fit appel aux Ottomans, mais leur contingent fut battu par les troupes de Carlo vers 1406 sous les murs de Vonitsa et en 1408, Angelokastro était sous le contrôle de Carlo.

En février 1411, son oncle Esau de Buondelmonti mourut à Ioannina [16], les habitants, s’étant révoltés contre la veuve de ce dernier et son fils, appelèrent Tocco à prendre le contrôle de la ville où il arriva en avril.

Néanmoins, il dut affronter l’opposition des seigneurs et clans albanais de la région. Maurice Bova Shpata d’Arta [17] s’allia au clan Zenevisi et leurs troupes remportèrent une victoire sur celles de Carlo en 1412, sans parvenir à prendre Ioannina.

Peu après la mort de Maurice au combat en 1414, Carlo avança sur Arta et obtint sa reddition en 1416. La ville fut confiée à Léonard II, le plus jeune frère de Carlo. Ainsi, les Tocchi contrôlèrent l’ensemble des villes importantes de l’Épire. En 1415, il fut gratifié du titre de despote [18] par l’empereur byzantin Manuel II Paléologue.

Désireux de reprendre pied dans le Péloponnèse, Carlo y envoya des troupes peu après 1402. En 1407 il saccagea Glarenza [19] et conquit l’Élide [20] sur le prince d’Achaïe [21] Centurione II Zaccaria , mais ce dernier le repoussa ensuite. Carlo acheta finalement la ville à un aventurier en 1421. En 1427, il perdit ses possessions dans le Péloponnèse au profit des Byzantins à la suite de la bataille des îles Échinades [22].

Il mourut à Ioannina en juillet 1429. Bien qu’il eut plusieurs fils illégitimes, c’est son neveu Carlo II Tocco le fils de Léonard II qui lui succéda. Sa nièce Théodora Tocco fut la première femme de Constantin XI. La principauté des Tocco fut conquise par les Ottomans entre 1430 et 1480 et reçut le nom de sandjak de Karlieli [23].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carlo I Tocco »

Notes

[1] L’Ionie est une région du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure, entre Phocée et Milet. Elle correspond à la région située dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. Elle emprunte son nom à Ion, ancêtre légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques. Les côtes ioniennes présentent beaucoup d’avantages économiques : de bons abris naturels facilitant l’établissement de ports pour le commerce avec des communications aisées vers l’arrière-pays, un climat agréable, des vallées ouvertes pour la culture des céréales et l’élevage des chevaux, des plateaux pour l’élevage des moutons, des collines pour les arbres fruitiers et les oliviers. Dans l’Antiquité, elle fédérait douze cités grecques, du continent et des îles : Chios, Éphèse, Érythrée, Clazomènes, Colophon, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Halicarnasse les rejoignit après. Brillant foyer de la civilisation hellénique aux 7ème et 6ème siècle av. jc, elle appartient à une ensemble plus vaste appelé « Grèce d’Asie » ou « Grèce de l’Est ».

[2] Le Péloponnèse est une péninsule grecque, qui couvre 21 379 km². Elle a donné son nom à la périphérie du même nom qui couvre une part importante de la péninsule, regroupant cinq des sept nomes modernes qui la divisent. Seuls deux nomes (l’Achaïe et l’Élide) situés au nord-ouest de celle-ci sont rattachés à la périphérie de Grèce-Occidentale.

[3] Le despotat d’Épire est un des États successeurs de l’empire byzantin né après la quatrième croisade en Épire, une région qui s’étend sur la côte adriatique entre le sud de l’Albanie actuelle et le golfe de Corinthe. Le terme de despotat est formé sur celui de despote, qui désigne alors à la cour de Constantinople un membre de la famille impériale. Son équivalent le plus proche est prince ; un despotat serait donc une principauté.

[4] Le Comté palatin de Céphalonie et Zante fut une principauté fondée en 1185 dans les îles Ioniennes qui fit partie jusqu’en 1479 du Royaume de Sicile. D’abord attribuée à Margaritus de Brindisi par Guillaume II de Sicile en remerciement de ses services, elle passa ensuite à la famille des Orsini jusqu’en 1325 puis brièvement aux Angevins jusqu’en 1357, avant de devenir l’apanage de la famille Tocco, laquelle l’utilisa comme tremplin pour sa conquête du despotat d’Épire. Toutefois, devant l’avance des Ottomans, les Tocco durent progressivement abandonner leurs conquêtes continentales et se retirer dans les iles. En 1479 le comté fut divisé : les Vénitiens prirent le contrôle de Zante, alors que les Ottomans occupèrent Céphalonie jusqu’en 1500.

[5] Leucade est une île ionienne (Grèce). L’île fut occupée dès le néolithique. Les Corinthiens ont colonisé l’île au 7ème siècle av. jc et fondèrent une nouvelle ville : Lefkas, la capitale d’aujourd’hui. En 650, ils commencèrent la construction d’un pont pour unir l’île à la Grèce continentale. À cette époque, l’île était composée de plusieurs cités autonomes. L’île de Leucade participa aux Guerres Perses : elle envoya 3 navires et 800 hommes à la bataille de Salamine en 480 av. jc. De 431 à 404 av. jc, Leucade est venue en aide à Corinthe, durant la guerre du Péloponnèse. En 343 av. jc, aux côtés d’Athènes, l’île se battit contre les Macédoniens de Philippe II. Suite à la défaite d’Athènes, Leucade passa sous la domination du Royaume de Macédoine. Elle passa ensuite sous celle de Pyrrhus. En 198 av. jc, Leucade a été envahie par les Romains et elle devint une province romaine de Nicopolis d’Épire.

[6] Zante ou Zakynthos est également appelée Zacynthe. L’île fait partie de l’archipel des îles Ioniennes, elle est une des sept îles de l’Heptanèse avec Corfou, Paxos, Leucade, Ithaque, Céphalonie et Cythère. Zante fut célèbre dès l’Antiquité pour ses sources d’huile de pétrole, exploitées pour le calfatage des bateaux

[7] Le duché d’Athènes était l’un des États des croisés mis en place en Grèce après la quatrième croisade au détriment de l’Empire byzantin. Le duché s’étendait sur l’Attique et la Béotie, mais il est difficile de restituer ses frontières avec précision. L’acropole d’Athènes était le symbole du pouvoir ducal, mais le centre réel du duché était la ville de Thèbes.

[8] Mégare est une ville de la banlieue d’Athènes en Grèce. Située à l’extrémité est de l’isthme de Corinthe, à mi-chemin entre Corinthe et Athènes, elle était connue à l’origine sous le nom de Nisée, d’après le roi éponyme légendaire Nisos. Selon la tradition, la cité est peuplée par les Doriens après que ceux-ci ont été écartés d’Athènes par le sacrifice du roi Codros. Point de passage terrestre entre la Grèce centrale et le Péloponnèse, la cité acquiert rapidement de l’importance. Ses deux ports, l’un sur le golfe Saronique et l’autre sur le golfe de Corinthe, en font un centre commercial de première importance. Entre 730 et 550 av. jc, elle connaît une activité coloniale considérable : elle fonde Astacos, Chalcédoine et Byzance sur le Bosphore ; Héraclée du Pont en Bithynie ; Megara Hyblaea en Sicile. Vers 600 av. jc, elle tombe sous la domination du tyran Théagène ; la tyrannie fut suivie de luttes politiques dont l’écho se trouve peut-être dans les poèmes de Théognis. Elle perd ses territoires à l’ouest au profit de Corinthe, et Salamine au profit d’Athènes (570 av. jc). Peu avant 500 av. jc, elle rejoint la ligue du Péloponnèse et prend une part active aux guerres médiques.

[9] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.

[10] La cité de Mistra ou Mystrás est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au 13ème siècle, près de l’antique Sparte. Elle est aujourd’hui en ruines.

[11] L’Empire ottoman connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane6 ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans entrèrent en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman se transforma en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans mirent fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara. Au début du 17ème siècle, l’Empire comprenait 32 provinces et de nombreux États vassaux.

[12] La principauté d’Achaïe également écrit Achaye ou de Morée est une seigneurie fondée par Guillaume de Champlitte pendant la quatrième croisade (1202/1204). La principauté, s’étendant au départ sur tout le Péloponnèse, est vassale du royaume de Thessalonique jusqu’à la disparition de celui-ci, date à laquelle elle devient la principale puissance franque de la région. La bataille des îles Échinades en 1427 ouvre la voie à sa reconquête par les troupes byzantines. La Chronique de Morée relate la conquête franque et une partie de l’histoire de la principauté.

[13] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[14] L’Étolie est une région de Grèce centrale située au sud de l’Épire et séparée du nord du Péloponnèse par le golfe de Corinthe. Au cours du 4ème siècle av. est formée la ligue étolienne qui renforce l’autonomie et la puissance politique de l’Étolie. L’armée des Étoliens est impliquée dans plusieurs guerres, plusieurs l’opposant à ses voisins d’Acarnanie, d’autres contre des puissances étrangères, comme la guerre lamiaque et les guerres contre la Macédoine.

[15] L’Acarnanie est une région occidentale de la Grèce antique, délimitée au nord par le golfe Ambracique, à l’ouest et au sud-ouest par la mer Ionienne. À l’est, le fleuve Achéloos la sépare de l’Étolie.

[16] Ioannina est la ville la plus importante d’Épire, au Nord-Ouest de la Grèce. C’est le chef-lieu du district régional d’Ioannina, ainsi que la capitale de la périphérie d’Épire, mais aussi celle du diocèse décentralisé d’Épire-Macédoine occidentale.

[17] Árta est une ville d’Épire en Grèce du nord. Elle est située, à 362 km d’Athènes, dans une boucle du fleuve Arachthos. La ville est dominée par sa forteresse du 13ème siècle : le frourion. Ses églises byzantines, dont l’église de la Parigoritissa (Notre-Dame de la Consolation), datant de 1290 font, avec son pont du 17ème siècle, sa réputation touristique.

[18] Le titre de despote apparaît au 12ème siècle dans l’Empire byzantin. Il occupe le sommet de la hiérarchie officielle, juste après celui d’empereur et de coempereur. C’était déjà une épithète indiquant la plus haute noblesse : on le trouve sur les sceaux de sébastokrators et de césars à cette période. Les empereurs peuvent accorder le titre à plusieurs individus simultanément, mais d’abord à leurs fils. Il ne donne toutefois aucune indication sur le droit de succession. Après la quatrième croisade, le démembrement de l’Empire byzantin vit la création de principautés dirigées par un despote : le despotat d’Épire, puis plus tard le despotat de Morée. Après la chute de l’Empire Serbe et la mort du prince Lazar Hrebeljanović 1389, la plus grande partie du territoire serbe pris le nom de Despotat de Serbie.

[19] Glaréntza était un important port de la principauté d’Achaïe (Péloponnèse) pendant la domination franque (13ème siècle/15ème siècle).

[20] L’Élide est une région de la Grèce, située à l’Ouest de la péninsule du Péloponnèse sur la mer Ionienne entre la Messénie et l’Achaïe. À l’époque antique, la capitale de l’Élide était Élis. Le sanctuaire sacré d’Olympie, près de la ville de Pyrgos, se trouvait sur son territoire.

[21] La principauté d’Achaïe également écrit Achaye ou de Morée est une seigneurie fondée par Guillaume de Champlitte pendant la quatrième croisade (1202/1204). La principauté, s’étendant au départ sur tout le Péloponnèse, est vassale du royaume de Thessalonique jusqu’à la disparition de celui-ci, date à laquelle elle devient la principale puissance franque de la région. La bataille des îles Échinades en 1427 ouvre la voie à sa reconquête par les troupes byzantines. La Chronique de Morée relate la conquête franque et une partie de l’histoire de la principauté.

[22] La bataille des îles Échinades se déroule en 1427 à l’ouest des côtes grecques entre la flotte de Carlo 1er Tocco et la marine byzantine. La bataille constitue la dernière victoire byzantine décisive, permettant aux Grecs d’étendre leur despotat de Morée dans le Péloponnèse qu’ils avaient perdu plus de 2 siècles auparavant, lors de la quatrième croisade.

[23] Karlieli, aussi appelé Carliélie, Karli-Eli ou Karlo-Eli est une ancienne province de la Grèce ottomane qui recouvrait à peu près l’actuel nome d’Étolie-Acarnanie.