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Jean 1er de Bourbon-La Marche

vendredi 18 février 2022, par ljallamion

Jean 1er de Bourbon-La Marche (1344-1393)

Comte de la Marche-Comte de Vendôme et de Castres-Pair de France

Membre de la Maison de Bourbon [1], il est l’ancêtre par les mâles du roi Henri IV de France.

Il combat à la bataille de Poitiers [2] où il est fait prisonnier. Libéré, il a eu pour lieutenants Bertrand du Guesclin et le maréchal Arnoul d’Audrehem quand il a commandé les troupes françaises qui ont combattu en Castille [3], entre 1366 et 1369, pour venger la mort de la reine Blanche de Bourbon , épouse du roi de Castille Pierre le Cruel, et soutenir Henri de Trastamare face au roi Pierre.

De retour en France, il conduit une armée royale en Artois [4] contre des Flamands [5], et en Guyenne [6] contre les Anglais. Il s’est signalé à la bataille de Roosebeke [7], en 1382. Il fut de l’expédition de Charles VI en Gueldre [8] et Juliers [9], en 1388, puis de celle en Languedoc [10] en 1391.

À partir de 1372, il administre les comtés de Vendôme [11] et de Castres [12], conjointement avec sa femme qui en est l’héritière. Dans le Vendômois, il fait reconstruire les châteaux de Vendôme [13] et de Lavardin [14].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Dominique Barthélemy, La Société dans le comté de Vendôme : de l’an mil au xive siècle, Paris, Fayard, 1993, (ISBN 2-213-03071-5)

Notes

[1] Le terme maison de Bourbon désigne d’une manière générale la maison capétienne de Bourbon, mais aussi les trois dynasties successives qui possédèrent la seigneurie de Bourbon-l’Archambault puis duché de Bourbon. La maison capétienne de Bourbon-La Marche est une branche de la maison de Bourbon.

[2] La bataille de Poitiers a été livrée au cours de la guerre de Cent Ans le 19 septembre 1356 à Nouaillé-Maupertuis, près de Poitiers en Aquitaine. Le roi de France Jean II le Bon cherche à intercepter l’armée anglaise conduite par Édouard de Woodstock, prince de Galles, qui est en train de mener une chevauchée dévastatrice. Par une tactique irréfléchie, Jean II conduit ses troupes, quoique numériquement très supérieures, au désastre et se fait prendre, ainsi que son fils Philippe et de nombreux membres éminents de la chevalerie française. Les conséquences de la défaite française sont catastrophiques pour la couronne des Valois. Le pays est nominalement dirigé par l’héritier du trône, le dauphin Charles. Celui-ci doit affronter la Grande Jacquerie en 1358, qui conteste les privilèges de la noblesse, celle-ci ayant perdu de son prestige à Poitiers. La première phase de la guerre de Cent Ans s’achève par une indéniable victoire anglaise, qui est confirmée par la signature du traité de Brétigny en 1360.

[3] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[4] Le comté d’Artois est une ancienne province du Nord de la France. Louis VIII, qui mourut le 8 novembre 1226, avait par son testament constitué l’Artois en apanage à son second fils, Robert, encore enfant. Ce ne fut qu’en 1237 que Robert releva de son frère Louis IX la terre d’Artois : Arras, Saint-Omer, Aire, Hesdin, Bapaume, Lens et leurs dépendances. Louis IX avait confirmé les dispositions de son père à cet égard, en ajoutant que Hesdin, Bapaume et Lens, qui formaient le douaire de leur mère Blanche de Castille, ne devaient être remis à Robert qu’à la mort de Blanche ; mais celle-ci survécut à son fils : Robert 1er d’Artois périt à Mansourah en 1250 et la reine ne mourut qu’en 1252. L’Artois passa au fils de Robert 1er, Robert II. En 1297, le comté d’Artois est érigé en comté-pairie. Robert II fut tué à Courtrai en 1302. Le comté est alors disputé entre son petit-fils Robert III et sa fille Mahaut, et la Cour des pairs finit par trancher en faveur de la comtesse Mahaut. Mahaut épousa Othon IV, comte de Bourgogne. Elle mourut en 1329, laissant une fille Jeanne, qui, dès 1315, avait tenu le comté de Bourgogne comme héritage de son frère (Robert l’Enfant) et qui, en Artois, succéda à sa mère, à laquelle elle ne survécut que de quelques mois. Jeanne, mariée au roi Philippe V, en avait eu une fille du même nom qui, en 1318, épousa Eudes IV, duc de Bourgogne, auquel en 1330, à la mort de sa mère, elle fit passer l’Artois et la Franche-Comté. Eudes IV mourut en 1350. Son petit-fils, Philippe de Rouvre fut uni, en 1357, à Marguerite de Male, encore enfant à cette époque et qui se trouva veuve dès 1361. Huit ans plus tard, Marguerite se remariait avec Philippe le Hardi que son père, le roi Jean II, venait d’investir le 6 septembre 1363 du duché de Bourgogne, vacant par le décès de Philippe de Rouvre. Quant à l’Artois et à la Franche-Comté, que ce même Philippe de Rouvre avait tenus de son aïeule Jeanne, femme d’Eudes IV, ils remontèrent à sa grand-tante, Marguerite de France, sœur de Jeanne, fille de Philippe V1. Marguerite de France était veuve alors de Louis de Crécy mort en 1346, et à sa mort, en 1382, ce fut leur fils Louis de Male qui hérita de ces principautés

[5] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[6] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[7] La bataille de Roosebeke, également appelée « bataille du Mont-d’Or », se déroula près du village de Roosebeke, actuellement Westrozebeke en Flandre-Occidentale, le 27 novembre 1382. Elle opposa une troupe de miliciens flamands, commandés par Philippe van Artevelde à l’ost français conduit par le roi Charles VI de France et commandé par le connétable Olivier V de Clisson.

[8] Le comté de Gueldre, devenu à la fin du 12ème siècle duché de Gueldre, est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Au début du 16ème siècle il fut incorporé dans le Cercle de Bourgogne et se trouve actuellement dans les Pays-Bas. Les principales villes sont Arnhem, Nimègue, Zutphen, Venlo, Ruremonde et Tiel ou Thiel.

[9] Le comté de Juliers, devenu au 14ème siècle duché de Juliers (Herzogtum Jülich), est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Au début du 15ème siècle, il fut incorporé dans le Cercle du Bas-Rhin Westphalie. Vers la fin de l’époque carolingienne, le comté de Juliers était administré par des comtes impériaux qui le possédèrent en fief héréditaire à partir du 12ème siècle. Le comté de Juliers fut une dépendance du duché de Basse Lotharingie jusqu’au milieu du 13ème siècle, où le comte Gérard V fut créé prince immédiat de l’Empire. Le comte Guillaume V fut créé margrave en 1336 par l’empereur Louis IV, puis duc en 1356 par l’empereur Charles IV. Son fils Guillaume VI acquit par mariage le duché de Gueldre et son autre fils Gérard VI le duché de Berg. Adolphe hérita en 1423 de toutes ces possessions. Guillaume VIII, dernier descendant de la dynastie, laissa le duché à sa fille Marie, femme de Jean III le pacifique, duc de Clèves. Ce dernier réunit en 1521 les duchés de Clèves, Berg et Juliers.

[10] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges

[11] Le comté de Vendôme est l’héritier du pagus vindocinensis qui était une subdivision de la cité des Carnutes. Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[12] Dans une région marquée par la ligne de partage entre langues romane et germanique, Castres fut le premier nom de Blieskastel, sur la Blies (également appelée Bleuve en langue romane). Le comté de Castres fut donné par l’empereur Othon 1er, en 960 à Adalbéron 1er de Metz, évêque de Metz, qui l’accorda en fief aux comtes de Lunéville puis (fin 12ème siècle) à la Maison de Lorraine ou aux comtes de Deux-Ponts de la famille de Wittelsbach. Les évêques réaffirmèrent plusieurs fois leurs droits sur ce fief, accordé au 13ème siècle aux comtes de Salm, et convoité par les ducs de Lorraine ou les comtes de Sarrebruck.

[13] Vendôme est une commune du Centre Ouest de la France , sous-préfecture du département de Loir-et-Cher. Le premier point fortifié au 11ème siècle est un donjon quadrangulaire situé à la pointe nord-ouest du promontoire rocheux. L’enceinte médiévale, dont les murs sont encore en partie visibles, date du 12ème siècle. La tour de Poitiers, tour maîtresse, domine toujours par sa taille cet ancien dispositif, renforcé au 14ème siècle. Une gravure du château au 17ème siècle permet de visualiser l’ampleur des aménagements commandés par le duc César de Vendôme. Ce dernier fait réaliser une rampe d’accès et une porte d’entrée pour ouvrir le château vers l’extérieur. Des vastes logis construits deux siècles plus tôt, il ne reste que la base des tours qui dominent la rampe.

[14] Le château de Lavardin est un château médiéval situé sur la commune de Lavardin. Construit à partir du début du 11ème siècle par les premiers seigneurs de Lavardin, le château fut vendu au comte de Vendôme vers 1130, dont il devint la principale forteresse à partir de la fin du 12ème siècle. Complètement remanié aux 12ème et 15ème siècles, il fut enlevé aux Ligueurs en 1589, puis démantelé l’année suivante sur ordre d’Henri IV, duc de Vendôme et roi de France.