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L’histoire pour le plaisir

Jacques d’Édesse

mercredi 12 janvier 2022, par ljallamion

Jacques d’Édesse (vers 633-708)

Évêque d’Édesse

Antioche entre le ier et le ve siècle.Né à Aïn-Dibha [1], non loin d’Antioche [2]. Il est l’un des plus éminents écrivains religieux de langue syriaque. Il fut surnommé Mpachqono da-kthové [3] par excellence.

Il naquit au moment de la conquête musulmane de la Syrie [4], membre de l’Église syrienne monophysite dite jacobite [5]. Il étudia au monastère de Kennesrin [6], près du site de Karkemish [7], sur l’Euphrate [8]. C’est l’époque où y enseignait Sévère Sebôkht mort en 667, et il y eut pour condisciple Athanase de Balad futur patriarche Athanase II . Il y apprit notamment le grec et l’exégèse biblique.

Il partit ensuite pour Alexandrie [9] afin d’achever sa formation et y aurait notamment étudié l’œuvre de Jean Philopon. Après son retour en Syrie, il fut nommé évêque d’Édesse [10] ; selon Bar-Hebraeus , il le fut par son ami Athanase de Balad, devenu patriarche en 683 ou 684, mort en 686 ou 687. Apparemment il se montra trop rigide dans l’application du droit canonique, et suscita une levée de boucliers dans le clergé de son diocèse. Il sollicita le soutien du patriarche Julien II, successeur d’Athanase et de ses collègues évêques, mais ils refusèrent d’intervenir. Jacques se rendit alors devant la porte du couvent où résidait le patriarche, et il brûla un exemplaire du code de droit canon.

Abandonnant son diocèse, où il fut remplacé par un certain Habbibh, il se retira au monastère de Kaisum, près de Samosate [11], sur l’Euphrate. Il avait été évêque pendant 3 ou 4 ans.

Quelque temps après, il accepta l’invitation du monastère de Mor Eusébhona, entre Alep [12] et Antioche, et il y enseigna pendant 11 ans la lecture de la version grecque de la Bible. la connaissance du grec s’était perdue dans le clergé syrien de l’époque, bien que les versions syriaques du Nouveau Testament fussent traduites du grec. Mais la haine des Grecs était très vive dans une partie de l’Église jacobite, et il dut finalement quitter Mor Eusébhona pour s’installer au grand monastère voisin de Tell ’Adda ; il y travailla pendant 9 ans à sa révision du texte de l’Ancien Testament.

Il joua un rôle important dans un synode convoqué en 706 par le patriarche Julien II. À la mort de Habbibh, on le rappela à Édesse, où il séjourna pendant 4 mois, avant de repartir à Tell ’Adda retrouver sa bibliothèque et ses disciples. Il y mourut juste après.

Homme d’une grande culture pour son temps, connaissant le syriaque, le grec et un peu d’hébreu, demandant d’ailleurs sur ce point l’assistance de savants juifs qu’il cite souvent, il fut à la fois théologien, philosophe, géographe, naturaliste, historien, grammairien et traducteur. Il correspondit avec de nombreux disciples qui sollicitaient son avis sur des sujets très variés.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jacques d’Édesse/ Portail des chrétiens d’Orient/ Catégories : Écrivain syriaque/ Traducteur syriaque/Traducteur depuis le grec ancien

Notes

[1] la source du loup

[2] Antioche est une ville historique située au bord du fleuve Oronte. C’était la ville de départ de la route de la soie. Après la conquête romaine en -64 par Pompée, elle devient la capitale de la province de Syrie et, loin de s’affaiblir, conserve le surnom de « Couronne de l’Orient ». Sous le règne de Tibère, la ville est étendue vers le nord, reçoit une enceinte unique et son centre de gravité devient une avenue d’environ 30 mètres de largeur comportant 3 200 colonnes, presque parallèle à l’Oronte, séparant le quartier d’Épiphanie du reste de la cité, et offerte par Hérode le Grand. Ce type d’urbanisme est ensuite imité par presque toutes les cités d’Orient. On la connaît aussi sous le nom d’Antioche sur l’Oronte afin de la distinguer des quinze autres Antioche créées par le monarque. Particulièrement bien située, à la charnière des voies conduisant vers l’Anatolie, la Mésopotamie et la Judée, et sur l’Oronte alors navigable, Antioche devient la capitale du royaume séleucide et l’un des principaux centres de diffusion de la culture hellénistique. La ville se pose très tôt en rivale d’Alexandrie.

[3] l’Interprète des livres

[4] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[5] L’Église syriaque orthodoxe est une Église orientale autocéphale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des trois conciles dites aussi « Églises antéchalcédoniennes ». Le chef de l’Église, porte le titre de Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, avec résidence à Damas. Du fait des querelles « christologiques » et des schismes qui s’ensuivirent, le titre de Patriarche d’Antioche se trouve porté également par quatre autres chefs d’Église.

[6] Le monastère syriaque de Kennesrin, parfois nommé monastère de Beith-Aphthonia, est situé en Syrie, près d’Europos (site de Karkemish), à l’Est de l’Euphrate. Le monastère fut fondé par Jean bar Aphthonia vers 530 quand il fut chassé du monastère de Saint-Thomas à Séleucie de Piérie pour son opposition au concile de Chalcédoine Ce monastère devint un foyer de culture grecque et syriaque, où enseigna Sévère Sebôkht, où se formèrent des théologiens, comme Thomas d’Héraclée et Jacques d’Édesse, et d’où sortirent plusieurs patriarches de l’Église non-chalcédonienne d’Antioche. Il fut en activité jusqu’au 13ème siècle.

[7] Karkemish (appelée Europus par les Romains) est une ville antique des empires Mitanni et Hittite située à la frontière de la Turquie et de la Syrie actuelles. Durant l’Antiquité, la ville commandait le principal point de traversée de l’Euphrate. Cette situation a dû largement contribuer à son importance historique et stratégique. Elle fut le théâtre d’une importante bataille mentionnée dans la Bible entre les Babyloniens et les Égyptiens.

[8] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[9] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[10] Édesse était la capitale de l’Osroène, un petit État d’abord indépendant de 132 av. jc à 216 ap. jc, devenu province romaine en 214, puis incorporé au diocèse d’Orient. Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. C’est, dans l’histoire du christianisme, le premier roi chrétien. À la suite de cette conversion, le christianisme syriaque se développa autour d’Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier celui de la colline, le Torâ d-Ourhoï. En 216, l’empereur Romain Caracalla s’empara définitivement du petit royaume, qui devint une province romaine. En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr Ier occupa brièvement Édesse puis l’abandonna du fait de l’arrivée du roi de Palmyre Odenath II venu défendre la ville. Celui-ci, allié de l’empereur romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient. À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens, chassés de Perse par les Sassanides.

[11] Samsat, en Turquie

[12] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman