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Abd al-Rahman III dit An-Nâsirb

mardi 21 décembre 2021, par ljallamion

Abd al-Rahman III dit An-Nâsirb (891-961)

Émir puis calife omeyyade de Cordoue

Prince omeyyade [1] mort avant son grand-père Abd Allah ben Muhammad et fils de Muhammad et de Muzna , une concubine d’origine chrétienne, il succède à son aïeul comme émir omeyyade de Cordoue [2] en 912.

Il reconstitue un État unifié dès 917 et, se considérant le représentant de l’orthodoxie musulmane, décide alors de s’affranchir définitivement de l’autorité politique et religieuse de Bagdad [3], en s’attribuant les titres de calife en 929. Son fils Al-Hakam II lui succède.

Orphelin dès sa jeunesse, Abd al-Rahman est élevé par son aïeul jusqu’à son accession au trône.

L’intronisation du nouvel émir, alors âgé de 21 ans, est bien acceptée et aucune contestation ne se fait entendre. Bien que poursuivant l’œuvre de pacification de son prédécesseur, il change radicalement de politique et souhaite se montrer plus ferme vis-à-vis des gouverneurs rebelles. Contrairement à Abd Allah qui se satisfaisait d’un tribut annuel face aux gouverneurs de province dissidents, Abd al-Rahman prévient qu’à présent, en cas de rébellion il n’hésitera pas reconquérir les terres perdues et à punir durement les meneurs. En contrepartie il annonce qu’il pardonnerait à toute personne qui se soumettrait à son autorité. Bien qu’en apparence terrifiante cette proposition est plutôt bien accueillie ; les années de guerre durant le règne d’Abd Allah ont épuisés les Andalous, les antagonismes nationaux se sont éteints avec la mort de leurs instigateurs et les nouvelles générations n’aspirent qu’à retrouver la paix.

En 913, la ville de Jaén [4] qui est sortie de l’autorité du sultan depuis plus de 20 ans est reprise, les autres forteresses se rendent sans difficulté. Rapidement les provinces d’Elvira [5] et de Jaén sont pacifiées et les regards se tournent dès lors vers les régions du centre de la péninsule, moins imprégnées par la religion musulmane et plus farouches. Le comportement d’Abd al-Rahman III, qui se montre équitable aussi bien envers les musulmans qu’envers les chrétiens qui déposaient les armes, l’aide dans sa reconquête et prouve sa volonté de pacifier le pays tout entier. Cependant, comme il l’a promis, il est intraitable avec ceux qui lui résistent. La forteresse de Tolox [6] en fera l’amère expérience puisqu’une partie de sa population est exécutée, en réponse aux longs mois de siège qu’Abd al-Rahman a dû mener. Séville [7] et la famille d’Ibrahim banu Hadjadj qui avait proclamé l’indépendance se rendent le 20 septembre 913. Abd al-Rahman reprend Carmona [8] en 914 mais en 915 une terrible famine frappe Cordoue [9], ce qui l’oblige à interrompre ses campagnes. Ce contretemps n’empêche pas toutefois la pacification de la région que ses prédécesseurs craignaient et dont sont issus les plus farouches opposants au sultan, comme Ibn Marwan .

Ces victoires impressionnent les ennemis du sultan qui déposent les armes les uns après les autres sans combattre. La pacification du pays et la destruction des poches de résistance va durer près de 10 ans. Le dernier défi d’Abd al-Rahman est la ville de Tolède [10], qui résiste farouchement à l’autorité du sultan depuis plus de 24 ans et qui n’est toujours pas décidée à déposer les armes. Furieux, Abd al-Rahman rassemble une grande armée qui siège dès le mois de juin 930, mais les chefs de la cité comprenant qu’ils ne pourraient s’opposer, fuient et laissent la cité sans dirigeants. Abd al-Rahman, comprenant que le siège risque de durer longtemps, bâtit une cité près de Tolède pour son armée. Affamés et délaissés par le roi de León [11], les habitants capitulent finalement. Abd al-Rahman est parvenu en quelques années à soumettre l’ensemble du pays et éliminer toutes les poches de résistance qui avaient si longtemps menacé l’émirat.

La victoire d’Abd al-Rahman n’est pas sans conséquence puisque celui-ci, dans sa volonté d’unir le pays, met au même plan les différentes ethnies de la société, ce qui déplaît à la noblesse arabe qui voit ses pouvoirs réduits, mais qui satisfait les Wisigoths [12] qui voient là le fruit de leur longue résistance.

Sur le plan international, l’émirat est tout aussi menacé. Au nord par le royaume de Léon et au sud par un royaume d’obédience chiite [13], le califat fatimide [14]. En 914, le roi de León Ordoño II prend les armes contre Abd al-Rahman et saccage le territoire de Mérida [15], puis prend la forteresse d’Alanje après en avoir massacré sa population et accumulé ses richesses. Abd al-Rahman comprenant qu’il avait là une occasion de montrer sa valeur décide de riposter, malgré le fait que le district de Mérida n’ait pas encore été pacifié.

En 916 le sultan envoie son commandant Ibn Abi-Abda piller la région. En 917, une nouvelle tentative est soldée par un échec et Ibn Abi-Abda y trouve la mort. Abd al-Rahman souhaite laver l’affront mais il est menacé au sud par les Fatimides et souhaite donc, dans un premier temps ne pas s’exposer tant que le pays n’est pas pacifié et que le royaume de León n’est pas défait.

Il n’hésite pas en sous-main à soutenir les princes arabes d’Afrique du Nord qui avaient le même ennemi que lui. Les plans d’Abd al-Rahman s’accélèrent en 918, lorsque Ordono et son allié, Sanche de Navarre ravagent les environs de Nájera [16] et de Tudèle [17]. Pour les arrêter, Abd al-Rahman confie le commandement de son armée au hâdjib [18] Badr et encourage son peuple à le soutenir afin de laver l’humiliation des défaites de l’année précédente. Le 7 juillet 918, l’armée musulmane part de Cordoue et les 13 et 15 août les deux armées s’affrontent près d’un lieu nommé Mutonia où Abd al-Rahman remporte une victoire éclatante et venge la mort d’Abi-Abda un an plus tôt.

Ordono défait, Abd al-Rahman prend la route d’Osma [19] en juin 920 qu’il capture sans effusion de sang grâce à une ruse. Après avoir pillé la ville, Abd al-Rahman se lance vers San Esteban de Gormaz [20] qu’il conquiert sans difficultés encore une fois puis vers Clunia [21] qui a été désertée par la population, mais aussi par les armées espagnoles. Face à cette série de succès, Abd al-Rahman entreprend d’attaquer Sanche 1er de Navarre sur ses propres terres, ce dernier préférant s’enfuir dans les montagnes après un court combat.

Cette retraite forcée aurait pu être avantageuse pour les armées chrétiennes qui cachées dans les forêts pouvaient attaquer l’armée d’Abd al-Rahman, mais ayant fait l’erreur de redescendre et d’attaquer l’armée musulmane en face à face, Sanche et ses hommes subissent une terrible défaite. Plusieurs de ses chefs sont capturés et la forteresse de Muez [22], où près d’un millier de ses soldats se sont cachés, est capturée et détruite. Cette victoire considérable permet à Abd al-Rahman de récolter de grandes richesses notamment en vivres mais aussi de récompenser généreusement les soldats des frontières nord de l’émirat qui autrefois étaient continuellement en lutte contre le sultan.

Après trois mois d’absence, Abd al-Rahman rentre à Cordoue victorieux mais cette paix est d’une courte durée, Ordono lance une nouvelle razzia en territoire musulman dès 921 et vers 923 il prend Nájera, tandis que son allié Sanche de Navarre capture Viguera [23] et y massacre les familles arabes d’al-Andalous les plus illustres.

Furieux, Abd al-Rahman n’attend pas la saison habituelle pour les combats et lance une campagne dès le mois d’avril 924 et atteint le territoire navarrais dès le 10 juillet. Le souvenir de sa précédente campagne inspirait une telle peur dans ces contrées, que plusieurs forteresses sont abandonnées sans combats.

Il passe par Cárcar, Peralta, Falces et Carcastillo puis se dirige vers la capitale de Navarre, Pampelune [24]. Sanche tente bien de l’arrêter mais à chaque fois il est repoussé si bien qu’Abd al-Rahman arrive rapidement à Pampelune, qui est vidée de ses habitants. La ville est pillée et ses maisons détruites, quant à Sanche, il en ressort humilié et son pouvoir réduit.

Du côté de Léon, le risque s’éloignait aussi ; Ordono II mort, ses fils se disputaient le pouvoir au prix d’une longue et meurtrière guerre fratricide qui verra en 929 la mort de Sanche, puis après une paix relative, la reprise des combats 2 ans plus tard. Abd al-Rahmane se garde bien de s’en mêler, laissant ses ennemis s’entretuer. Profitant de l’accalmie, il écrase les foyers d’insurrection à l’intérieur de son pays et souhaite hisser l’émirat au premier rang européen en bâtissant un nouvel État sur les fondations de l’émirat.

Depuis la chute des Omeyyades [25] à Damas [26], les émirs d’al-Andalous ont laissé aux Abbassides [27] de Bagdad [28] le titre de calife [29], se contentant jusque-là de celui de sultan, d’émir [30] ou de fils des califes. Mais à présent Abd al-Rahman souhaite faire changer la situation.

Les Abbassides, bien que souverains d’un gigantesque empire, ne dirigeaient pas plus loin que la région autour de Bagdad, les gouverneurs de province s’étant rendus quasiment indépendants vis-à-vis de leur calife. Plus aucune raison n’empêche les Omeyyades de reprendre la qualification qui était la leur 2 siècles auparavant, d’autant plus qu’avec le titre de calife, Abd al-Rahman est conscient du respect qu’il allait acquérir auprès des peuplades africaines. C’est chose faite dès le 16 janvier 929 lorsqu’il ordonne qu’on lui attribue le titre de calife, de commandeur des croyants et de défenseur de la foi an-nâcir lidîni’llâh.

Dans le même temps, Abd al-Rahmane continue de soutenir les chefs d’Afrique du Nord dans leur guerre contre les Fatimides et notamment avec Mohamed ibn-Khazer, chef de la tribu berbère de Maghrâwa [31]. Cette alliance permet à Mohamed ibn-Khazer d’expulser les Fatimides du Maghreb central [32] et leur inflige de lourdes pertes humaines, permettant par conséquent au califat d’Abd al-Rahman de desserrer l’étau au sud.

Au nord la situation change aussi rapidement. Après quasiment une décennie de guerre civile, le royaume de Léon parvient enfin à désigner un chef dénommé Ramire II . Belliqueux et brave, Ramire nourrit une profonde haine contre les musulmans, ce qui oblige de nouveau Abd al-Rahmane à se préoccuper de cette région qu’il avait délaissée.

La première campagne de Ramire consiste à reprendre Tolède mais malgré un échec il parvient à prendre Madrid [33]. En 933, informé par Ferdinand González que l’armée califale menace Osma, il se met en route et parvient à vaincre l’armée musulmane mais l’année suivante Abd al-Rahman prend sa revanche et rase Burgos [34], la capitale castillane, de même qu’un grand nombre de forteresses mais la trahison de Mohamed ibn-Hâchim, gouverneur de Saragosse [35], complique la tâche. Ce dernier conclut un traité avec Ramire et conquiert certaines forteresses du calife. Le danger qui s’était dissipé grâce aux victoires d’Abd al-Rahmane est de nouveau pesant au nord mais grâce à la fidélité de plusieurs de ses généraux, Abd al-Rahmane parvient à dompter la rébellion.

Sur le plan intérieur, Abd al-Rahman, qui à présent se fait appeler calife, est convaincu qu’en octroyant trop de pouvoirs à la noblesse il renforce son esprit frondeur. Par conséquent Abd al-Rahmane concentre tous les pouvoirs (depuis 932 il n’a ni hadjib, ni Premier ministre) et tous les postes qu’il délègue sont attribués à des hommes de basse condition et notamment aux sujets slaves dont le nombre est multiplié par 5 sous son règne. Cette politique ne manque pas de provoquer la colère des grands du califat. En nommant Najda, un slave, comme général en chef des armées, il franchit les limites que la noblesse arabe pouvait accepter mais la guerre civile au sein des États chrétiens facilite la tâche d’Abd al-Rahman et lui permet d’infliger de sévères défaites aux armées de Castille et de León. Son médecin personnel et proche conseiller Hasdaï ibn-Shaprut est juif.

L’année 939 est le tournant puisqu’il subit, à la Bataille de Simancas [36], une terrible et humiliante défaite. En effet, les troupes chrétiennes coalisées des rois de León Ramire II et de Pampelune García II et celles du calife Abd al-Rahman III s’affrontent, sous les murailles de la cité de Simancas, proche de Valladolid [37], sur la frontière séparant le califat de Cordoue du royaume de León. L’issue de cette bataille, favorables aux armées chrétiennes, leur donne le contrôle des territoires du Duero [38]. Abd al-Rahman laisse 84 000 de ses soldats sur le terrain, et doit abandonner son Coran sacré et doré dans son camp enlevé par les armées chrétiennes, coran que le roi chrétien lui rendra magnanimement un peu plus tard. Abd al-Rahman ne se relèvera pas vraiment de ce désastre militaire, qu’une autre défaite, celle de Talavera [39], parachèvera un peu plus tard.

En Afrique, la situation semble tout aussi favorable. La région dominée par les chiites fatimides voit surgir un chef berbère charismatique dénommé Abou-Yézid de la tribu d’Iforen [40] qui se fixe le but d’unir les tribus africaines. En 944, il reprend même Kairouan [41] et expulse les chiites à l’est où ils choisiront une nouvelle capitale, le Caire [42]. Abou-Yézid va plus loin, il reconnaît Abd al-Rahman comme chef spirituel des peuples d’Afrique du Nord mais quelques années plus tard la situation se renverse au profit des Fatimides.

À la fin de sa vie, Abd al-Rahman III laisse son fils al-Hakam II prendre les grandes décisions tout en se concentrant sur sa lutte contre les Fatimides mais en 957 Ordoño III décède et Sanche 1er de León , son successeur, renie les traités de paix avec les musulmans et relance la guerre.

Le nouveau roi de León contrarie les projets d’Abd al-Rahman qui est obligé d’envoyer Ahmad ibn-Yila, gouverneur de Tolède, et dont la victoire bien qu’éclatante est une maigre consolation pour le calife qui ne voulait pas de cette guerre inattendue. La situation empire même pour Sanche qui, à la suite d’un coup d’État, est chassé du trône et qui sur les conseils de sa grand-mère Toda de Navarre , tante du calife, est contraint de demander l’aide du calife de Cordoue. Abd al-Rahman accepte d’aider son vieil ennemi en échange de la cession d’une dizaine de forteresses.

Quelque temps après, l’armée musulmane accompagnée de Sanche marche contre le royaume de Léon et, grâce aux médecins d’Abd al-Rahman, il avait même perdu son embonpoint qui lui valait de nombreuses moqueries. Zamora [43] est rapidement prise, en avril 959 l’autorité de Sanche est reconnue dans une grande partie du royaume et en 960, Ordoño IV s’enfuit dans les Asturies [44] et laisse la capitale de León.

À la même période, Abd al-Rahman déjà âgé de près de 70 ans tombe gravement malade et meurt le 16 octobre 961 après 49 ans de règne. De tous les gouverneurs d’al-Andalus, Abd al-Rahman est celui qui a le plus contribué à la puissance du pays. À son arrivée sur le trône, le pays est divisé, en proie à l’anarchie et aux mains des nobles.

En 936, Abd al-Rahman construisit en l’honneur de son épouse Zahra le palais de Madinat Al-Zahra [45] autour d’une ville nouvelle.

Durant 25 ans, 10 000 ouvriers s’attelaient à sa construction. Afin d’attirer la population, on promettait à toute personne venant s’y installer, une prime de 400 dinars, ce qui ne manqua pas de faire venir une foule d’habitants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Adeline Rucquoi, « La Croix et le Croissant », Le Figaro Histoire, no 36 - L’Espagne musulmane d’Al-Andalus à la Reconquista,‎ février-mars 2018, p. 76-85 (ISSN 2259-2733)

Notes

[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[2] Le Califat omeyyade de Cordoue est un État d’Ibérie musulmane gouverné par la dynastie des Omeyyades de Cordoue et qui dominait aussi une partie de l’Afrique du Nord. Succédant à l’Émirat de Cordoue (756-929) avec toujours Cordoue comme capitale, il a duré jusqu’en 1031. La période, caractérisée par une expansion du commerce et de la culture, a vu la construction de chefs-d’œuvre de l’architecture d’Al-Andalus. En janvier 929, l’Émir de Cordoue Abd-ar-Rahman III s’est proclamé calife de Cordoue.

[3] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[4] Jaén est une ville espagnole ainsi qu’un municipio, capitale de la province du même nom au nord-est de l’Andalousie. La ville de Jaén se dresse au pied de la Colline Sainte-Catherine (Cerro Santa Catalina), et reste très marquée par l’urbanisme médiéval : placettes et ruelles au tracé irrégulier s’adaptant au caractère fortement pentu du site définissent l’aspect du centre historique. La cité est d’ailleurs dominée par la silhouette de la forteresse médiévale bâtie au sommet de la colline. Jaén se situe par ailleurs au sein d’une région aux terres fertiles, traversées par le fleuve Guadalquivir. Vers le sud et le sud-est se trouvent la Sierra de Jaén et le mont Jabalcuz qui enserrent la ville. Au nord de la ville s’étend la vallée du Guadalbullón, rivière qui passe à proximité de la ville.

[5] Grenade est une ville espagnole, capitale de la province de Grenade au sud-est de l’Andalousie. Elle est située au pied de la Sierra Nevada, au confluent de trois rivières, le Beiro, le Darro et le Genil et fut la capitale du dernier royaume musulman de la péninsule ibérique.

[6] Tolox est une commune de la province de Malaga dans la communauté autonome d’Andalousie en Espagne

[7] Séville est une ville du sud de l’Espagne, capitale de la province de Séville et de la communauté autonome d’Andalousie.

[8] Carmona est une commune située dans la province de Séville de la communauté autonome d’Andalousie en Espagne. Cette ville édifiée par les Carthaginois s’est d’abord développée à l’époque d’Al-Andalus puis s’est enrichie grâce au commerce avec les Amériques. Très florissante sous les Mores, elle leur fut enlevée en 1247.

[9] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.

[10] Tolède est une ville qui se trouve dans le centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle qui ravagèrent un Empire romain d’Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l’an 409. À partir du milieu du 6ème siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths, devenus les nouveaux maîtres d’une grande partie de la péninsule. Au début du 8ème siècle, lors de la conquête musulmane de l’Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant arabe Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete en 711. Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade, puis de l’Émirat de Cordoue (755–929), et enfin du Califat de Cordoue. Le 25 mai 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans.

[11] Le royaume de León, une des 15 grandes anciennes divisions de l’Espagne et du Portugal, fut un des royaumes médiévaux de la Péninsule Ibérique, successeur du royaume des Asturies, qui eut un rôle dans la Reconquista et la formation des royaumes chrétiens successifs de l’occident péninsulaire.

[12] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[13] Le chiisme duodécimain désigne le groupe des chiites qui croient dans l’existence des douze imams. 90 % des chiites sont duodécimains et ils sont majoritaires parmi les écoles de la pensée chiite. Ils sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Irak, et constituent la communauté musulmane majoritaire au Liban.

[14] Les Fatimides (également appelés Obeydides ou Banu Ubayd depuis le manifeste de Bagdad ont formé une dynastie califale arabe chiite ismaélienne d’ascendance alide qui régna, depuis l’Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171), sur un empire qui englobait une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète de l’islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. L’établissement de leur califat débute au Maghreb, grâce à l’appui des Berbères Kutama, grande tribu qui était établie à l’est de l’actuelle Algérie qui vont renverser le pouvoir local aghlabide. Après un intermède en Ifriqiya, ils finiront par s’établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable.

[15] Mérida, en estrémègne Méria, est une ville espagnole, capitale de l’Estrémadure. Merida est située au centre de la région d’Estrémadure, au sud-ouest de l’Espagne, à une altitude de 217 m, au confluent de la rivière Albarregas avec le fleuve Guadiana. Au 5ème siècle, Mérida a souffert des incursions des barbares (Vandales, Alains et Suèves, puis Wisigoths) qui ont envahi l’Hispanie en 409. En 448, le roi suève Rechila meurt à Mérida. Plus tard, la ville deviendra brièvement la capitale du royaume wisigoth d’Espagne et le roi Agila 1er y sera assassiné en 555. Mérida sera supplantée peu après par Tolède, sous le règne du roi Athanagild, mais conservera une certaine importance jusqu’à la chute du royaume wisigothique au début du 8ème siècle.

[16] Nájera, ou Naiara en basque, est une commune située dans le Nord de l’Espagne, dans la Communauté autonome de La Rioja. C’est aussi le chef-lieu de la commune ainsi que de la Comarque de Nájera. Entre les 8ème et 10ème siècles Nájera fit partie des domaines du clan des Banu Qasi, des nobles wisigoths convertis à l’Islam. Depuis le début du 10ème siècle, Nájera est mentionnée dans les chroniques sur les luttes continues entre les maures et les chrétiens. Les arabes lui ont donné le nom de Náxara (« lieu entre les rochers ») son rio Naila, appelée Naxarilla. Les arabes y avaient construit deux châteaux aux extrémités des éperons ouest et sud.

[17] Tudela est une ville et commune espagnole de la Communauté forale de Navarre.

[18] Le Hâdjib ou hâjib est une charge politique de certaines cours du monde arabe. Bien que la nature exacte de la charge varie selon les régions et les époques, elle est souvent traduite par chambellan.

[19] Osma est une commune ou une contrée appartenant à la municipalité de Valdegovía dans la province d’Alava, située dans la Communauté autonome basque en Espagne.

[20] San Esteban de Gormaz est une commune espagnole située dans la province de Soria dans la communauté autonome de Castille-et-León.

[21] La Colonia Clunia Sulpicia est une ville romaine située entre les communes de Coruña del Conde et Peñalba de Castro, au sud de la Province de Burgos (Espagne). Il s’agit de l’une des villes les plus importantes du nord de l’Hispanie et la capitale d’un conventus juridici de la Tarraconaise à partir du 1er siècle av. jc. Après la réforme de Dioclétien concernant la province Gallaecia, la cité dirige le Conventus Cluniensis. Au cours du 3ème siècle, la ville commence à décliner et est quasiment abandonnée à l’époque wisigothique

[22] Muez est une ville espagnole et un conseil de la Communauté Forale de Navarre appartenant à la municipalité de Guesálaz. Elle est située à Merindad de Estella, dans la région orientale d’Estella

[23] Viguera est une commune de la communauté autonome de La Rioja, en Espagne.

[24] Pampelune en français, Pamplona en castillan, Iruña ou encore Iruñea en basque, est une ville et une commune de la communauté forale de Navarre en Espagne. C’est la capitale de la Navarre. Elle se situe à 440 m d’altitude. Le royaume de Pampelune, constitué en 905, fut le noyau de celui de Navarre.

[25] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[26] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[27] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[28] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[29] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[30] Émir est un titre de noblesse utilisé dans le monde musulman. En arabe, amīr est celui qui donne des ordres, mot lui-même dérivé du verbe āmara (commander).

[31] Les Maghraouas ou Imgharen sont une tribu berbère médiévale zénète originaire des Aurès au Maghreb central (Algérie). De nombreuses tribus zénètes du Maroc à la Libye sont issues des Maghraouas.

[32] aujourd’hui la région entre Alger et Oran

[33] Madrid est la capitale et la plus grande ville d’Espagne. Située dans la partie centrale du royaume, elle est également la capitale et la ville la plus peuplée de la Communauté de Madrid. En tant que capitale d’État, elle abrite la plupart des institutions politiques du pays, dont la résidence royale, le siège du gouvernement et le Parlement. Fondée par l’émir arabe Muhammad 1er vers la fin du 9ème siècle, Madrid remplit le rôle d’une forteresse protégeant Tolède, l’antique capitale wisigothe. En 1047, le roi Ferdinand 1er de Castille entre dans Madrid, mais jugeant le lieu peu intéressant, il l’échange contre un tribut au roi de Tolède. Madrid appartient définitivement au royaume de Castille quand Alphonse VI prend la ville de Tolède en 1085.

[34] Burgos est une ville du nord de l’Espagne, chef-lieu de la comarca de l’Alfoz de Burgos, dans la Communauté autonome de Castille-et-León, capitale de la province de Burgos. Elle est traversée par la rivière Arlanzón, qui appartient au bassin du Duero. Burgos fut choisie comme capitale du royaume unifié de Castille et León en 1037, titre qu’elle céda à Valladolid en 1492, au moment de la chute de Grenade.

[35] Saragosse est une ville espagnole, capitale de la province du même nom et de l’Aragon. Saragosse est située sur l’Èbre à mi-chemin entre Madrid et Barcelone, environ 300 kilomètres de chacune d’elles, et à 340 kilomètres de Valence. Un important traité fut signé à Saragosse (traité de Saragosse) en 1529 entre Espagnols et Portugais pour le partage des découvertes du Nouveau Monde.

[36] La bataille de Simancas voit s’affronter, en 939, les troupes chrétiennes coalisées des rois de León Ramire II et de Pampelune García II et celles du calife Abd al-Rahman III, sous les murailles de la cité de Simancas, proche de Valladolid, sur la frontière séparant le califat de Cordoue du royaume de León. L’issue de cette bataille, favorable aux armées chrétiennes, leur donne le contrôle des territoires du Duero.

[37] Valladolid est une municipalité et une ville espagnole située dans le quart nord-ouest de la péninsule ibérique, capitale de la province de Valladolid et le siège des tribunaux et du Conseil de la communauté autonome de Castilla y Leon.

[38] Le Douro est un fleuve qui prend sa source en Espagne à 2 160 m d’altitude, dans la sierra de Urbión appartenant à la cordillère Ibérique. Il serpente à travers la Meseta pendant 612 km. Puis sur 122 km, il marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal dans une région accidentée, sa pente s’accentue et son lit se creuse entre de hautes parois granitiques. En aval de Barca de Alva, il devient complètement portugais sur les 206 derniers km de son cours et devient navigable avant de se jeter dans l’océan Atlantique à Porto.

[39] Talavera de la Reina est une commune d’Espagne de la province de Tolède dans la communauté autonome de Castille-La Manche.

[40] Les Ifrenides ou Ifrénides, Banou Ifren ou Aït Ifren, sont une ancienne confédération berbère, descendants de la grande branche des Zénètes originaire de la région des Aurès au Maghreb central (Algérie). Lors de la conquête musulmane du Maghreb, ils s’allièrent à la reine Kahina. Au 8ème siècle, ils se mobilisent autour du dogme kharidjite pour se révolter contre les Fatimides. Ensuite, ils créent une dynastie au 10ème siècle. Yala Ibn Mohamed en fondant la ville de Ifren, actuellement appelée Frenda (Wilaya de Tiaret, en Algérie) s’est attribué une ascendance d’homme pieux de la tribu pour s’asseoir un pouvoir institutionnel. Au 10ème siècle, ils s’associent aux Omeyyades de Cordoue pour combattre les Fatimides. Ils sont vaincus par les Fatimides et ensuite par les Almoravides.

[41] Kairouan, dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Elle est souvent considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam. Jusqu’au 11ème siècle, la ville a été un important centre islamique de l’Afrique du Nord musulmane, l’Ifriqiya. Avec sa médina et ses marchés organisés par corporations à la mode orientale, ses mosquées et autres édifices religieux

[42] Le Caire est la capitale et la plus grande ville d’Égypte. C’est la plus grande ville du Moyen-Orient et la seconde d’Afrique derrière Lagos. Les Fatimides et leur troupes composées de Berbères kotamas d’Algérie fondent le noyau urbain actuel, alors nommé Al-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur la route des épices entre l’Europe et l’Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d’habitants, ce qui en faisait déjà l’une des plus grandes villes du monde arabe.

[43] Zamora est une ville d’Espagne, capitale de la province de Zamora, en communauté autonome de Castille-et-León. Elle est située au Nord-Est à 80 km du Portugal, elle est traversée par le fleuve Douro d’Est en Ouest.

[44] La principauté des Asturies est une communauté autonome uniprovinciale d’Espagne. Au 10ème siècle, après la mort d’Ordoño II en 924, la monarchie asturienne laisse place au royaume de León. C’est à la suite de la rébellion du fils d’Henri II de Trastamare que s’est établie la Principauté des Asturies. S’il y eut plusieurs tentatives d’indépendance, les plus connues furent celles du comte Gonzalo Peláez ou de la reine Urraca (l’Asturienne), qui malgré des victoires importantes, furent mises en échec par les troupes castillanes. Les rois de Castille considérant les nobles asturiens comme peu loyaux, décident de déclarer tout le territoire des Asturies comme de « realengo », c’est-à-dire, soumis directement à l’autorité du roi. Apparaît alors en 1388 le titre de Prince des Asturies, à l’imitation du Dauphiné français et de la Principauté de Galles, pour mieux en assurer le contrôle.

[45] Madinat al-Zahra est le vestige d’une vaste ville palatiale créée par le calife Omeyyade Abd-ar-Rahman III al-Nasir. Construite à partir de 936 elle est située à huit kilomètres de la périphérie ouest de Cordoue en Espagne dans la région de la Sierra Morena. La ville est alors la capitale d’al-Andalus, car le cœur de l’administration et du gouvernement est situé dans ses murs. La ville est construite principalement pour des raisons politico-idéologiques peu après la transformation de l’émirat de Cordoue en califat en 929, transformation qui implique une rupture politique avec Bagdad. La ville est ravagée au tout début de la Guerre civile en al-Andalus en 1010. Complètement détruite elle est abandonnée.