Ermenilda ou Eormenhild, Ermengild
dimanche 24 octobre 2021, par lucien jallamion
Ermenilda ou Eormenhild, Ermengild (morte vers 700)
Princesse et religieuse anglo-saxonne
Eormenhild est l’une des 2 filles du roi Eorcenberht de Kent et de Seaxburh.
Elle épouse le roi de Mercie [1] Wulfhere et lui donne un fils, Cenred, et une fille, Werburh .
Après la mort de son époux, en 675, Eormenhild entre dans les ordres et se retire dans le monastère fondé par sa mère à Minster [2], sur l’île de Sheppey [3]. Lorsque sa mère quitte Sheppey pour l’abbaye d’Ely [4], Eormenhild lui succède à la tête du monastère.
Elle se rend par la suite à son tour à Ely, où elle succède à nouveau à sa mère comme abbesse. Elle meurt aux alentours de l’an 700. Inhumée à Ely. Sa fille Werburh devient abbesse d’Ely après elle.
Toutes les informations sur Eormenhild proviennent de sources rédigées bien après sa mort. Seule une copie d’une charte du roi Wihtred de Kent la mentionne de son vivant, en 699. Elle n’est pas mentionnée par Bède le Vénérable dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais [5], contrairement à sa sœur Eorcengota
P.-S.
Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Mary Dockray-Miller, Motherhood and Mothering in Anglo-Saxon England, St. Martin’s Press, 2000 (ISBN 0-312-22721-3).
Notes
[1] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.
[2] L’abbaye de Minster se situe au cœur du village de Minster. C’est à Ebbsfleet, à quelques milles de Minster que saint Augustin, envoyé par le pape Grégoire le Grand, débarqua en 597 pour commencer sa mission auprès des Anglo-Saxons. Quelques années après son arrivée sur les rives de Thanet, le christianisme s’est répandu dans le sud de l’Angleterre, et la vie monastique a commencé à s’épanouir. L’abbaye de Minster fut l’une des premières fondations monastiques. Minster était une fondation royale ; Sa fondatrice et première abbesse était Ermenburga ou Domneva, une arrière petite-fille du roi Ethelbert de Kent. Deux de ses jeunes frères avaient été assassinés à la suite d’un conflit politique à la cour de leur cousin Egbert, le roi du Kent. Au lieu de réclamer l’argent du sang habituel ou « Wergild » pour le meurtre de ses frères, Domneva demanda au roi repentant pour un terrain sur lequel elle pouvait construire une maison de prière.
[3] L’île de Sheppey est une île de l’estuaire de la Tamise, sur la côte Nord du Kent, à environ 61 km à l’est du centre de Londres.
[4] L’Ile d’Ely est la région historique qui entoure la ville d’Ely. La région se trouve actuellement dans le Cambridgeshire en Angleterre mais constituait un comté à elle seule pendant longtemps.
[5] L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais (Historia ecclesiastica gentis Anglorum en latin) est un ouvrage de Bède le Vénérable écrit vers 731. Comme son titre le suggère, il s’agit d’une histoire de l’Angleterre qui s’intéresse tout particulièrement à sa christianisation.