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Guillaume 1er de Ponthieu dit Guillaume Talvas

jeudi 9 septembre 2021, par ljallamion

Guillaume 1er de Ponthieu dit Guillaume Talvas (mort en 1171)

Comte de Ponthieu de 1110 à 112-Sire d’Alençon et de Sées (sous le nom de Guillaume III) de 1119 à 1171

Carte du comté de Ponthieu et de ses alentours en 1180.Fils de Robert II de Bellême, sire d’Alençon [1], vicomte d’Hiémois [2], seigneur de Bellême [3] et comte de Shrewsbury [4], et d’ Agnès de Ponthieu .

Son père était un noble anglo-normand qui, bien que fidèle de Guillaume le Conquérant, chercha à devenir indépendant à la mort de ce dernier et se révolta fréquemment contre les fils de Guillaume. Henri 1er Beauclerc finit par lui confisquer ses terres anglaises en 1102 et par l’emprisonner en 1112.

Robert de Bellême s’était montré cruel avec sa femme, au point que celle-ci s’enfuit, se réfugia à la cour de Blois, puis s’installa dans le Ponthieu [5]. Elle y mourut entre 1106 et 1110 et Guillaume Talvas devint comte de Ponthieu. En 1119, Henri Beauclerc rend à Guillaume Talvas une partie des domaines confisqués à son père.

Pour se consacrer à ses affaires normandes, Guillaume confie le Ponthieu à son fils Guy II en 1126. Dans le conflit qui oppose Henri d’Angleterre à Geoffroy Plantagenêt, comte d’Anjou [6], il choisit le comte d’Anjou, et Henri lui prend les châteaux d’Alençon et d’Argentan [7].

Il profite de la mort du roi Henri 1er pour reprendre Alençon. La mort du roi annonce une guerre de succession entre Mathilde, fille du roi et épouse de Geoffroy Plantagenêt, et Étienne de Blois, neveu du roi. Alors que la plupart des seigneurs voisins se rallient à Étienne, Guillaume reste fidèle à Geoffroy et à Mathilde, et il doit se défendre contre Rotrou du Perche et Richard de l’Aigle.

En 1147, il suit le roi Louis VII le Jeune lors de la deuxième croisade [8]. À son retour, un litige l’oppose à Henri II Plantagenêt, le nouveau comte d’Anjou et duc de Normandie [9], et ce dernier lui reprend Alençon. Pour se venger, Guillaume dévaste la zone située entre le Perche [10] et la Normandie.

Après avoir fondé plusieurs établissements religieux, dont l’abbaye de Perseigne [11], Guillaume Talvas meurt le 29 juin 1171.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des seigneurs de Bellême/ France Balade

Notes

[1] La première maison des comtes d’Alençon descend des seigneurs de Bellême. En 1268, Alençon fut donnée en apanage à Pierre, fils de Louis IX puis en 1293, à Charles, comte de Valois, frère de Philippe le Bel. Une troisième maison des chefs d’Alençon fut issue de Charles II, second fils du comte de Valois, tué à la bataille de Crécy en 1346. Le comté d’Alençon fut élevé au statut de duché en 1414.

[2] Le comté d’Hiémois ou pagus Oximensis en latin est un comté médiéval normand, ayant pour capitale Exmes dans l’Orne. Ses limites restent incertaines. Situé entre Caen et Alençon, il occupait une partie des départements actuels du Calvados et de l’Orne et englobait les villes d’Argentan, de Falaise et de Sées.

[3] La seigneurie de Bellême est le domaine possédé par la famille de Bellême du 10ème siècle à l’an 1113. Située aux confins du duché de Normandie et du comté du Maine, elle s’étalait à son apogée du Passais à l’ouest au Saosnois à l’est en passant par la campagne d’Alençon et une partie du Perche. Outre sa capitale, Bellême, ses villes principales étaient Sées, Alençon et Domfront.

[4] Shrewsbury est une ville britannique, située dans le Shropshire en Angleterre, aux abords du Pays de Galles (son nom gallois est Amwythig). Elle portait le nom anglo-normand de Salopesberie. Shrewsbury est située dans un méandre de la Severn, son centre-ville historique entourant une colline au sommet de laquelle trône le château de Shrewsbury. Shrewsbury fut fondée, vers le 5ème siècle, par les réfugiés romains, à proximité de la cité de Viroconium (Wroxeter). Vers la fin du 8ème siècle, les Saxons ont donné à la ville le nom de Scrobbesbyrig duquel provient l’actuel nom Shrewsbury.

[5] Le comté de Ponthieu est un ancien pays de France dont la capitale était Abbeville et la principale place-forte Montreuil. À l’époque du Duc Guillaume, le comté était borné par l’Artois à l’orient, la Normandie à l’occident, y compris le pays de Caux et le comté d’Eu. Au midi, se trouvaient le bailliage et le pays d’Amiens et le Boulonnois au septentrion (avant 960, par démembrement du comté de Flandre).

[6] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[7] Argentan est une commune française, située dans le département de l’Orne en Normandie, traversée par l’Orne. La ville connaît un essor progressif jusqu’au début du Moyen Âge. Après l’arrivée des Vikings sur les côtes franques et lors de la formation d’un État normand à partir de 911, la ville de l’ancienne Neustrie est intégrée à la Normandie. Selon certains écrits, la ville d’Argentan aurait été donnée à un lieutenant de Rolf le Marcheur en échange de sa fidélité. La ville devient vite prospère, mais subit de plein fouet les conséquences de la rivalité permanente qui oppose les rois de France aux rois d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans : elle est plusieurs fois occupée et détruite. Argentan devient siège du comte Pierre II d’Alençon avant que celui-ci devienne l’un des otages envoyés en 1360 en Angleterre en échange du roi Jean II le Bon, fait prisonnier en 1356 à la bataille de Poitiers.

[8] La deuxième croisade commença en 1147 après avoir été lancée en décembre 1145 par le pape Eugène III à la suite de la chute d’Édesse en 1144. Elle s’acheva en 1149 par un échec total pour les croisés, qui rentrèrent en Europe sans avoir remporté de victoire militaire en Orient.

[9] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.

[10] Le comté du Perche est issu de l’union de deux seigneuries : celle de Mortagne-au-Perche, et celle de Nogent-le-Rotrou. Les seigneurs de Mortagne furent parfois qualifiés de comtes, mais pas de manière systématique. Ce fut le comte Geoffroy de Mortagne qui adopta le titre de comte du Perche, à la fin du XIIe siècle. À la mort de l’évêque Guillaume du Perche, en 1226, le comté fut réuni à la Couronne. Plus tard il fut donné en apanage à des princes du sang.

[11] L’abbaye de Perseigne est une ancienne abbaye cistercienne, fondée en 1145, dont il ne reste que quelques pans de murs, située dans le nord de la Sarthe, aux portes de la forêt de Perseigne, du Parc naturel régional Normandie-Maine, sur la commune de Neufchâtel-en-Saosnois. Sur le plan matériel, la fondation était d’importance moyenne au sein de l’ordre cistercien. Elle a organisé son temporel aux 12ème et 13ème siècles au moyen d’un réseau de granges qui a pu être reconstitué par prospection archéologique. Deux bâtiments agricoles ont laissé des vestiges significatifs