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Le 14 octobre 1806 : bataille de Iéna

dimanche 22 août 2021, par ljallamion

Le 14 octobre 1806 : bataille de Iéna

Avant-propos : Après la défaite des Austro-russes à Austerlitz*, L’Angleterre encourage la Prusse à entrer dans une nouvelle coalition, le roi de Prusse se méfie de cet armée française qui n’arrête pas de remporter victoires sur victoires depuis 15 ans, mais la Reine le pousse à entrer en guerre contre la France, celui-ci commet l’erreur d’écouter sa femme, et déclare la guerre à Napoléon.

Les armées prussiennes déjà battues à Trippstadt et Platzberg en 1794, ne sont pas de taille à affronter l’armée française, elles seront de nouveau battues par les français aux bataille de Iéna et de Auerstadt en 1806, les russes essaieront en vain de sauver la Prusse mais ils seront battu à Friedland en 1807, la Prusse y perdra pendant 6 ans son indépendance.

L’armée prussienne se composait de 120 000 soldats prussiens et de 30 000 soldats saxons, en tout 150 000 soldats . L’armée française se composait de 180 000 combattants.


Le 14 octobre 1806, les Prussiens sont battus à Iéna et Auerstaedt , en Saxe, par les armées napoléoniennes.

Après son illustre victoire à Austerlitz sur les armées austro-russes et l’élimination de l’Autriche, Napoléon 1er avait engagé des négociations avec l’Angleterre et la Russie tout en caressant l’espoir de s’entendre avec la Prusse sur un partage d’influence en Allemagne.

Comme les philosophes français du siècle précédent, l’empereur croyait aux vertus de la monarchie prussienne. Il feignait d’ignorer les discours anti-français encouragés par la reine Louise de Mecklembourg-Strelitz , épouse de Frédéric-Guillaume III de Hohenzollern .

Sur les marches de l’ambassade de France à Berlin, les officiers prussiens se plaisaient à aiguiser leur sabre en guise de provocation.

Presque un an après l’éclatante victoire d’Austerlitz, Napoléon a très peur que la Prusse s’engage dans la guerre. Le problème est que ce pays a une très bonne armée, beaucoup mieux encadrée que les armées autrichienne et russe. Cette crainte se concrétise malheureusement, et poussé par son épouse Louise de Prusse, le Roi allemand décrète le réarmement. Partout en Prusse des jeunes gens s’enrôlent, les industries tournent à plein régime. En deux semaines à peine, l’armée est prête, toute fraîche et déterminée. Napoléon réagit et place ses armées à tous les points stratégiques de l’Allemagne ; à Mayence [1], à Ulm [2], à Francfort [3], les français placent leur campement et sont prêts à la contre-offensive.

Le 26 août 1806, ayant formé une quatrième coalition avec la Russie et l’Angleterre, le gouvernement de Berlin lance un ultimatum à Napoléon, exigeant un retour de ses troupes au-delà du Rhin.

De Bayreuth [4], l’empereur s’engage en Saxe avec 135.000 hommes en direction de Berlin.

Face à lui, 3 armées prussiennes : 60.000 hommes sous le commandement de Frédéric-Guillaume III et du vieux duc de Brunswick Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick-Wolfenbüttel , 50.000 Saxons et Prussiens sous le commandement du prince de Hohenlohe Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen , enfin 30.000 hommes sous celui de Ernst von Rüchel .

Brunswick et le prince de Hohenlohe regroupent leurs 2 armées à Weimar [5] pour attaquer les Français sur le flanc.

Mais Napoléon ayant dépêché ses maréchaux Ney au sud et Davout au nord, l’armée prussienne se scinde en deux : le prince de Hohenlohe reste à Weimar tandis que le roi et le duc de Brunswick tentent de gagner Leipzig [6] par le nord.

Le 7 octobre, le Roi de Prusse envoie un ultimatum à l’Empereur, le sommant de quitter la Prusse et l’ensemble des Etats allemands de la future "Confédération du Rhin". Napoléon refuse, l’affrontement est inéluctable...

Le 13 octobre, les français se dirigent vers la Saale [7], et le maréchal Lannes met en déroute l’avant-garde allemande, dirigée par le prince Louis-Ferdinand de Prusse qui sera tué au cours de la bataille. Au nord, Davout détruit la moitié de l’armée prussienne à Auerstäedt. Mais Napoléon, maintenant posté à Iéna, ne l’apprendra que le soir du 14 octobre, après la victoire de Iéna. Celle-ci débuta à 7 heures du matin. Soult, sur la droite, avec sa puissante artillerie, va pilonner les postions prussiennes les obligeant à se replier. Ney se poste en avant-garde et contient les contre-offensives allemandes. Face à lui, le général prussien Hohenlohe, visionnaire militaire de son temps, sait que ses hommes n’ont pas été entraîné, et que la bataille va sûrement être perdue. Messembach, son ami général, le rejoint au moment où la situation devient critique.

Les prussiens se positionnent sur le plateau d’Iéna, qui est jugé imprenable. Mais le fantastique coup d’oeil de Napoléon va changer le reste de la bataille. Il observe un vaste champs de raisins bordant tout le plateau. Il décide de faire passer ses hommes et le matériel à cet endroit ; les maréchaux approuvent cette directive, car les vignes cachent les français montant la colline. Oui mais voilà, les canons n’avancent plus dans leur ascension, la pente devient trop raide. L’Empereur joue le tout pour le tout, il décide de lancer l’assaut sans l’aide de l’artillerie. Celui-ci débute à 6 heures du matin, sur des prussiens ébahis et mal réveillés. La victoire est totale, et les derniers régiments qui tentaient de s’enfuir sont pilonnés par l’artillerie ayant finalement réussie à gravir les derniers mètres pendant la bataille.

Le même jour se conclut cette campagne de Saxe : tandis qu’à Iéna, Napoléon écrase l’armée du prince de Hohenlohe, à Auerstaedt, Davout affronte avec 28.000 hommes seulement l’armée du roi de Prusse et du duc de Brunswick.

Ce dernier est mortellement blessé d’un coup de fusil aux yeux et le roi ordonne la retraite sans attendre. C’en est fini de la résistance prussienne. Napoléon 1er entre à Berlin en triomphateur le 27 octobre 1806. Seule la Russie lui résiste encore sur le continent.

La bataille d’Iéna a entraîné la capitulation prussienne et engendré le terrible duel : France-Russie

Notes

[1] Mayence fut, de 1619 à 1918, une forteresse et une ville de garnison. La présence des militaires et les fortifications étendues ont fortement marqué la vie des citoyens mayençais. En raison de sa position stratégiquement favorable, Mayence a joué un grand rôle dans le passé : d’un côté à l’autre de la frontière, on l’appelait le boulevard de la France ou das Bollwerk Deutschlands. La citadelle, une place forte érigée vers l’an 1619, fut transformée au cours des siècles en une véritable forteresse par les archevêques de Mayence. En particulier, Mayence fut successivement forteresse fédérale puis forteresse impériale. Plusieurs casernes et ouvrages de fortification subsistent encore aujourd’hui en ville. De nombreux noms de rue renvoient au passé de ville-forteresse. La citadelle de Mayence, principal vestige de la forteresse, est considérée comme un des édifices historiques importants de la métropole rhénane.

[2] Ulm est une ville du Bade-Wurtemberg, dans le sud de l’Allemagne, dont la plus grande partie se trouve sur la rive gauche du Danube. Riche d’histoire et de traditions, ancienne cité impériale libre, elle est aujourd’hui un important centre économique grâce à une forte activité industrielle. Importante ville universitaire, avec une université et une Hochschule, Ulm est aussi mondialement connue pour la flèche de sa cathédrale qui est la plus haute du monde.

[3] Francfort-sur-le-Main est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort malgré le risque de confusion avec la ville de Francfort-sur-l’Oder. Située sur le Main, la ville est la cinquième ville d’Allemagne par sa population et la plus grande du Land de Hesse. La ville occupe une position centrale en Europe. Elle est distante de 393 km de Munich, 399 km de Bruxelles, 444 km d’Amsterdam, 415 km de Zurich, 582 km de Paris. Les villes situées près de Francfort sont Wiesbaden, Mayence, Darmstadt, Offenbach et Hanau. À partir de 855 les empereurs germaniques y sont nommés avant d’être couronnés à Aix-la-Chapelle.

[4] Bayreuth est une ville d’Allemagne, située dans une région boisée du nord de la Bavière, la Franconie. Elle est la capitale de la Haute-Franconie, un des sept districts qui forment la Bavière.

[5] Weimar est une ville d’Allemagne, traversée par l’Ilm. Elle se situe dans le land de Thuringe. Weimar acquit son statut de ville en 1253. À partir de 1572, elle a été la capitale du duché de Saxe-Weimar, puis du grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, et ce, jusqu’en 1918.

[6] Leipzig est une ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. En 1409 est fondée l’université de Leipzig, l’Alma Mater Lipsiensis (la mère nourricière lipsienne), une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1497, l’empereur Maximilien 1er étend les privilèges des (désormais trois) marchés annuels, en en faisant des foires impériales ; concrètement, aucune ville dans un rayon d’environ 115 km n’a le droit d’organiser des foires. Fortes de ce droit, les trois foires de Leipzig se développent considérablement jusqu’à devenir les plus importantes d’Allemagne au 18ème siècle devançant celles de Francfort-sur-le-Main. Il s’agit des foires du Nouvel An, de Pâques, et de la Saint-Michel. Au 18ème siècle, constituant une véritable plateforme commerciale où s’échangent des marchandises de l’Europe occidentale, centrale, et orientale, de l’Empire russe et même de la Perse (par l’intermédiaire des marchands juifs de la Pologne-Lituanie).

[7] La Saale ou Saale saxonne, autrefois dénommée Saale de Thuringe, est une rivière allemande traversant la Bavière, la Thuringe et la Saxe-Anhalt. Avec une longueur de 413 km, elle est le deuxième plus long affluent de l’Elbe après la Moldau (mais le plus long sur le territoire allemand), et son débit (115 m3/s) est l’un des plus élevés de ce bassin versant avec la Havel et la Moldau. Entre sa source et la confluence, la Saale draine un bassin de 24 100 km².