Il fut célèbre pour sa politique de paix parmi les Viêts [1], qui a encouragé les mariages entre les immigrants chinois et les autochtones viêts.
En 219 av. notre ère, Qin Shi Huàng a envoyé 500 000 soldats, commandés par Tù Sui et Zhà o Tuo, à une conquête des terres "viêt" au sud des Cinq arêtes. Dans la même année, les armées de la dynastie Qin [2] ont conquis les terres qui deviendront le Guangdong [3]. En 214 av. notre ère, les armée de la dynastie Qin ont conquis complètement les terres viêts. Cependant, Tú Suī fut tué pendant la conquête de Xī Ōu [4], avant la victoire finale. Dans le but de poursuivre la conquête, Qín Shi Huáng a nommé Rén Xiāo pour remplacer Tú Suī.
Après la conquête, Qin Shi Huàng a établi trois nouvelles commanderies [5] aux territoires annexées : Nànhài, Guilin et Xiàng. Rén Xiào fut nommé gouverneur militaire de la commanderie de Nànhài. La commanderie de Nànhài fut divisée en quatre métropoles : Bóluó [6], Lóngchuān [7], Pānyú et Jiēyáng [8]. Zhào Tuó fut nommé maire de Lóngchuān à cause de sa position stratégique importante sur les plans militaire et géographique.
Zhào Tuó demanda à Qin Shi Huang de faire migrer 500 000 Chinois afin de peupler les nouvelles commanderies.
En 209 av. notre ère, la tyrannie de Qin Èr Shi a déclenché le soulèvement de Chén Shèng et Wù Guàng [9], suivi par la Guerre Chu-Han [10] entre Liù Bàng et Xiàng Yù. Les guerres dans la plaine centrale ont semé des désordres. Cependant, les Cinq arêtes apportaient une protection aux trois commanderies contre les guerres.
En 208 av. notre ère, Rén Xiào tomba gravement malade. Avant sa mort, Rén convoqua Zhào Tuo pour lui dire que la commanderie de Nànhài, protégée par les Cinq arêtes et ayant accès à la Mer méridionale, avait le potentiel pour devenir un pays indépendant.
Rén rédigea un décret installant Zhào comme gouverneur militaire par intérim. Après la mort de Rén, Zhào ordonna immédiatement à tous les soldats sous son commandement de se fortifier et de se protéger contre des attaques possibles des militants de la plaine centrale. Zhào a aussi fait assassiner les fonctionnaires nommés par la dynastie de Qin pour les remplacer avec ses propres hommes de main.
En 206 av. notre ère, après l’effondrement de la dynastie de Qin, Zhào Tuó a commencé une guerre afin d’annexer les commanderies de Guìlín et de Xiàng.
En 204 av. notre ère, après l’annexion des deux commanderies, Zhào fonda le royaume du Nanyue [11], avec pour capitale Pānyú, et se proclama Roi Martial de Nanyue.
En 202 av. notre ère, Liù Bàng a adopté le titre d’Empereur après avoir éliminer les autres seigneurs de guerre, y compris Xiàng Yù. Ensuite, Liù a nommé Wù Rui le nouveau roi féodal des trois commanderies. À l’été de 196 av. notre ère, Liù a nommé Lù Jià un envoyé spécial au Nanyue dans l’espoir de convaincre Zhào Tuo de se soumettre à l’autorité de la dynastie Han. Lù Jià a loué la force de la dynastie Han et a mis Zhào Tuo en garde contre les risque que le Nanyue fut simplement incapable de se défendre contre les armées de la dynastie Han.
Il a menacé également de tuer les parents plus ou moins proches de Zhào Tuó, qui vivaient toujours dans les territoires de la dynastie Han, et de détruire leurs cimetières ancestraux, avant de contraindre les viêts à destituer Zhào Tuó lui-même.
Après de telles menaces, Zhào Tuó a décidé d’accepter le sceau, que Liú Bāng lui accorda, et de se soumettre à l’autorité de la dynastie Han. Le Nanyue est devenu ensuite un vassal de fait de la dynastie Han et Liú Bāng a reconnu Zhào Tuó comme le dirigeant des trois commanderies. Des relations commerciales furent établies à la frontière entre le Nanyue et la dynastie de Han, via son royaume semi-autonome de Changsha [12].
Après le mort de Liù Bàng en 195 av. notre ère, l’impératrice douairière, Lù Zhi, est devenu la dirigeante de fait de la dynastie Han. Lù Zhi a interdit le commerce du fer et de certains animaux enntre le Nanyue et les territoires entre la pleine centrale et le Nanyue. Zhào Tuo soupçonnait que Lù était après préparer une attaque contre Nanyue et que leurs armées pouvaient envahir le Nanyue en provenance de Changsha.
Zhào Tuo lança une attaque préventive contre Changsha et les armées du Nanyue réussissent à annexer quelques cités de Changsha. Les armées de la dynastie Han, commandées par Zhōu Zào, furent envoyées vers le sud. Cependant, beaucoup de ses soldats tombèrent malades car ils n’étaient pas habitués au climat chaud et humide du sud et les armées ne pouvaient pas pénétrer les Cinq arêtes.
Après le mort de Lù Zhi en 180 av. notre ère, la dynastie Han termina l’attaque contre le Nanyue. Zhào Tuo se proclama l’Empereur Martial de Nanyue et décréta que le Nanyue ne serai plus un vassal de la dynastie Han.
En 179 av. jc, Liú Héng monta sur le trône comme l’empereur de la dynastie Han. Après le couronnement, Liú Héng ordonna à ses fonctionnaires de retourner à Zhèngdìng [13], où les cimetières ancestraux de Zhào Tuó se trouvaient, d’y installer une garnison pour protéger la ville et de faire régulièrement des offrandes aux ancêtres de Zhào.
Son premier ministre, Chén Ping, suggéra d’envoyer Lù Jià, que Zhào Tuo connaissait, à Nanyue pour le deuxième fois. Lù Jià retourna donc à Pànyù et remis une lettre de l’empereur à Zhào Tuo. La lettre soulignait que c’étaient les politiques de l’impératrice Lù Zhi qui avaient provoqué l’hostilité marquant les relations entre Nanyue et la dynastie Han et les souffrances des citoyens vivant à proximité de la frontière.
Zhào Tuó a décidé de se soumettre à nouveau à la dynastie Han et d’abandonner son titre d’empereur pour reprendre celui de roi. Dès lors, Nanyue est redevenu officiellement un vassal de la dynastie Han. Cependant, la plupart de ces changements furent superficiels et Zhào Tuó continua à s’appeler empereur dans tout le Nanyue, jusqu’à la fin de son règne.
Zhào Tuó est mort en 137 av. notre ère. Son corps est enseveli à Pānyú. Quand Zhào Tuó mourut, il fut déjà plus que centenaire et tous ses fils étaient morts. C’est, son petit-fils Zhào Mò qui hérita du trône.