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Hygeberht

vendredi 28 mai 2021, par ljallamion

Hygeberht

Évêque de Lichfield à partir de 779

Hygeberht est élevé au rang d’archevêque en 787 en accord avec le souhait du roi Offa de Mercie, qui cherche vraisemblablement à réduire l’autorité de l’archevêque de Cantorbéry [1] sur son royaume. Malgré les réticences du chapitre de Cantorbéry à reconnaître la nouvelle situation, c’est Hygeberht qui sacre l’archevêque Æthelhard en 793.

Après la mort d’Offa, en 796, son successeur Cenwulf s’efforce de rétablir la situation antérieure. Il obtient gain de cause au concile de Clofesho [2], en 803, qui décide le retour de Lichfield [3] au rang de simple évêché. Mais Hygeberht n’occupe déjà plus ce poste à cette date : il abdique entre 799 et 801, et c’est en tant qu’abbé qu’il assiste à ce concile. C’est là sa dernière apparition dans les sources.

Les origines de Hygeberht sont inconnues, mais ses liens étroits avec le royaume de Mercie suggèrent que c’est là qu’il est né. En 779, il assiste à un concile en Mercie [4] où il est qualifié d’electus praesul [5]. 2 ans plus tard, en 781, il apparaît comme témoin sur une charte d’Offa de Mercie concernant une église de Worcester [6]

En 787, le concile de Chelsea permet à Offa d’obtenir la création d’un archevêché sur le sol de son royaume, centré sur le diocèse de Lichfield, dont le titulaire, Hygeberht, devient ainsi archevêque. Ce dernier, qui assiste au concile, en signe pourtant le compte-rendu en tant qu’évêque. Il n’existe aucune trace du rôle qu’il a pu jouer dans ces événements ou dans les délibérations du concile.

La création d’un archevêché mercien est peut-être envisagée dès 786 à la cour d’Offa. Dans une lettre au pape, son successeur indirect sur le trône de Mercie, Cenwulf, indique qu’il détestait l’archevêque de Cantorbéry Jænberht et le peuple du royaume de Kent [7] où se trouve la ville de Cantorbéry [8].

En 788, Hygeberht se rend à Rome pour recevoir le pallium [9], symbole de l’autorité archiépiscopale, des mains du pape Adrien 1er.

Malgré l’élévation de Hygeberht, Jænberht conserve la primauté, ayant été élu avant lui. On ignore comment il a réagi à la division de son archiépiscopat. La communauté monastique de la cathédrale de Cantorbéry ne semble quant à elle jamais avoir reconnu l’élévation de Hygeberht : la seule charte d’Offa postérieure au concile de Chelsea où il continue à être appelé évêque concerne des terres dans le Kent oriental, et le style d’écriture de la charte suggère qu’elle a été rédigée au scriptorium [10] de Cantorbéry. À la mort de Jænberht, en 792, c’est pourtant Hygeberht qui sacre son successeur Æthelhard, le 21 juillet 793, après qu’Offa s’est enquis de la procédure à suivre auprès d’Alcuin d’York. Hygeberht est dès lors considéré comme le prélat le plus important du sud de l’Angleterre : son nom figure avant celui d’Æthelhard dans toutes les chartes où ils apparaissent ensemble.

Durant l’archiépiscopat de Hygeberht, des synodes communs aux provinces de Lichfield et Cantorbéry sont tenus, présidés par les deux archevêques. Ces assemblées sont techniquement irrégulières, puisque la procédure canonique veut que chaque province archiépiscopale organise ses synodes. Les raisons d’être de ces synodes communs sont incertaines : il peut aussi bien s’agir d’un désir d’Offa de dominer entièrement les affaires ecclésiastiques du sud de l’Angleterre que d’une volonté des archevêques de Cantorbéry de conserver une certaine mainmise sur les affaires de Lichfield.

Offa meurt en juillet 796, et son fils Ecgfrith le suit dans la tombe quelques mois plus tard. C’est un parent lointain, Cenwulf, qui lui succède sur le trône. Peu après son avènement, le nouveau roi envisage de remplacer les deux archevêchés par un seul, basé à Londres, ce qui correspondrait selon lui aux souhaits originaux du pape Grégoire le Grand. Cenwulf envoie des messagers au pape Léon III en 797 et en 798 pour suggérer la création d’un archevêché de Londres qui serait offert à Æthelhard. Ces messagers rendent le pape Adrien 1er responsable des problèmes rencontrés avec l’archevêché de Lichfield.

Ces critiques déplaisent à Léon III, qui rejette l’idée de Cenwulf. En 801, le roi de Mercie écrase une rébellion dans le Kent, ce qui lui permet d’asseoir son autorité sur Cantorbéry et de contrôler l’archevêché. Finalement, en 802, Léon III admet que la décision prise par Adrien 1er était invalide et basée sur une présentation déformée des faits par Offa. Cantorbéry redevient l’unique archevêché du sud de l’Angleterre, décision annoncée par Æthelhard au concile de Clofesho en 803.

Hygeberht abandonne sa charge à une date inconnue avant que Lichfield ne redevienne un évêché. Il est encore qualifié d’archevêque en 799, mais certains éléments laissent à penser qu’il ne contrôle déjà plus autant d’évêques suffragants qu’avant. Son successeur Aldwulf est qualifié de simple évêque à sa première apparition dans les sources, qui correspond à un concile tenu en 801.

Hygeberht est mentionné pour la dernière fois lors du concile de 803, en qualité ni d’archevêque, ni d’évêque, mais d’abbé d’un monastère non précisé. La date de sa mort est inconnue.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hygeberht »

Notes

[1] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[2] Plusieurs conciles ou synodes se sont tenus à Clofesho ou Clovesho, une localité non identifiée d’Angleterre, aux 8ème et 9ème siècles. Quatre conciles sont attestés dans les années 790 et deux dans les années 800. Parmi eux, le plus important est celui de 803, présidé par l’archevêque AEthelhard, qui annule la création d’un troisième archevêché à Lichfield à la demande du roi Cenwulf. Les derniers conciles attestés ont lieu en 824 et 825, sous l’égide de l’archevêque Wulfred et du roi Beornwulf

[3] Cet évêché est à l’origine celui du royaume anglo-saxon de Mercie et du peuple des Angles du Milieu. Ces derniers constituent un diocèse séparé à partir de 737, avec son siège à Leicester. ’évêché de Lichfield est brièvement élevé au rang d’archevêché à l’époque de l’évêque Hygeberht, à la demande du puissant roi Offa de Mercie.

[4] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.

[5] évêque élu

[6] Worcester ville d’Angleterre (Royaume-Uni), chef-lieu du comté du Worcestershire.

[7] Le Kent est un royaume anglo-saxon fondé au 5ème siècle par les Jutes dans le sud-est de l’Angleterre. Il correspond approximativement au territoire occupé par le peuple celtique des Cantiaci avant la conquête romaine, et à l’actuel comté de Kent. C’est le premier royaume anglo-saxon converti au christianisme, et il atteint son apogée au début du 7ème siècle sous le roi Æthelberht.

[8] C’est l’une des villes les plus anciennes du pays. C’est l’ancienne capitale du royaume de Kent. Saint Augustin de Cantorbéry convertit la ville, ainsi que le roi Æthelbert et en fait pour lui un siège épiscopal en 597. La ville devient rapidement le siège de l’archevêque primat d’Angleterre.

[9] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[10] Le mot scriptorium est un mot latin dérivé du verbe scribere qui signifie « écrire ». Ce nom désigne l’atelier dans lequel les moines copistes réalisaient des livres copiés manuellement, avant l’introduction de l’imprimerie en Occident.