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Sebastianus (magister peditum) dit Sébastien

mardi 9 mars 2021, par ljallamion

Sebastianus (magister peditum) dit Sébastien (mort le 9 août 378) Général romain

est mentionné comme le Dux [1] Aegypti [2]. Il soutint Georges de Cappadoce et ses partisans ariens [3] contre Athanase d’Alexandrie, expulsant les partisans d’Athanase des églises d’Alexandrie [4] le 24 décembre 358.

De 363 à 378, Sébastien a servi comme Comes rei militaris [5], sous l’empereur Julien. Accompagnant l’empereur dans la guerre contre l’Empire sassanide [6], Julien donna à Sébastien un commandement conjoint avec Procope de 30000 hommes pour tenir initialement le Tigre [7] et si possible, de rejoindre le roi Arsace II d’Arménie et de marcher vers le sud, pour atteindre l’armée de Julien en Assyrie [8].

De retour avec l’armée vaincue après la mort de Julien, il accompagna probablement Valentinien 1er dans les provinces de l’ouest en 364. En 368, alors qu’il commandait les armées illyrienne [9] et italienne, il fut convoqué par Valentinien pour aider à la campagne contre les Alamans [10]. Puis en 375, Sébastien fut envoyé par Valentinien pour aider le Magister peditum [11] Merobaud à mener des raids contre les Quades [12].

Lorsque la nouvelle de la mort de l’empereur parvint à Merobaud, il envoya Sébastien, qui n’était pas au courant de la mort de Valentinien, dans une affectation éloignée pour s’assurer que Sébastien ne pouvait pas utiliser sa popularité auprès des troupes pour interférer avec les plans de succession de Merobaud, atténuant le risque que Sébastien pourrait éventuellement être élevé par les troupes au rang d’Auguste.

En 378, soit par sa propre volonté, soit à la suite d’intrigues des eunuques [13] de la cour impériale, Sébastien démissionna et se rendit à la cour de Valens à Constantinople [14]. Là, l’empereur lui demanda de l’aider dans la guerre gothique [15], le nommant au poste de Magister peditum dans la foulée.

Rassemblant une troupe d’infanterie et de cavalerie, sous la direction de Sébastien, les Romains ravagèrent une partie de l’initiative en menant une campagne de type semi-guérilla contre les Goths [16], avec Sébastien opérant principalement en Thrace [17]. À la suite de ses rencontres réussies, il força le chef gothique Fritigern à se retirer. Cependant, sa vantardise de ses exploits militaires encouragea Valens à rechercher une rencontre militaire où l’empereur remporterait une victoire sur les Goths. Dans le conseil de guerre suivant, il fut le principal officier qui conseilla à Valens de ne pas attendre l’arrivée des forces de l’empereur Gratien. Accompagnant l’empereur, il péri avec Valens dans la bataille d’Andrianople [18].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Sebastianus (magister peditum)/ Traduit par mes soins

Notes

[1] Duc)

[2] La Province romaine d’Égypte s’établit en 30 av. jc. Pour autant, le pays conserve un statut particulier durant tout l’Empire romain en étant un des principaux greniers à blé, ainsi que la source de matériaux utilisés à Rome, tels que le granite, extrait de la carrière de Mons Claudianus, et le porphyre, extrait de Mons Porphyrites, qui transitaient via Coptos. D’autre part, si la religion égyptienne continue de rayonner dans l’ensemble du bassin méditerranéen, le monothéisme gagne le pays, principalement dans la ville d’Alexandrie. Bénéfice non négligeable, la Pax Romana règne durant plusieurs dizaines d’années.

[3] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle, et dont le point central concerne les positions respectives des concepts de « Dieu le père » et « son fils Jésus ». La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.

[4] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle a été fondée par Alexandre le Grand en 331 av.jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. C’est actuellement la deuxième ville la plus peuplée du pays après Le Caire. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[5] Le terme comes signifie en latin associé, compagnon. Il fut donc utilisé sous la République romaine pour désigner ceux qui accompagnaient un magistrat, comme un gouverneur de province, et formaient son escorte et son conseil, sa cohorte d’amis (cohors amicorum). À l’époque impériale le terme évolue et prend une valeur officielle pour désigner les proches de l’empereur, dans ses déplacements d’abord puis de manière permanente. Dès lors il devint un titre aulique et une dignité, et fut à l’origine du terme comte.

[6] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[7] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[8] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[9] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers 1300 av. jc ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au 7ème siècle av. jc et 6ème siècle av. jc, l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[10] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[11] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[12] Les Quades sont un peuple germanique occidental, peut-être d’origine germano-celtique, connu notamment grâce à l’historien romain Tacite. Les Suèves ont longtemps été confondus avec les Quades, en raison d’une confusion avec le terme « souabe ». En réalité, les Quades sont surtout à rapprocher de leurs plus proches voisins germaniques, les Marcomans, avec lesquels ils partagèrent nombre de combats contre Rome. L’origine exacte des Quades est inconnue. Ils s’établirent très tôt dans l’actuelle Moravie. Au 2ème siècle, les Quades chassèrent les Daces qui, établis au sud de l’actuelle Slovaquie, avaient été soumis par Rome à la fin du siècle précédent. Les Quades exercèrent alors une pression constante sur le limes danubien avec leurs voisins du sud. Ayant franchi le Danube en 167, puis se heurtant aux armées romaines, ils repassèrent le fleuve en 168, après avoir demandé la paix à Rome. Menaçant à nouveau les frontières de l’empire, sous la conduite de leur roi Ariogaesus, ils furent défaits sur leur propre territoire par Marc-Aurèle en 169, dans une coalition malheureuse avec les Marcomans. Soumis pendant un temps, ils se révoltèrent en 177. Cela entraîna le retour de Marc Aurèle dans les régions danubiennes pour une nouvelle guerre qui vit l’installation provisoire de camps militaire romain en territoire barbare.

[13] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde.

[14] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[15] Entre 376 et 382, la guerre gothique contre l’Empire romain d’Orient, et en particulier la bataille d’Andrinople, est généralement considérée comme un tournant majeur dans l’histoire de l’ Empire romain, le premier d’une série d’événements au cours du siècle prochain. C’était l’une des nombreuses guerres gothiques avec l’Empire romain.

[16] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[17] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[18] La bataille d’Andrinople ou d’Adrianople (aujourd’hui Edirne en Turquie européenne) a eu lieu le 9 août 378. Elle désigne l’affrontement entre l’armée romaine, commandée par l’empereur romain Valens et certaines tribus germaniques, principalement des Wisigoths (Goths Thervingues), et des Ostrogoths (Goths Greuthungues), commandées par Fritigern. Il s’agit d’un des plus grands désastres militaires romains du 4ème siècle, comparable à la défaite de Cannes. Cette bataille ne résulte pas d’une invasion, mais d’une mutinerie des fédérés Goths établis dans l’Empire romain.