Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Juan d’Aguila

samedi 27 février 2021, par ljallamion

Juan d’Aguila (1545-1602)

Général espagnol

Né à Ávila [1]. En 1563, à l’âge de 18 ans, il est repéré par Gonzalo de Bracamonte, chef des tercios [2] envoyés en Sicile [3]. Il fait partie du contingent envoyé pour secourir Malte [4], assiégée par les Ottomans  [5] en 1565. L’année suivante, il est envoyé en Corse pour aider les forces génoises, qui essayaient d’écraser la rébellion dirigée par Sampiero Corso .

En 1567, il fait partie des tiercos de Sicile envoyés en Flandres [6]. En 1569, Pedro González de Mendoza le nomme lieutenant de sa compagnie de tercios. Il prend part à la bataille de Mook [7].

En mai 1577, à la suite de la signature de l’édit perpétuel qui vise à pacifier les Pays-Bas espagnols [8], sa compagnie doit abandonner Maastricht [9] pour la Lombardie [10]. Cet édit est un échec et en août de la même année le gouverneur Juan d’Autriche réclame de nouveau sa présence pour pacifier les Flandres. Le décès de son général, Julian Romero, retarda son départ jusqu’à l’automne.

En 1578, à la suite de la mort de Juan d’Autriche, le nouveau gouverneur, Alexandre Farnèse (1545-1592), retire les troupes de Juan d’Aguila en 1580 après négociations avec les Wallons [11]. Mais 2 ans plus tard en 1582, Juan d’Aguila revient avec sa compagnie de tercios.

En 1586, ceux-ci prennent part aux conquêtes de Grave [12] le 6 juin, de Neuss [13] le 26 juillet, d’Alpen le 13 août et de Zutphen le 12 octobre, en obligeant l’armée anglaise qui assiégeait la ville à lever le camp.

En 1590, après l’assassinat du duc de Guise Henri 1er de Guise dit le Balafré, Mercœur, gouverneur de Bretagne [14], se révolte contre l’accession au trône du protestant Henri de Navarre et obtient l’aide du roi Philippe II d’Espagne. Ce dernier lui envoie quelques milliers de fantassins espagnols qui débarquent au Blavet [15], sous le commandement de Juan d’Aguila. Jérôme d’Arradon qui s’était vu confier par Mercœur le commandement d’Hennebont [16] et de Blavet réalisa vite que les Espagnols se conduisaient en conquérants et ne reconnaissaient pas d’autre autorité que celle de leur roi, Philippe II.

En 1591, Juan d’Aguila fait entreprendre la construction de la citadelle de Blavet, travaux supervisés par Cristóbal de Rojas, ingénieur des fortifications de Cadix [17]. La citadelle est baptisée fuerte del Aguila [18]. En 1598, la paix de Vervins [19] met fin à l’occupation espagnole et les États de Bretagne demandent sa démolition. La destruction n’est cependant pas complète et on laisse subsister deux bastions, une courtine, les piles du pont, les casernes, deux corps de garde et la chapelle.

En 1601, Juan d’Aguila débarque à la tête d’un corps expéditionnaire espagnol à Kinsale [20] en Irlande pour venir en aide aux insurgés irlandais catholiques. Mais les forces anglaises battent les forces coalisées irlandaises et espagnoles et Juan d’Aguila capitule devant Lord Mountjoy le 12 janvier 1602.

Le 13 mars Juan d’Aguila rembarque avec ses troupes pour La Corogne [21]. À son retour, il est mis en résidence surveillée.

Il meurt en août de la même année et est enterré dans le village de Berraco*, dans l’évêché d’Ávila [22], où il avait été élevé.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Juan d’Aguila/ Portail de l’histoire militaire/ Portail de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem/ Catégories : Personnalité de la guerre de Quatre-Vingts Ans/ Général espagnol

Notes

[1] Ávila est une commune, chef-lieu de la province d’Ávila dans la communauté autonome de Castille-et-León en Espagne. Située à 1 182 mètres d’altitude, dans une enclave rocheuse sur la rive droite de l’Adaja, affluent du Douro, elle est la capitale de province la plus haute d’Espagne. La commune d’Ávila couvre 231,9 km². La ville a pour particularité d’être entourée d’une muraille médiévale, de style roman, entièrement conservée.

[2] Les tercios furent l’unité administrative et tactique de l’infanterie espagnole de 1534 à 1704. Regroupant environ trois mille fantassins professionnels par unité, hautement entraînés et disciplinés, les tercios furent réputés invincibles jusqu’à la bataille de Rocroi. Dans les autres pays, ils furent souvent appelés carrés espagnols.

[3] La Sicile est la plus grande île méditerranéenne. Avec une superficie de 25 708 km², c’est la région la plus étendue de l’Italie et son territoire est constitué de neuf anciennes provinces à leur tour partagées en 390 municipalités. Elle est également la seule région italienne à compter 2 des 10 villes les plus peuplées du pays : Palerme et Catane. Son chef-lieu est Palerme.

[4] Après la conquête de Malte par Roger de Hauteville en 1091, l’archipel devient un territoire de la couronne de Sicile en entre dans sa période féodale. En 1192 Malte est élevée en comté puis en marquisat en 1393. Jusqu’à l’arrivée des chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1530, Malte sera tantôt sous l’autorité d’un comte, tantôt intégrée au domaine royal et directement administré par des fonctionnaires nommés par la cour de Palerme. Malte est souvent offerte en cadeau à des membres de la famille royale à des nobles pour services rendus à la couronne. Pour cette raison, la chronologie est complexe est parfois peu sûre.

[5] L’Empire ottoman connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane6 ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans entrèrent en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman se transforma en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans mirent fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara. Au début du 17ème siècle, l’Empire comprenait 32 provinces et de nombreux États vassaux.

[6] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[7] La bataille de Mook ou de Mookerheide est une bataille de la guerre de Quatre-Vingts Ans qui se déroula le 14 avril 1574 près de Mook (Limbourg, Pays-Bas) dans une zone de landes, marécages et forêts appelée Mookerheide et opposa l’armée espagnole à une armée des Provinces-Unies dirigée par Louis de Nassau.

[8] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.

[9] Maastricht est une ville des Pays-Bas, située dans le sud de la province du Limbourg dont elle est le chef-lieu. Anciennement, en français, la ville était appelée Maëstricht ou Maestricht. Au 16ème siècle Maastricht est une des plus grandes villes des Pays-Bas. En 1521, Charles Quint, qui entend défendre la religion catholique contre le Protestantisme, interdit la diffusion de la nouvelle doctrine dans tous les Pays-Bas, et en 1535 15 anabaptistes sont brûlés sur un bûcher place du Vrijthof. Lors de la Furie iconoclaste de 1566, les icônes et mobiliers des églises et chapelles de Maastricht furent en partie détruits. Dans ces années l’économie de la ville se ralentit, et la pauvreté s’étendit. En 1579, l’armée espagnole, commandée par Alexandre Farnese, duc de Parme, assiégea la ville et la prit le 1er juillet de cette année, après quoi la re-catholisation de la ville commença. En 1632, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau conquit la ville après l’avoir assiégée durant 74 jours. Le gouverneur de la ville, Frédéric-Henri, permit alors à Maastricht de s’intégrer aux Provinces-Unies protestantes. Le condominium entre le duc de Brabant et Liège fut rétabli. Les conditions de la paix furent de donner aux protestants et aux catholiques les mêmes droits et la liberté religieuse. En 1673, la ville est prise par Vauban sur l’ordre de Louis XIV. Lors de ce siège mourut d’Artagnan, tué d’une balle de mousquet reçue dans la gorge, le 25 juin. La ville reste sous domination française jusqu’en 1678

[10] La Lombardie est une région d’Italie septentrionale, située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu.

[11] La Wallonie est une région culturelle et historique occupant le sud de la Belgique. Elle appartient principalement au domaine linguistique roman, par opposition au domaine linguistique germanique du nord. L’intégration du territoire wallon à la Lotharingie en 855, puis le rattachement au Saint Empire romain germanique en 880. Au cœur de l’Europe, le territoire wallon est le berceau de la dynastie carolingienne. Du 11ème au 13ème siècle, on assiste à l’épanouissement de l’Art mosan, art roman d’influence carolingienne et ottonienne, dans l’ancien diocèse de Liège qui avait de solides liens politiques avec les empereurs du Saint Empire romain germanique et les évêques de Cologne. Développement des abbayes mosanes et individualisation de la langue wallonne dans les limites de la partie romane du diocèse de Liège. Entre 1417 et 1477, la conquête et l’unification bourguignonne précisent les limites politiques du territoire wallon qui est dans sa quasi-totalité détaché du Saint Empire romain germanique et intégré dans les possessions des Habsbourg.

[12] Grave est une ville et une commune des Pays-Bas, de la province du Brabant-Septentrional. Pendant la Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) Grave est occupé tantôt par les Espagnols catholiques après le siège de 1586, tantôt par les Orangiste protestants après celui de 1602

[13] Neuss est un port fluvial situé dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne, dans l’arrondissement du Rhin Neuss. Cette ville occupe la rive gauche du Rhin, à la confluence avec l’Erft vis-à-vis de Düsseldorf. La ville résista pendant près d’un an (du 29 juillet 1474 jusqu’à la fin du mois de mai 1475) au siège de Neuss entrepris par Charles le Téméraire. Cet échec marque le début de la chute des aspirations bourguignonnes. Pour récompenser ses habitants, l’empereur Frédéric III octroya à Neuss le Droit de monnaie, le droit de sceau, les mêmes privilèges qu’aux villes de la Hanse et un nouvel emblème. Il confirma les coutumes et la libre élection du conseil des échevins et des juges, contestées jusque-là par les archevêques de Cologne. Le siège terminé, les ruines furent déblayées et la ville retrouva sa prospérité passée. Au cours de la guerre de Cologne, le comte Adolf von Neuenahr, allié de Gebhard 1er de Waldburg, s’empara en 1585 de la ville de Neuss et détruisit plusieurs châteaux et maisons fortes dépendant de la ville dans ses environs. Au mois de juillet 1586, l’armée des Flandres du stathouder des Pays-Bas espagnols Alexandre Farnèse assiégea Neuss. La ville était défendue par une garnison de 1 600 soldats commandés par Hermann Friedrich von Pelden. Le 26 juillet 1586, Neuss tomba aux mains des assiégeants : elle fut pillée et incendiée. La garnison fut exterminée, et avec elle quelques 3 000 habitants (la ville en comptait alors 4 500. Seules huit maisons échappèrent aux flammes.

[14] Le Duché de Bretagne est un duché féodal qui a existé de 939 à 1547. Son territoire, partie de celui de l’ancienne Armorique, correspond à la région Bretagne actuelle avec une grande partie du département de la Loire-Atlantique où se trouvent la ville de Nantes et l’ancien pays de Retz. Le duché s’est trouvé, au fil des siècles, dans les zones d’influence du duché de Normandie, du royaume de France et du royaume d’Angleterre. À plusieurs reprises, les ducs ont essayé de se détacher de ces influences. Succédant au royaume de Bretagne, le duché naît en 936, en plein cœur de l’occupation de la Bretagne par les troupes viking du chef Incon. Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi de Bretagne Alain 1er Le Grand, libère le pays du joug normand et devint alors le premier duc de Bretagne. Pendant près de trois siècles, du 10ème siècle au 12ème siècle, les grandes maisons comtales bretonnes (Nantes, Rennes, Cornouaille) se disputent ardemment le pays breton et finissent par posséder le duché les unes après les autres.

[15] futur Port-Louis

[16] Hennebont selon des sources aux archives, signifiant « vieux pont », est une commune française située dans le département du Morbihan

[17] Cadix est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d’Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l’Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l’une des deux grandes villes de la baie de Cadix. Cadix se situe à environ 30 kilomètres au sud de l’embouchure du Guadalquivir.

[18] fort d’Aguila

[19] La paix de Vervins fut signée le 2 mai 1598 à Vervins (actuellement situé dans l’Aisne) entre les rois Henri IV de France et Philippe II d’Espagne. Les négociations qui avaient débuté dès janvier 1597 avaient été confiées du côté français à Bellièvre et Sillery. Ce traité confirma et compléta les clauses précédemment adoptées par le traité franco-espagnol du Cateau-Cambrésis, conclu le 3 avril 1559 entre les rois Philippe II d’Espagne et Henri II de France. Aux termes de ce traité, l’Espagne restitua à la France le Vermandois, une partie de la Picardie, la ville de Calais et Le Blavet (Port-Louis, Bretagne) ; la France rendit à l’Espagne le Charolais et diverses places fortes dont la France s’était emparée depuis le précédent traité et renonçait à la suzeraineté sur la Flandre et l’Artois. Henri IV, roi de Navarre de naissance, se refusa toutefois à entériner l’annexion de la Navarre « espagnole », réalisée en 1512 par Ferdinand II d’Aragon, arrière-grand-père de Philippe II. Cette spoliation ayant été opérée à l’encontre de son propre arrière grand-père maternel, le roi Jean III de Navarre.

[20] Kinsale est une ville du comté de Cork, dans le sud de l’Irlande. Elle est située à 25 km au sud de la ville de Cork sur la côte à l’embouchure du fleuve Bandon.

[21] La Corogne est la capitale de la province de La Corogne, à la Galice (nord-ouest de l’Espagne). Important port historique, La Corogne se situe sur la côte nord-ouest de la péninsule Ibérique, dans les Rías Altas. Le centre de la ville s’étend sur une péninsule reliée au continent par un isthme qui présente deux façades maritimes distinctes : le port (vers l’estuaire de La Corogne) et la mer ouverte (jusqu’à la baie d’Orzán) sur lesquels s’étendent les principales plages (Riazor et Orzán).

[22] Le diocèse d’Ávila est un diocèse de l’Église catholique en Espagne, suffragant de l’archidiocèse de Valladolid. Le diocèse est probablement créé dans le dernier quart du 4ème siècle, on connaît Priscillien, évêque hérétique d’Ávila exécuté à Trèves en 385. Après cet évêque, on sait qu’au 7ème siècle, plusieurs évêques d’Ávila participent aux conciles de Tolède. Le siège épiscopal était suffragant de l’archidiocèse de Mérida. Au début du 8ème siècle le siège est abandonné suite à l’invasion arabe. En 1103, le diocèse est restauré ainsi que celui de Zamora par Jérôme de Périgord, évêque du diocèse de Salamanque, lui aussi récemment restauré. Le 27 février 1120, il fait partie de l’archidiocèse de Saint-Jacques-de-Compostelle.