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Marie de Luxembourg (1562-1623)

vendredi 5 février 2021, par ljallamion

Marie de Luxembourg (1562-1623)

Duchesse de Penthièvre de 1569 à 1623-Princesse de Martigues

Née à Lamballe [1], fille de Sébastien de Luxembourg comte puis duc de Penthièvre [2] et de Marie de Beaucaire .   Son père mourut quand elle avait 7 ans. Âgée de 13 ans, elle épousa à Paris le beau-frère du roi Henri III, Philippe-Emmanuel de Lorraine duc de Mercœur dont elle n’eut qu’une fille survivante.   Elle est un personnage important de l’histoire du duché de Bretagne. Lointaine descendante de la duchesse Jeanne de Penthièvre et de son mari Charles de Blois, elle a ambitionné de rétablir la souveraineté du duché, et de monter sur le trône avec son mari, le duc de Mercœur, beau-frère du roi Henri III et gouverneur de Bretagne par la faveur de celui-ci. La victoire de Henri IV l’empêche de réaliser son projet, qui n’était pas dépourvu de réalisme tant elle était aimée des Nantais.   Quasi-ruinée par les dépenses sans nombre qui avaient permis à son mari de lever des armées tout au long des guerres de la Sainte Ligue [3] puis lors de la guerre contre les Ottomans [4] en Hongrie, elle refusa d’abord les offres de réconciliation avec le Béarnais, Henri de Navarre, et ne put revenir à Paris qu’à l’occasion des funérailles de sa belle-sœur, la reine Louise de Lorraine-Vaudémont , en 1603.   Le duc de Mercœur était mort en 1602 à Nuremberg [5] où il était allé combattre les Turcs ; le mariage de sa fille n’eut lieu que le 7 juillet 1609, tant la duchesse douairière de Mercœur s’y opposa longtemps : elle ne pouvait, disait-elle, se résoudre à confondre son noble sang avec celui d’un bâtard, fût-il de sang royal, mais les sommes payées par Henri IV pour sa soumission 4 295 350 livres, évaluées par Sully et l’absence de soutien qu’elle trouva parmi ses proches eurent sans doute raison de ses résistances.   De retour à Paris, elle multiplia les donations aux ordres religieux, fondant à Paris le couvent des Capucines dans le Faubourg Saint-Honoré [6] suivant les dernières volontés de la reine Louise de Lorraine belle-sœur de feu son mari ; et les couvents des Feuillants [7], des Capucins [8], et des Jacobins Réformés [9].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de LE GOFF Hervé, La ligue en Bretagne, Rennes, 2010.

Notes

[1] Lamballe est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[2] Le comté de Penthièvre est le nom d’un fief breton situé au nord du duché, entre Saint-Malo et Saint-Brieuc. Le duc Alain III de Bretagne donna le comté en apanage à son frère Eudes en 1035, qui forma ainsi une branche cadette de la maison de Bretagne. En 1569, lors de son érection en duché-pairie, le comté de Penthièvre comprenait les villes de Lamballe, Moncontour, Guingamp et Bourbriac, le comté de Plourhan dit La Rochesuart, l’île de Bréhat, les terres et châtellenies de Minibriac, Belle-Isle-en-Terre et Beaufort d’Ahouet, Le Pontneuf, les ports et havres de Couesnon et d’Arguenon et les seigneuries de Cornouaille, avec leurs dépendances. En 1657, Lamballe, Moncontour, Guingamp, Bourbriac et le Minibriac, avec leurs dépendances, furent vendus et séparés du duché, pour y être réintégrés en 1666.

[3] La Sainte Ligue est une alliance créée le 25 mai 1571 par divers États catholiques présents sur le pourtour méditerranéen avec pour objectif de briser la progression des Turcs ottomans durant la Quatrième Guerre vénéto-ottomane de 1570 à 1573.

[4] L’Empire ottoman connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane6 ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans entrèrent en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman se transforma en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans mirent fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara. Au début du 17ème siècle, l’Empire comprenait 32 provinces et de nombreux États vassaux.

[5] Nuremberg est une ville de Bavière, en Allemagne. Du 15ème au 16ème siècle, Nuremberg s’impose comme une vraie cité artistique et même comme le berceau de l’humanisme allemand. En effet, de grands artistes tels que le peintre Albrecht Dürer, qui se fera connaître comme peintre et graveur de même que Michael Wolgemut, le sculpteur sur bois Veit Stoss et le tailleur de pierre Adam Kraft créent à Nuremberg des œuvres d’une grande notoriété. Hans Sachs et les Meistersinger (maîtres-chanteurs) donnent dès le 13ème siècle un nouvel essor à la poésie allemande. Ils inspireront à Richard Wagner son opéra de 1868, Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg). Dans les domaines de l’astronomie et de la géographie, c’est à Nuremberg que Martin Behaim réalise vers 1492 le premier globe terrestre parvenu jusqu’à notre époque, toujours conservé au musée historique de la ville. Hartmann Schedel y publie en 1493 les Chroniques de Nuremberg et Nicolas Copernic en 1543 De Revolutionibus Orbium Coelestium (De la révolution des sphères célestes). En 1623, l’université de la ville est inaugurée à Altdorf.

[6] Le couvent des Capucines est un ancien couvent de l’ordre des Clarisses capucines, situé à Paris à l’emplacement de l’actuelle place Vendôme. Le couvent est édifié par Marie de Luxembourg, duchesse de Mercœur. Il est détruit en 1806. Le couvent des Capucines occupe alors une moitié de la place Vendôme actuelle. Pour construire la place Vendôme quelque 80 années plus tard, il faut donc détruire le couvent des Capucines. Louis XIV offre aux religieuses de reconstruire à ses frais un nouveau couvent. Le plan de la façade de l’église est demandé au premier architecte du roi Jules Hardouin-Mansart et fourni le 6 avril 1686. Les travaux sont suivis par François II d’Orbay. Mais rapidement ce premier plan est changé pour tenir compte de la perspective avec la nouvelle place et en particulier avec le portail du couvent des Feuillants qui se trouve en vis-à-vis, de l’autre côté de la place

[7] Le monastère royal de Saint-bernard, plus connu sous le nom de couvent des Feuillants, était un monastère parisien fondé en 1587 par Henri III pour les religieux de l’ordre cistercien réformé des Feuillants. Situés rue Saint-honoré, derrière les actuels nos 229-235 de cette rue, près de l’angle de l’actuelle rue de Castiglione, ses bâtiments ont été rasés au début du 19ème siècle.

[8] Le couvent de Saint-Honoré de Paris était un couvent parisien des Frères mineurs capucins. Fondé en 1576 par Catherine de Médicis, il était situé rue Saint-Honoré, à la hauteur des 237-251 de cette rue, près de l’angle de l’actuelle rue de Castiglione. Ses bâtiments ont été rasés entre 1802 et 1804.

[9] Le couvent de l’Annonciationa ou couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré était un couvent dominicain situé rue Saint-Honoré, à Paris. Son emplacement correspond à la place du Marché-Saint-Honoré. Le couvent de l’Annonciation est fondé en 1611 par le père Sébastien Michaëlis. Celui-ci vient de réformer la province de Toulouse des frères prêcheurs, érigée en congrégation occitane réformée. Malgré l’opposition à ses vues du chapitre général de l’ordre, il obtient la permission de Louis XIII et de la régente Marie de Médicis de fonder à Paris un nouveau couvent