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Johannes Jofredi dit Jean Jouffroy

jeudi 4 février 2021, par ljallamion

Johannes Jofredi dit Jean Jouffroy (1412-1473)

Évêque d’Arras et Albi-Cardinal de Saint-Martin in Montibus-Abbé de l’Abbaye Saint-Sernin de Toulouse de 1461-1473-Abbé de Abbaye Saint-Denis de Paris de 1464 à 1473-Abbé de l’Abbaye de Gorze de 1467 à 1473-Abbé de l’Abbaye Notre-Dame de Bonnecombe de 1470 à 1472-Abbé de l’Abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Caunes-Minervois

Fils de Perrin Jouffroy, co-gouverneur de Besançon [1], anobli par lettres du duc de BourgogneLe duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III. en 1444.   Après être entré dans l’ordre des bénédictins [2] à Luxeuil [3] il obtient le bonnet de docteur en théologie et en droit canon et peu avoir enseigné à l’université de Pavie [4] entre 1435 et 1438, Jean Jouffroy devient aumônier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui lui confie des missions diplomatiques en France, Italie, Portugal et Castille.   Il est nommé, vers 1449, abbé de Luxeuil puis de Saint-Denis [5] avant de devenir évêque d’Arras [6] en 1453 et légat du pape [7] en 1459.   En mission à la cour de France en 1460, Jean Jouffroy rencontre le dauphin (futur Louis XI) et devient son conseiller. Il est créé cardinal du titre de Saint-Martin-des-Monts [8] par Pie II en 1461, nommé évêque d’Albi [9] en 1462 et abbé de Saint-Denis en 1464.   Il se rend plusieurs fois à Rome pour négocier l’assouplissement de la Pragmatique Sanction [10] ou les intérêts de la maison d’Anjou-Sicile [11] à Naples [12]. En 1470, il est aux côtés du roi Henri IV de Castille , lorsque celui-ci désigne sa fille Jeanne de castille dite La Beltraneja comme son héritière.   En 1473, il assiste le sire de Beaujeu dans l’expédition contre Jean V d’Armagnac. Après la prise de Lectoure [13], il reçoit l’ordre de marcher sur le Roussillon [14] avec les milices provinciales qu’il commande. Il met le siège devant Perpignan [15] dont la garnison se défendit avec tant de vigueur, que les troupes françaises furent contraintes de se retirer.   Le cardinal Jouffroy mourut le 24 novembre 1473 au prieuré de Rully [16], son corps est embaumé et porté dans la cathédrale d’Albi [17].   Il est accusé d’avoir pris Lectoure par tricherie et d’avoir participé au meurtre de Jean V d’Armagnac en 1473.   Il fut humaniste et bibliophile, particulièrement célèbre comme pilleur de bibliothèques.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jean Jouffroy/ Portail du Moyen Âge tardif/ Catégories : Cardinal français

Notes

[1] Besançon est une commune de l’Est de la France, préfecture du département du Doubs. Située en bordure du massif du Jura à moins d’une soixantaine de kilomètres de la Suisse, elle est entourée de collines et traversée par le Doubs. Sous la Tétrarchie, la cité devient la capitale de la Provincia Maxima Sequanorum. En 360, l’empereur Julien, de passage à Vesontio, décrit une « bourgade ramassée sur elle-même », une cité sur le déclin qui n’est guère plus qu’un village. Peu après la chute de Rome, Clovis, roi mérovingien des Francs, entreprend de réunir les peuples gaulois sous son ordre. Les Séquanes sont ainsi rattachés au royaume en même temps que les Burgondes et les Alamans.

[2] L’ordre de Saint-Benoît plus connu sous le nom d’ordre des Bénédictins, est une fédération de monastères ayant, au cours de leur histoire, adopté la règle de saint Benoît. Ainsi saint Benoît de Nursie en est-il considéré comme le fondateur en 529.

[3] Le monastère Saint-Pierre et Saint-Paul de Luxeuil est situé à Luxeuil-les-Bains au Sud-Est des Vosges. Il a été fondé en 590 par saint Colomban, ce qui a permis à Luxovium, importante cité à l’époque romaine mais déserte car complètement ruinée par les invasions barbares, de revivre. Les Sarrasins la pillent en 732, mais Charlemagne la relève et la règle de Saint-Benoît remplace celle de Saint-Colomban.Ce monastère était renommé pour son scriptorium, actif dès le milieu du 7ème siècle, et probablement le lieu de naissance de la première écriture calligraphique en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la grammaire décorative de l’Irlande.

[4] L’université de Pavie est une université italienne, fondée en 1361, et située à Pavie, en Lombardie.

[5] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.

[6] Le diocèse d’Arras est un diocèse de l’Église catholique en France. Il a été érigé au 6ème siècle. Il est un diocèse historique de l’Artois. Depuis 1801, il couvre le département du Pas-de-Calais. Depuis 1853, les évêques diocésains d’Arras relèvent le titre d’évêque de Boulogne et celui d’évêque de Saint-Omer.

[7] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint-siège auprès des gouvernements étrangers.

[8] Le diaconie cardinalice de Santi Silvestro e Martino ai Monti existe suivant la tradition, dès 314. C’est le pape Sylvestre 1er qui l’établit sous le nom d’Equitii sur le domaine de l’un de ses prêtres nommé Equitius à proximité de l’Esquilin. Le titre prit plus tard le nom de Santi Silvestro e Martino avant d’adopter sa dénomination actuelle. Il est associé à la basilique San Martino ai Monti située dans le rione Monti à Rome en Italie. Selon le catalogue de Pietro Mallio, rédigé sous le pontificat du pape Alexandre III, ce titre était lié à la basilique Saint-pierre dont les prêtres venaient officier à tour de rôle.

[9] Le diocèse d’Albi a été érigé dès le 3ème siècle. Il a été élevé au rang d’archidiocèse le 3 octobre 1678. Depuis le concordat de 1817, le diocèse d’Albi a fusionné avec ceux de Castres et Lavaur. Ce diocèse a notamment été le théâtre de la croisade des Albigeois. Diocèse important et riche, de nombreux évêques mécènes se sont succédé dont Louis d’Amboise qui ont permis de réaliser la riche décoration intérieure de la cathédrale, dont les peintures datent de 1509

[10] La Pragmatique Sanction de Bourges est une ordonnance qui fut débattue dans le chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges et promulguée le 7 juillet 1438, par le roi de France Charles VII, avec l’accord du clergé réuni en assemblée à Bourges. Le roi s’affirme comme le gardien des droits de l’Église de France. Ce décret fut le premier pas vers le gallicanisme, renforcé par le concordat de Bologne de 1516.

[11] La maison capétienne d’Anjou-Sicile est issue de Charles 1er de Sicile, comte d’Anjou par apanage et roi de Sicile par investiture pontificale. Cette branche régna également sur la Hongrie, la Croatie, la Provence, Durazzo, la Pologne et nominalement sur Jérusalem.

[12] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.

[13] Lectoure est une commune française située dans le département du Gers. Capitale du comté d’Armagnac, elle connaît pourtant plusieurs sièges, notamment celui de 1473 qui voit la capitulation et la mort de Jean V d’Armagnac, et une destruction presque totale. Réunie à la couronne de France, Lectoure renaît de ses cendres. Elle subit de nouveaux sièges lors des guerres de religion

[14] Le Roussillon est une région naturelle des Pyrénées-Orientales. Il comprend les subdivisions suivantes : le Ribéral, la Salanque, la Côte Vermeille, les Albères et la plaine du Roussillon. Il est limité au sud par la frontière franco-espagnole située sur le massif des Albères, à l’ouest par le massif du Canigou, au nord par les Corbières, à l’est par la mer Méditerranée. L’histoire du Roussillon se retrouve, suivant les périodes, intégrée dans des territoires plus vastes, des organisations politiques très différentes

[15] Perpignan est une commune du sud de la France, préfecture du département des Pyrénées-Orientales et quatrième ville la plus peuplée de la région Occitanie. Ancienne capitale continentale du Royaume de Majorque, la ville est annexée par le Royaume de France en 1659. Dernière ville française méditerranéenne importante avant l’Espagne, elle est marquée par une forte identité catalane. En 1344, Perpignan perd son statut de capitale par la réintégration du royaume de Majorque dans la couronne d’Aragon. Dès 1346 elle est durement touchée par la peste noire. La ville ne s’en remet pas pendant longtemps. Du 15 novembre 1408 au 26 mars 1409, Benoît XIII tient un concile à Perpignan. À la mi-septembre 1415, l’empereur Sigismond 1er se rend à Perpignan pour un pseudo-concile avec le roi d’Aragon Ferdinand 1er et l’antipape Benoît XIII. Il en repart le 5 novembre 1415 sans avoir convaincu ce dernier d’abdiquer. En 1463, Louis XI occupe Perpignan en confirmant leurs anciens droits, mais la ville se soulève contre les Français en 1473. Après un siège terrible, qui se termina le 2 février 1475, le titre de « Fidelíssima vila de Perpinyà » (Très fidèle ville de Perpignan) fut décerné par les rois d’Aragon. Plus tard, en 1493, Charles VIII restitua le Roussillon et la Cerdagne aux Rois catholiques, qui venaient de fonder l’unité d’Espagne, par le mariage entre la Castille et l’Aragon. Malheureusement, la rivalité franco-espagnole et les conflits qui suivirent devaient faire chuter l’économie de Perpignan, dotée par Philippe II, à cet égard, de puissantes fortifications. Devenue place avancée de la monarchie espagnole face à la France depuis 1479, Perpignan entre dans une logique militaire, enfermée dans des remparts puissants renforcés à toutes les époques (Vauban notamment), elle n’est plus qu’un enjeu entre les deux grandes puissances. Prise par les armées de Louis XIII en 1642, elle est annexée avec le reste du Roussillon au royaume de France par le traité des Pyrénées de 1659.

[16] Rully est une commune française située dans le département de l’Oise

[17] La cathédrale Sainte-Cécile d’Albi est le siège de l’archidiocèse d’Albi, dans le département du Tarn. Elle est construite sur un piton rocheux qui domine le Tarn. Deux siècles auront été nécessaires pour son édification, de 1282 à 1480.