Tigrane 1er
Roi d’Arménie de la dynastie artaxiade
Second fils d’Artaxias 1er, il succède à son frère Artavazde 1er et règne sur l’Arménie [1] de 123 à 95 av. jc. Selon Lucius Ampelius , il aurait procuré une aide militaire aux Romains lors de la troisième guerre punique [2]. Son fils Tigrane II lui succède.
Ses dates de règne et sa succession sont incertaines : à la différence de l’opinion majoritaire suivant Cyrille Toumanoff, Vahan Kurkjian estime qu’il règne de 149 à 123 av. jc et n’indique pas son successeur.
P.-S.
Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Paris, Payot, 1947 (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008), 644 p.
Notes
[1] Après la conquête de l’Empire perse par Alexandre le Grand, les successeurs d’Oronte 1er (la dynastie Orontide ou Ervandouni) prennent le titre de Roi. Ils restent la plupart du temps indépendants face aux successeurs d’Alexandre dans la région, les Séleucides. Ils adoptent cependant la culture hellénistique. Deux généraux du séleucide Antiochos III, Artaxias et Zariadris, fondent des royaumes en territoire arménien. Les nouveaux rois débutent un programme d’expansion qui atteindra son apogée cent ans plus tard. Un sommaire de leurs acquisitions est fourni par l’historien Strabon. Zariadris, roi de Sophène, a conquis l’Acilisène et le pays autour de l’Anti-Taurus, qui s’arrêtera en 169 av. jc. Artaxias, quant à lui, inaugure la dynastie des Artaxiades et fonde un royaume arménien hellénistique en 190 av. jc.
[2] La troisième guerre punique est la dernière phase d’un conflit connu sous le nom de guerres puniques et qui oppose pendant plus d’un siècle Rome et Carthage. Les deux premières guerres (264-241 av. jc et 218-202 av. jc) aboutissent à la perte des possessions méditerranéennes de Carthage, qui se limite au nord de l’Afrique au début du 2ème siècle av. jc. En dépit de ce repli, la cité punique connaît une phase d’expansion économique durant le dernier demi-siècle de son existence, croissance qui entraîne à Rome la crainte d’un réarmement, même si les raisons du conflit sont plus complexes et discutées par les historiens. La croissance de l’État numide de Massinissa, qui se construit en partie aux dépens de Carthage, change également la donne : le jeu d’alliance entre cet État et Rome a pu entraîner Carthage, vaincue en 202, à se défendre et à violer de fait l’une des clauses du traité, donnant ainsi le casus belli. Le conflit se solde, à l’issue d’une courte campagne et d’un long siège qui dure de 149 à 146 av. jc, par l’anéantissement de la cité punique, dont la capitale est rasée. En dépit des destructions matérielles, la civilisation carthaginoise ne disparaît pas pour autant et nombre de ses éléments ont été intégrés à la civilisation de l’Afrique romaine.