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Les premiers calendriers, entre Lune et Soleil

dimanche 8 novembre 2020, par ljallamion

Les premiers calendriers, entre Lune et Soleil

C’est aux Chaldéens [1], habiles astronomes de Mésopotamie [2], que l’on doit la première mesure du temps. L’unité principale, l’année, correspondait à peu près à la durée d’une rotation de la Terre autour du Soleil. Elle était divisée en autant de mois que de rotations de la Lune autour de la Terre.

Comme chaque lunaison durait environ 29 jours et demi, une année avait 12 mois de 29 ou 30 jours alternativement. Chaque mois commençait avec l’apparition du croissant de lune.

Les Hébreux et les Grecs empruntèrent aux Chaldéens ce calendrier lunaire aligné sur le cycle de la Lune. Mais ils ajoutèrent de temps en temps un 13ème mois pour éviter le décalage de quelques jours entre le cycle du Soleil et les douze cycles de la Lune. Cela leur permettait de respecter à peu près le rythme des saisons. C’est ainsi que le calendrier religieux juif, mi-lunaire, mi-solaire, compte aujourd’hui encore 7 années de 13 mois par cycle de 19 années.

Au 7ème siècle après Jésus-Christ, les Arabes, peuple de pasteurs et de nomades, n’avaient pas les mêmes soucis que les paysans sédentaires juifs de sorte que le prophète de l’islam, Mahomet, put leur imposer un calendrier lunaire strict. Encore aujourd’hui, les fêtes musulmanes sont, d’année en année, décalées de 10 à 11 jours par rapport aux saisons, ce qui n’est pas pratique pour les travaux agricoles, jamais programmés à la même date, ni pour le jeûne rituel du Ramadan, qui tombe tantôt en hiver, tantôt en été.

Le calendrier solaire aligné sur le cycle du Soleil a été mis au point par les habiles jardiniers que furent les Égyptiens de l’époque pharaonique. Il comporte douze mois de 30 jours avec un complément de 5 jours dits épagomènes [3] qui permet à l’année calendaire de s’aligner presque exactement sur le cycle solaire.

L’année débute le 18 juillet, jour de l’arrivée de la crue du Nil. Elle comporte trois saisons : l’Akhat [4], de juillet à novembre ; la Péret [5], de novembre à mars ; la Chémou [6], de mars à juillet. Ce calendrier se perpétue chez les chrétiens coptes [7] d’Égypte !

Lorsque Jules César a voulu corriger le calendrier romain, il a fait appel à un astronome égyptien, Sosigène d’Alexandrie . Celui-ci a conçu un calendrier presque parfaitement adapté au cycle solaire. Réformé 15 siècles plus tard par le pape Grégoire XIII, ce calendrier solaire est en usage aujourd’hui dans tous les pays du monde.

À l’autre bout du monde, en Chine, le calendrier aurait été inventé par le légendaire empereur Huangdi , en l’an 2637 av. jc. ! Il s’agissait d’un calendrier luno-solaire qui comptait 12 lunes de 29 ou 30 jours, soit 354 jours. Pour corriger le décalage d’avec l’année solaire, on rajoutait en temps opportun un mois intercalaire après le 5ème mois lunaire. Le premier de l’An correspondait à la deuxième pleine lune après le solstice d’hiver.

Le temps chinois est encore organisé autour de deux cycles, l’un de 12 années, l’astrologie populaire associant un animal à chacune d’elles, l’autre de 60 années.

Les Aztèques des hauts plateaux du Mexique utilisaient avant l’arrivée des Espagnols un calendrier solaire incluant 260 jours sacrés, avec des cycles (ou siècles) de 52 années.

Des Chaldéens nous vient la semaine de 7 jours (6 jours de travail, 1 jour de repos). La Bible hébraïque s’en fait l’écho en précisant que ce fut précisément le temps qu’il fallut à Dieu pour créer le monde.

Depuis l’époque romaine, les jours de la semaine sont dédiés à des divinités qui sont aussi des astres : la Lune (pour lundi, de lune dies, jour de la Lune), Mars (mardi), Mercure (mercredi), Jupiter (jeudi), Vénus (vendredi), Saturne (samedi).

Le 7ème jour de la semaine était sous l’empereur Auguste dédié au Soleil. Les chrétiens de langue latine en ont fait le jour du Seigneur, dies dominicus (d’où le mot dimanche). Ce jour est chômé depuis 321, par décision de l’empereur Constantin 1er.

Les révolutionnaires français ont tenté sans succès d’abolir le dimanche au profit du décadi. Comme le calendrier grégorien, la semaine est aujourd’hui d’application universelle.

Notes

[1] La Chaldée est une région antique, située entre les cours inférieurs de l’Euphrate et du Tigre, correspondant, selon les textes, à une partie ou à la totalité de la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie (Irak actuel). Elle doit son nom à un peuple antique qui y résidait, les Chaldéens (akkadien Kaldu), qui sont sans doute d’origine ouest-sémitique et lié aux Araméens, et coexistaient en Babylonie avec ces derniers et les Babyloniens. Ils sont attestés dans les textes mésopotamiens du 9ème siècle av. jc au 6ème siècle av. jc, périodes durant lesquelles ils ont constitué d’importantes confédérations tribales, qui ont prospéré durant la période de fragmentation politique qu’a connu la Babylonie, alors que l’Assyrie tentait de la placer sous sa coupe. Les Chaldéens sont essentiellement mentionnés dans les sources de l’époque comme les adversaires des Assyriens. Plusieurs de leurs chefs sont parvenus à occuper le trône de Babylone, sans jamais fonder de dynastie durable. Dans le Livre de la Genèse de la Bible hébraïque/Ancien Testament, le pays des Chaldéens est la région d’origine du patriarche Abraham.

[2] La Mésopotamie est une région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l’Irak actuel.

[3] Un jour épagomène est un jour ajouté à la fin de l’année d’un calendrier composé de mois de longueur égale, afin de corriger le décalage entre les indications du calendrier et le cycle astronomique qu’il représente, c’est-à-dire l’année tropique de 365,2422 jours.

[4] l’inondation

[5] germination

[6] sécheresse

[7] Les coptes désignent un groupe ethnoreligieux indigène d’Afrique du Nord qui habite principalement le pays d’Égypte. Les coptes sont aujourd’hui les habitants chrétiens d’Égypte. La très grande majorité des coptes est membre de l’Église copte orthodoxe dirigée par un primat, mais il existe aussi depuis le 19ème siècle une Église catholique copte, ainsi qu’une Église évangélique copte. Sur le plan de la doctrine, l’Église copte orthodoxe est fidèle aux trois premiers conciles œcuméniques et est souvent rattachée à tort, comme les Églises arménienne, éthiopienne, et érythréenne à l’orthodoxie, peut-être parce qu’elles présentent une grande similitude de rite. Elle s’en distingue pourtant puisqu’elle se fonde sur les thèses miaphysites condamnées par le concile de Chalcédoine. Les coptes, comme tous les Égyptiens à l’exception des Nubiens, parlent arabe et la messe se dit dans cette langue mais aussi en copte parfois ; les prières du Credo et le Notre Père se disent encore en copte, ainsi que la liturgie